la brune mécanique du #WWK : nazisme, violence et cruauté de jeunes désœuvrés en quête de père #batskin

Publié le 30 mars 2017 par Mister Gdec
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De bon matin, il me faut expurger en l’exorcisant par l’écriture ce lourd sac de merde fasciste dont j’ai hérité ces derniers jours en m’informant s ur l’histoire aussi malsaine qu’écœurante des WWK (WhiteWolf Klan)  dont le procès se déroule en ce moment,  du 28 au 30 mars,  au tribunal d’Amiens. En fait de loups, je n’ai vu que des « hommes », où ce qu’ il en reste : pitoyables,  médiocres, grossiers,  cruels, d’une violence tellement gratuite et ignoble que je ne lui ai pas trouvé de nom.  Juste des épaves plutôt minables qui se sont noyées dans leur rejet de la plus fondamentale  humanité. Les bêtes, elles,  ne font pas ça. Mais commençons par présenter ce groupe tellement sympathique d’une trentaine de membres environ.

Co-fondé début 2013 et dirigé par Jérémy Mourain, 27 ans, le WWK est né sur les cendres de Troisième Voie, autre groupuscule qui avait à sa tête Serge Ayoub, ancien chef des skinheads d’extrême droite parisiens et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), et mentor de Mourain. Cette organisation avait été dissoute en juillet 2013 par décret du gouvernement après la mort du militant antifasciste  Clément Méric en juin 2013 à Paris.

Pas de tractage ni de manifestation mais des vols, des violences gratuites et des lynchages entre 2012 et 2014 contre les groupes rivaux, les personnes d’origine étrangère et même les membres du groupe réfractaires. (source)

Après la dissolution, en juillet 2013, de Troisième Voie, Jérémy Mourain monte sa propre organisation, le White Wolves Klan (WWK), le « clan des loups blancs », en référence aux Werwolf (loup-garou, en allemand), une unité de combat SS. « Mourain est raciste et profondément antisémite», assure Steven*, un ancien de WWK interrogé par VSD.

Fier d’exhiber les croix gammées tatouées sur son corps, Jérémy Mourain enrôle une trentaine de jeunes paumés dans cette région sinistrée où le Front national prospère. Cet ancien ouvrier bâtit une organisation très hiérarchisée, à l’instar des clubs de bikers. Des combats de boxe sont organisés pour tester l’agressivité des recrues. Chaque nouvel entrant doit aussi se scarifier une croix sur une main.« Un signe d’appartenance montrant que nous sommes unis dans la souffrance », détaille Steven.

Dans les rues de Ham, la ville de Mourain, les WWK font le coup de poing pour un simple regard de travers ou à l’occasion de ratonnades. « Au départ, il y avait une idéologie mais très vite le WWK est devenu une sorte de gang criminel », reconnaît Steven. Lors de réunions hebdomadaires, Mourain, déjà condamné onze fois pour violences et port d’arme prohibé, choisit ses cibles : vols de tabac, de gasoil ou de nourriture dans des commerces, agressions de particuliers à leur domicile. (source)

L’un d’eux a confirmé ce que Mourain lui-même avait dit en prison : «  À ma période lilloise, j’ai tué un homme, là-bas.  » Une bagarre qui se serait terminée dans la Deûle (source)

Ce procès débouchera-t-il donc sur un autre pour Mourain, à propos d’un possible meurtre non élucidé à Lille ?

La violence du WWK, sur fond d’alcool et de drogue dure, s’exprimait le plus souvent à l’extérieur du groupe — «ratonnades contre les Maghrébins» ou «cocktails Molotov dans des camps de gens du voyage», cite la présidente. (source)

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Les agressions, les violences et les vols ne se cantonnaient cependant pas à l’extérieur du groupe :

Car quand « Zbig », « Papillon » ou « Popeye » rechignaient à la tâche, « c’était la punition, on se faisait taper dessus… », murmure Kevin Pate, tête de mort tatouée dans le cou et, à l’époque des faits, pas le dernier à mettre des coups en sa qualité de sergent d’armes.

