du côté des anonymes.

Par Jmlire

" Je pense que nous portons tous en nous la capacité de faire le mal. Selon la vie qui est la nôtre et les situations que nous aurons à traverser, nous la mettrons ou non en œuvre, intentionnellement ou pas. Mais nous sommes tous capables de la pire cruauté.

Le personnage de Shaoai ( Plus doux que la solitude) est tiré de l'histoire de Zhu Ling, une étudiante de Pékin empoisonnée au thallium en 1995, après Tien'anmen. Quant à Un beau jour de printemps, il portait sur l'histoire vraie d'une fille du Hunan que son petit ami a dénoncée aux autorités en 1968 parce qu'elle avait émis des doutes à propos de la Révolution culturelle, et qui fut exécutée dans un stade municipal bondé. Ce sont deux faits divers qui ont marqué ma génération et font partie de la mémoire collective. Mais ce n'est pas l'horreur du crime ou le mystère entourant le coupable qui m'ont intéressée dans ces affaires ; c'est ce qu'avaient dû vivre les personnes impliquées. J'écris parce que je me sens concernée par la vie de ces gens. Je veux que ces anonymes importent au lecteur."

Yiyun Li : extraits d'entretien pour le magazine Books, Décembre 2015