Ce fut longtemps un lieu mythique du jazz, certains emploieraient le terme de temple. Nous sommes à quelques pas des Champs-Elysées et pourtant le calme règne dans ce lieu hors du temps mais jamais dispensé de modernité. L'endroit entretient ses réputations. Coté musique, le jazz a la place d'honneur tous les jeudis.
Coté cuisine les chefs successifs (Geoffrey Servant depuis début 2017) ont su allier modernité et élégance tout en osant les dernières tendances d’une cuisine originale et élaborée.
Olivier Streiff, le restaurateur expérimenté et demi-finaliste au look atypique de Top Chef 2015, avait proposé, du 15 février au 5 mai 2016, un menu éphémère à son image et empreint d’inventivité en collaboration avec le chef du restaurant.
C'est maintenant Philippe Urraca, Meilleur Ouvrier de France, qui collabore à la carte pour quelques semaines avec deux desserts extrêmement raffinés.
Ceux qui suivent l'actualité pâtissière le savent : il affectionne les profiteroles. Il a même ouvert une boutique, Profiterole chérie, où il la décline de toutes les manières possibles. Et il est incalable sur le sujet. Ainsi il nous a appris que la profiterole, qui signifie petit profit, était au XVI° siècle un petit cadeau qu'on offrait aux domestiques qui avaient bien travaillé.
La profiterole est un des desserts préférés des français, trop souvent dégradée dans les restaurants, surtout quand les choux y sont congelés alors qu'ils doivent être cuits "à la minute".
Tous ses secrets sont dans le livre qu'il a publié sur le sujet en 2014 chez Solar. Pour aller plus loin il faut se plonger dans celui qu'il a écrit avec Cécile Coulier et qui est le premier "vrai" pas à pas autant détaillé en pâtisserie, du moins parmi les ouvrages que je connais.
Et puis un Sablé Guanaja, crémeux chocolat, Chantilly infusée vanille Bourbon à l'orange, offrant une alliance entre une légère noisette et un praliné intense.
le Boeuf sur le toit fut l'épicentre mondain des années vingt qui vit danser, chanter et battre le cœur du Tout-Paris. C'était alors le rendez-vous des artistes, écrivains, musiciens, créateurs et grands couturiers, mais le restaurant n'était pas encore installé à cette époque au 34 rue du Colisée.
Certains soirs Cocteau jouait à la batterie offerte par Coco Chanel, Juliette Greco chantait, Charles Trenet et Léo Ferré mettaient des poèmes en musique. C'était "the place to be" où se plurent Raymond Radiguet, Max Jacob, Paul Morand, Louis Aragon, Maurice Sachs, François Mauriac, Jacques Maritain, Joseph Kessel, Jean Hugo, André Gide…
Le Bœuf sur le toit fut le temple convivial des idées d’avant-garde et le refuge joyeux des fins de soirées des musiciens qui s’y retrouvent pour d’infinis concerts improvisés. Il l'est toujours.
Le Boeuf sur le toit
34 Rue du Colisée, 75008 Paris
01 53 93 65 55
Soirée jazz le jeudi
Ouvert sept jours sur sept
De 12h à 15h et de 19h à 23h (minuit les vendredi et samedi)