« Le sergent d’armes, c’était un véritable bourreau », reconnaît Rémy Rousseau, l’air hagard. Lui était tout en bas de la hiérarchie et n’avait pas son mot à dire dans les décisions du groupe: « J’avais pas le droit de voter. »

Les membres des « Loups blancs » étaient d’accord pour se faire scarifier une rune (symbole viking) sur la main, revêtir l’uniforme noir du clan, payer la cotisation mensuelle de 15 euros ou à défaut commettre des vols pour payer en nature. D’accord aussi pour obéir en toutes circonstances, sans broncher, à Mourain alias « Capone ». (source)

«Il fallait faire ce que Jérémy disait. Sinon, c’était le lynchage. On se faisait taper dessus à coups de pied, de poing, de batte de base-ball», décrit l’un, qui a gardé sur une joue la trace d’une machette chauffée à blanc. «Il se mettait dans des colères pas possibles», enchaîne le colosse roux. Il décrit ce jour où, «accusé à tort d’avoir mangé des cornichons», il prend un verre de moutarde «dans le crâne» et s’évanouit. Ou cette fois où le clan a déboulé chez lui «avec des gants de frappe» parce qu’il ne les avait pas rejoints. «Je pleurais. Je ne pouvais plus supporter cette vie sous pression.» (source)

« Il fallait se battre entre nous pour faire nos preuves et Mourain décidait quand ça s’arrêtait », fait savoir Kevin Paté, rappelant que les membres du clan étaient souvent lourdement armés : chaîne de moto, poing américain, batte de base-ball, couteau. A la barre, les prévenus montrent leurs balafres, infligées par d’autres membres du clan sur ordre, toujours, de Jérémy Mourain. « J’ai été frappé par un autre avec une batte de base-ball parce que je voulais rentrer plus tôt d’une soirée », fait savoir Jérémie Crauser, grand roux à la carrure massive, un temps vice-président du groupe, avant d’être « rétrogradé ». (source)

Les déserteurs sont passés à tabac

Théoriquement, le butin revient au groupe. Mais le chef puise dans la caisse pour financer son addiction au whisky et à la cocaïne. Le WWK tente d’ailleurs de se lancer dans le trafic de drogue. Mourain, surnommé Capone, achète des fusils à pompe et des carabines 22LR.

Incontrôlable, le Picard fait régner la terreur parmi ses troupes. Il exige de la femme d’un membre qu’elle avorte car un enfant éloignerait son compagnon du clan. « Quand je faisais soi-disant des conneries, je prenais des coups de batte de base-ball et j’ai même été jeté dans le canal en plein hiver, raconte Steven. À un moment, j’ai voulu partir mais j’avais peur de finir dans un cercueil. » Car le chef a prévenu que les déserteurs et leur famille subiraient des représailles. C’est le cas de Stéphane*, lassé de payer des cotisations qui financent les vices du boss. Le 3 janvier 2014 il est convoqué dans une forêt pour s’expliquer face à une dizaine de membres du WWK. Dénudé, il est passé à tabac. « On était tous en cercle en train de le taper et Mourain tournait autour du cercle, avouera l’un d’entre eux devant les gendarmes. C’était notre marque de fabrique, parce que les loups tournent autour de leur proie avant de la mordre. » (source)

Quand on sait dans quel enfer personnel de souffrance et de violence vivaient ces jeunes,  et à quel point celle-ci n’était pas dirigée seulement contre les autres, mais aussi contre eux-mêmes, au sein de leur propre clan, on se demande forcément comment et pourquoi on en arrive là (bien que tenter de comprendre, ce ne soit pas accepter ni excuser, n’en déplaise à Monsieur Valls). Bien sûr, une trajectoire personnelle, des difficultés sociales, une enfance difficile. Bien sûr, le besoin de se retrouver une famille de substitution pour des jeunes désœuvrés, quand bien même celle-ci n’est pas vraiment celle dont on pourrait rêver, loin de là. Mais aussi et surtout un engrenage :

«Quitter le clan, c’était impossible», affirment-ils tous, en évoquant leur «peur des représailles». «Quand les gendarmes sont venus me chercher, j’étais soulagé», dit l’un. «C’était trop tard pour faire marche arrière, explique l’autre. J’ai attendu qu’il se passe quelque chose : ça a été la prison.» (source)

Quand on leur demande pourquoi, l’un d’eux s’avance : «  Parce qu’on n’a rien d’autre à faire. Quand on s’emmerde, ça finit toujours comme ça.  » Ils apparaissent comme des paumés que Mourain, plus idéologue, a recrutés pour se faire un clan, justement.  (source)

S’il n’est pas question de nier les motivations racistes, voire néonazies, de certains membres du groupe, leurs témoignages à la barre mettent en lumière la recherche désespérée d’une figure tutélaire par des individus généralement marginalisés de la société.  Ayoub est donc l’idole qu’ils se cherchaient (source).

En fait de gourou, il faut savoir pour les non-initiés que cette idole décatie, figure du « néo » nazisme franchouillard, au point que  certaines personnalités du show bizz et de la politique (toute une ribambelle, et pas seulement d’extrême droite, mais également des proches de Chevènement, voir ici)  le trouvaient si fréquentable que, comme Marine Le Pen en personne (voir photo ci-dessous, ils ne dédaignaient pas de  fréquenter son Local (monté avec quelqun qui défraie la chronique actuellement, Chatillon, un proche de MLP).

Pourtant, aujourd’hui, il fait bien pâle figure, Batskin, et lâche misérablement ses ouailles, niant toute responsabilité : « je n’ai rien à voir avec eux. » Faut voir… Voilà ce que disent de lui les amis de Mémorial 98, que je partage absolument et sans réserve  :

Parmi eux, Serge Ayoub. Celui-ci apparaissait déjà dans la presse à la fin des années 80, on le vit même parader à la télévision, dans ces années là, invité pour faire le spectacle et le faisant fort bien, à condition d’apprécier les parodies du 3ème Reich. En 1990, déjà Serge Ayoub fut mêlé à une histoire de ratonnade, celle qui finit par la mort de James Dindoyal, un soir de beuverie raciste pour deux des lieutenants d’Ayoub de l’époque. Ce meurtre là, dans une mouvance dont il était déjà la star, n’empêchera pas que les chaînes d’information invitent Serge Ayoub , qui paradera de nouveau sur les écrans , un soir de 2013, alors qu’un jeune antifasciste, Clément Méric  vient d’être tué  par d’autres petits soldats du chef néo-nazi. Pour donner « sa version des faits ». La scène pourtant hallucinante ne choquera pas grand-monde. Serge Ayoub avec ses outrances et son cirque sordide de Poujadiste body buildé est télégénique, Dieudonné l’a bien compris qui l’invitera lui aussi suite à son passage dans des médias qu’on aurait pu croire plus sélectifs que l’antisémite patenté.
La responsabilité de la naissance de tels groupes d’extrême droite violents est donc en effet, comme l’analysent judicieusement les amis de Mémorial 98  dans leur article (loin du sensationnel et des détails sordides que se plaisent à consigner des journalistes en mal d’inspiration), à notre sens collective. La compromission d’organes médiatiques et politiques quels qu’ils soient avec de pareilles figures insupportables,  données en exemples médiatiques à des jeunes à ce point désorientés, sans repères, relève  de l’inconscience pure et de l’irresponsabilité totale.

Pour ce qui concerne la sanction qui sera décidée envers ces seuls jeunes, la  réponse est attendue dans la journée, avec impatience…  je vous tiens au courant ici. J’espère en tout cas qu’elle sera suffisamment affinée pour permettre à notre société, jusqu’en chacun de ses membres,  et particulièrement les plus vulnérables, de n’être pas mise en danger par des individus aussi dangereux. La prison n’est certainement pas la seule réponse, ni la plus adaptée. La déradicalisation, visiblement, n’est pas seulement nécessaire pour les djihadistes islamistes radicaux…

Sur le sujet, pour avoir une idée plus détaillée des liens unissant le WWk et Ayoub, ainsi que  les autres groupes d’extrême droite, ainsi que certaines personnalités politique du FN de premier-plan, lire aussi et surtout cet article, bien sûr, de La Horde,  à qui j’ai piqué la photo d’en tête de ce billet. Merci à eux. Indispensables…

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