DJ Quik & Problem « Rosecrans » @@@@
Sagittarius Laisser un commentaireL’an passé on s’était tous enjaillé sur Rosecrans, l’EP conjoint de DJ Quik et Problem. Les critiques étaient tellement bonnes et les réactions tellement positives que nos deux hommes basés à Compton nous ont promis une version longue, ce LP tant souhaité que voici, avec un filtre rose pour différencier la pochette de celle de l’EP. Bon il aura fallu attendre 2-3 jours que soit levée l’exclu Apple Music avant de disposer du double de morceaux sur les autres services de streaming, et nous en sommes heureux.
DJ Quik, une grande légende de la Cité des Anges, voilà, pas la peine de rerererefaire la présentation du meilleur producteur Westcoast de tous les temps (après Dr Dre?). Problem, en revanche, il mérite qu’on s’attarde un peu sur sa biographie. Ce rappeur qui a donc vécu à Compton (sans dec’) a été lancé par Snoop Dogg au milieu des années 2000, sur sa compilation The Big Squeeze avant de lui servir de ghostwriter pour quelques titres comme le single « Neva Have 2 Worry » (extrait d’Ego Trippin’ sorti en 2007). Problem signe un deal chez Universal Republic mais comme pour beaucoup d’artistes en devenir, rien ne se passe et le contrat fini au broyeur. Cependant il trace sa route dans les coins de Cali et ailleurs, se faisant remarquer, aux côtés de pointures comme E-40, Freddie Gibbs, The Game (par exemple), et collabore avec d’éminents noms de la production, citons 9th Wonder, Terrace Martin et Mike Will Made-It. Et DJ Quik évidemment.
Pour le point géographique, Rosecrans Avenue est une immense avenue de 44 km environ qui traverse la comté de Los Angeles d’ouest en est en passant par la ville de Compton.
Contrairement à l’EP, le LP ne démarre pas par le morceau-titre « Rosecrans » (avec ce gros couplet de The Game et ce sample ‘Currensyesque’) déplacé sur la piste 5, mais un nouveau morceau qui fait bien son office d’introduction intitulé « European Vacations« , et qui n’a rien à voir avec un trip dans dans l’Union Européenne. Très content d’entendre AMG en ouverture, non seulement parce que ça fait longtemps qu’on l’a entendu sur un projet de Quik mais aussi parce qu’ils s’étaient brouillés un moment. Tous les morceaux de l’EP figurent bien sur ce format ‘long’, notamment la track 2 « A New Nite/Rosecrans Groove« , avec cette première partie laid-back comme il faut se prolongeant sur une interminable et fabuleuse partie instrumentale. Aaaaah, ce rap californien nourri au funk, composé de mélodies de clavier ou de guitares toujours aussi inspirées et d’arrangements de haute qualité…. Le pied! Et ces basses, mmmh, en particulier celles de « Chachi’s Ride« , ou encore les vocoders sur « Bad Azz » (feat Dom Kennedy & Boogie) et sur le morceau caché de la 12e et dernière piste (avec Suga Free, bitch!), c’est cadeau!
Toutefois le sampling, et même les scratches! ont toute sa place sur ce projet. Sur « You Are Everything« , Quik utilise une séquence de la chanson du même nom des Stylistics (déjà repris par Mary J Blige il y a 20 ans sur le mythique « Everything« ), on a vu celui très ‘yacht music’ de « Rosecrans« , ou puis il y a ces très soulful « Central Ave » (avec le vieil ennemi MC Eiht) et « Straight to the City » qui figurait sur l’EP qui a servi base. On ne se lasse d’ailleurs pas de réécouter « This is your Moment » (avec Buddy et Wiz Khalifa) ou bien « Take It Off One Time » qui remet DJ Mustard à sa place en lui démontrant qu’il n’a pas le monopole des tubes westcoast. Sur le LP, Quicksta et Problem enfoncent le clou avec « