Gerhard Richter vs Anselm Kiefer.

Publié le 23 février 2017 par Thierry Grizard @Artefields

Anselm Kiefer « vu » par Gerhard Richter !

Peinture | Analyse. 23 février 2017 | Par Thierry Grizard.


Gerhard Richter à propos de Anselm Kiefer:

Du « décor de théâtre grandiloquent » ?

Gerhard Richter: « Exposition Kiefer. Ces prétendus tableaux. Ce n’est pas de la peinture. Il leur manque l’essentiel, et même si, d’emblée, ils ont la fascination choquante du macabre, au bout d’un certain temps, ces « tableaux » expriment ce qu’ils sont réellement : une substance informe et amorphe, une croûte qui ressemble à de la soupe figée, une crasse répugnante, un simulacre de naturalisme qui, graphiquement, a, au mieux, l’efficacité d’un décor de théâtre. L’ensemble s’exhibe avec un pathos et une ostentation indéniables, d’autant plus que le contenu repose sur un prétexte littéraire, illustré par un tas d’immondices. L’autre prétexte est l’anecdote tirée à l’arrachée des tiroirs de l’histoire, pour profiter du fait que, tant qu’on évitera de définir les choses, tout est bon pour suggérer des associations. La seule chose que je redoute est de peindre aussi mal. »

Extrait de: Gerhard Richter. « Textes, 1962-1993. » Les Presses du réel.


Gerhard Richter, Anselm Kiefer:

Deux peintres polymorphes héritiers de l’art conceptuel.

  • L’un, Richter, qui lutte contre l’envahissement du signifié, du narratif dans le registre de l’expression plastique et tend à un minimalisme paradoxal dans la mesure où il refuse de renoncer au rapport au « réel ». On pourrait même dire qui tient absolument à conserver un référent pour mieux se concentrer sur la surface .
  • L’autre, Kiefer, qui déborde la peinture dans une sorte d’art total post-romantique où le sens fait du tableau un élément d’une sorte de processus plus général. La surface devient un organisme dont le peintre lui même fait partie.
  • D’un côté, une voie ascétique et en lutte contre les effets, ceux du « style », de la subjectivité, de « l’ex-pression ».
  • De l’autre côté, un excès constant et beaucoup de grandiloquence brutale appuyée sur un contenu, (dans tous les sens du terme), à délivrer avec toujours une certaine roublardise.


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Thierry Grizard | Artefields.

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