Celui qui relooke la coiffure !

Publié le 25 juin 2008 par Comeinmyworld

Un billet d’exception pour un homme d’exception : Philippe, notre coiffeur (mais pas que, loin de là) bien-aimé de nos soirées Brain & Brushing. Pour vous présenter Philippe comme il se doit, Cédric, (une figure en soi que les Brain and Brushers ont rencontré), l’un de ses meilleurs amis, vous a concocté un portrait pur jus. Enjoy !

Chaque mercredi, l’équipe de Come in My World organise ses soirées Brain & Brushing, au cœur de Paris, dans un salon de coiffure : le Méloz.

Le maître des lieux s’appelle Philippe Carlier.

Elu par le magazine Elle en septembre 2007, comme l’un des 40 meilleurs coiffeurs de France, Philippe est un ami. 
Son look quelconque, ses coupes incroyables et son parcours en zig-zag m’éclatent.

Niveau look : cheveux poivre et sel, lunettes argentées, barbe de trois jours, t-shirt manches longues, jean délavé et baskets aux pieds…

Niveau coupes : je n’ai pas de cheveux, alors je ne vais pas m’étendre. Mais je vois le résultat du travail de l’artiste à la repousse. Les filles savent de quoi je parle.

Philippe dirait : « Une personne ordinaire peut aussi être nettement transfigurée. De par le maquillage et la coiffure, cette personne opère un changement qui est tout sauf virtuel. Chaque geste peut avoir une influence énorme sur chaque aspect de l’être et de la relation. De la même manière que l’on peut entendre un « oh, tu as changé quelque chose ? ».

Niveau parcours : ça avait l’air tout tracé et pourtant !
Flash back !

C’est à 16 ans que Philippe devient apprenti. Petit-fils de coiffeurs pour hommes et fils de coiffeurs chez Carita et Alexandre, il apprend la rigueur et le style « brushing et mises en plis ». Pour lui, les carrés sur carré n’ont pas plus de secret que les dégradés en élévation et en tension. 
On est bien loin de ce qu’il fait au Méloz. Là, c’est le règne du naturel. Mais attention, du naturel travaillé ! Même si aujourd’hui encore, il utilise les astuces apprises en ces temps sur des cheveux fins et raides tant elles restent « magiques pour permettre à chaque cheveu coupé de se placer parfaitement »
Entre les deux, Philippe a fait des allers-retours entre lui-même et le monde, histoire de tester de nouveaux trucs.

Par exemple, quand il quitte sa famille à 18 ans, pour aller travailler à Nice et qu’il rencontre la galère mais surtout son maître bouddhiste, Daïsaku Ikeda.

Quand il quitte Nice pour vivre de son métier à Paris et qu’il s’entend dire plus de 150 fois « ce que tu fais c’est très beau, mais je ne peux pas te prendre », et qu’il devient coiffeur de studio.

Quand il implose lors d’un défilé de mode et qu’il se retrouve à faire du théâtre.

Quand la vie le ramène dans les salons, que sa fille naît et qu’il monte le Méloz. Enfin ! 

Ca me fait penser à une anecdote quand il était coiffeur de studio et qu’il s’est retrouvé nez-à-nez avec quarante mannequins rousses nues lors d’un défilé pour Chloé. On lui avait demandé de refaire en deux temps trois mouvements à la chaîne ce qu’il avait mis des heures à faire sur une tête en studio. Cette expérience l’a amené à considérer l’évidence : « le studio, c’est l’école du faux. Depuis les maquillages, la coiffure, l’éclairage. L’image de studio nécessite une grande production pour une réalité déconnectée du quotidien des personnes auxquelles elle est destinée ». Il implosera ! 

Ou quand à 30 ans, il décide de passer un bac technico-commercial et que son maître de stage fait faillite. Qu’il devient coiffeur-acteur dans une compagnie de théâtre. L’occasion pour lui de faire une nouvelle découverte : « Tout comme un même acteur peut interpréter différents personnages, toute personne peut changer et être tour à tour elle-même et un autre. C’est en changeant notre propre perception de nous-même que l’environnement change totalement. En tant que coiffeur, je peux amener les autres à changer leur propre perception d’eux-mêmes et ainsi les amener à changer leur environnement ». Cette expérience s’arrête alors que ses convictions bouddhistes augmentent. 

Ou quand une amie, Sabine Lehoux lui demande : « Qu’est-ce qui t’empêche de réaliser ton projet ? » alors qu’il est plongé 24 heures sur 24 dans le son et la musique pour oublier la réalité de son quotidien plombé par le handicap de sa fille. C’était comme parler à un sourd.

loz.

Le maître des lieux s’appelle Philippe Carlier.

Elu par le magazine Elle en septembre 2007, comme l’un des 40 meilleurs coiffeurs de France, Philippe est un ami. 
Son look quelconque, ses coupes incroyables et son parcours en zig-zag m’éclatent.

Niveau look : cheveux poivre et sel, lunettes argentées, barbe de trois jours, t-shirt manches longues, jean délavé et baskets aux pieds…

Niveau coupes : je n’ai pas de cheveux, alors je ne vais pas m’étendre. Mais je vois le résultat du travail de l’artiste à la repousse. Les filles savent de quoi je parle.

