Jazzoduc New York Paris:1er concert en Europe du duo Danny Grissett & Jérôme Sabbagh

Publié le 09 avril 2017 par Assurbanipal

Concert privé sur réservation

Atelier de la Main d'Or

Paris, Ile de France, France

Jeudi 6 avril 2017. 20h.

Danny Grissett: piano

Jérôme Sabbagh: saxophone ténor

Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, il ne vous a pas échappé que le saxophoniste français Jérôme Sabbagh, domicilié à New York, USA, depuis 1995, m'a aimablement signalé quelques nouveaux talents new yorkais il y a quelques années.

C'est ainsi qu'en 2011 il attira mon attention sur le pianiste Danny Grissett très demandé aujourd'hui.

Le Jazzoduc qui amène un flux de Jazz neuf de New York à Paris nous a amené pour la première fois en Europe le duo composé de Jérôme Sabbagh et Danny Grissett justement. Après la France, ce duo est parti pour l'Italie.

Voici mes impressions du premier concert européen de ce duo, à Paris. La vidéo ci-dessous a été tourné à New York en 2014. J'ajouterai celle du concert parisien dès qu'elle sera disponible.

Ca fusionne dès les premières notes. Un joli air dansant. Ca fait toujours du bien d'entendre piano et saxo sans micro. Le son est plus chaud, plus vrai. C'est un public de musique classique qui n'applaudit pas les soli. Il reste concentré jusqu'à la fin du morceau.

Ca swingue tranquille. Jérôme dans la lignée de Coleman Hawkins mais Blanc. Danny Grissett dans celle d'Oscar Peterson mais Noir (" La première fois que j'ai entendu Oscar Peterson jouer à la radio, je me suis dit: Voilà un petit Blanc qui a travaillé dur et qui croit qu'il sonne comme un Noir " Kenny Clarke). Il y a aussi du Stan Getz dans le jeu de Jérôme Sabbagh: relâchement, aisance, cool attitude.

Le duo fonctionne depuis 3 ans. Ils ont joué ? de Jérôme Sabbagh puis " On a misty night " du pianiste Tadd Dameron.

" Lament for Bobby " (Danny Grissett). Nous faisons partie des privilégiés qui assistent au premier concert européen de ce duo. Ma voisine, Française, a pris sa retraite de l'ONU et a donc quitté New York pour Paris. Elle l'a manqué là bas, elle le trouve ici. Elle en est ravie. Solo de piano pour commencer. Lamentation certes mais pas triste. Le sax vient ajouter un souffle de fluidité en plus. Ca coule de source entre les deux hommes. Curieusement, ils n'ont pas encore joué de ballade.

Ils restent sur un tempo rapide. Ca virevolte élégamment. Solo de piano pétri de Swing et d'émotion. La grande classe.

Danny Grissett nous annonce qu'ils vont ralentir le tempo un petit peu pour jouer une ballade composée par Herbie Hancock " Just enough ". En toute logique, solo de piano pour commencer. Une ballade en effet qui nous donne juste assez ( just enough in english) pour nous satisfaire. Le sax s'ajoute, velouté et chuintant à souhait.

Le piano repart à l'attaque. Un air vif et grave. Danny Grissett fait vivre la tradition du piano Jazz sans la copier.

PAUSE

Ils reprennent par une ballade. Classieux comme disait Serge Gainsbourg. " Duke Ellington' s sound of love " ( Charles Mingus).

" Where do we go from here? " (Danny Grissett). Un air chantant. J'ignore où ils vont mais ils y vont joyeusement.

Une ballade jouée en descendant note à note. Grosse vibration du saxophone. Musique plus abstraite, plus libre que les précédentes mais il y a une mélodie tout de même. Jeu incessant de question réponse entre les deux musiciens. C'était " Comptine " (Jérôme Sabbagh).

Jérôme démarre seul. L'influence de Sonny Rollins s'entend, à pavillon déployé. Le premier standard de la soirée " It could happen to You ". Solo de piano swinguant à souhait. Jeu de question réponse entre piano et sax. Ca chante, nom de Zeus!

Solo de piano à la Debussy pour commencer. Tout à fait impressionniste. Le sax vient ajouter son mouvement lent. Danny arrive au Blues. " Dream " (Henry Mancini).

Une composition de Jérôme Sabbagh pour finir, " Rooftops ". Attaque ferme du piano. Le sax enchaîne vers le haut comme le titre l'indique ( toit ou toit terrasse en français). Un morceau swinguant et dansant à souhait.

Le public, dont votre chroniqueur, lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, aimerait en entendre plus mais nous sommes dans un lieu privé. Pour que les voisins ne fassent pas fermer la salle, les concerts ont lieu sans micro et se terminent à 22h. Voilà, c'est fini.

La photographie de Jérôme Sabbagh est l'œuvre du Sidérant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Jérôme Sabbagh par Juan Carlos HERNANDEZ