Philippe dirait : « Une personne ordinaire peut aussi être nettement transfigurée. De par le maquillage et la coiffure, cette personne opère un changement qui est tout sauf virtuel. Chaque geste peut avoir une influence énorme sur chaque aspect de l’être et de la relation. De la même manière que l’on peut entendre un « oh, tu as changé quelque chose ? ».

Niveau parcours : ça avait l’air tout tracé et pourtant !
Flash back !

C’est à 16 ans que Philippe devient apprenti. Petit-fils de coiffeurs pour hommes et fils de coiffeurs chez Carita et Alexandre, il apprend la rigueur et le style « brushing et mises en plis ». Pour lui, les carrés sur carré n’ont pas plus de secret que les dégradés en élévation et en tension. 
On est bien loin de ce qu’il fait au Méloz. Là, c’est le règne du naturel. Mais attention, du naturel travaillé ! Même si aujourd’hui encore, il utilise les astuces apprises en ces temps sur des cheveux fins et raides tant elles restent « magiques pour permettre à chaque cheveu coupé de se placer parfaitement »
Entre les deux, Philippe a fait des allers-retours entre lui-même et le monde, histoire de tester de nouveaux trucs.

Par exemple, quand il quitte sa famille à 18 ans, pour aller travailler à Nice et qu’il rencontre la galère mais surtout son maître bouddhiste, Daïsaku Ikeda.

Quand il quitte Nice pour vivre de son métier à Paris et qu’il s’entend dire plus de 150 fois « ce que tu fais c’est très beau, mais je ne peux pas te prendre », et qu’il devient coiffeur de studio.

Quand il implose lors d’un défilé de mode et qu’il se retrouve à faire du théâtre.

Quand la vie le ramène dans les salons, que sa fille naît et qu’il monte le Méloz. Enfin ! 

Ca me fait penser à une anecdote quand il était coiffeur de studio et qu’il s’est retrouvé nez-à-nez avec quarante mannequins rousses nues lors d’un défilé pour Chloé. On lui avait demandé de refaire en deux temps trois mouvements à la chaîne ce qu’il avait mis des heures à faire sur une tête en studio. Cette expérience l’a amené à considérer l’évidence : « le studio, c’est l’école du faux. Depuis les maquillages, la coiffure, l’éclairage. L’image de studio nécessite une grande production pour une réalité déconnectée du quotidien des personnes auxquelles elle est destinée ». Il implosera ! 

Ou quand à 30 ans, il décide de passer un bac technico-commercial et que son maître de stage fait faillite. Qu’il devient coiffeur-acteur dans une compagnie de théâtre. L’occasion pour lui de faire une nouvelle découverte : « Tout comme un même acteur peut interpréter différents personnages, toute personne peut changer et être tour à tour elle-même et un autre. C’est en changeant notre propre perception de nous-même que l’environnement change totalement. En tant que coiffeur, je peux amener les autres à changer leur propre perception d’eux-mêmes et ainsi les amener à changer leur environnement ». Cette expérience s’arrête alors que ses convictions bouddhistes augmentent. 

Ou quand une amie, Sabine Lehoux lui demande : « Qu’est-ce qui t’empêche de réaliser ton projet ? » alors qu’il est plongé 24 heures sur 24 dans le son et la musique pour oublier la réalité de son quotidien plombé par le handicap de sa fille. C’était comme parler à un sourd.

Et pourtant, c’est le début du Méloz et la fin des zig-zag.

Son idée de départ : regrouper dans un même lieu, ses savoir-faire, ses passions et se mettre au service des attentes de sa clientèle.

Le Méloz prend forme et prône le développement durable, la culture et la beauté. Fait d’abord de bric et de broc, cet espace conçu pour être à la fois organique (à la Existenz ;le Z de Méloz vient du film de David Cronenberg), poétique (à la Myazaki dans Le Voyage de Shihiro) et underground (à la Peter Klasen), transmute régulièrement. 
La dernière transmutation en date est celle de la rencontre avec Come in My World.

Philippe et moi avons un ami en commun : Louis, alias le castor ! C’est lui qui lancera les soirées Brain & Brushing au Méloz et installera les écrans, la moquette verte et les chaises longues. Louis et Philippe partagent en effet une envie identique : offrir à chacun l’occasion de se rencontrer, soi d’abord, les autres ensuite, et plus si affinités !

Tout un programme pour faire encore plus de rencontres. 
Voilà pour l’histoire. J’espère ne pas avoir été trop long. Mais j’aime ce que ce mec fait et la manière dont il le fait. Alors, je voulais en parler.

Niveau look : toujours aussi nul. 
Quand je parlais de ce post à Philippe, dans la plus pure tradition bouddhiste, il me demandait si je pouvais insérer les remerciements suivants. Alors, c’est fait !

« Je tiens à remercier toutes les personnes dont la rencontre a été pour moi l’occasion d’un renouveau, d’une prise de conscience, d’un échange réciproque. Sans elles, il est certain que jamais je n’aurai donné une réalité au Méloz ni une telle force à ma vie. Je dédie cette entreprise à tous ceux qui veulent par leurs actions être amené à faire évoluer leur environnement, à donner autant qu’à recevoir » - Philippe Carlier.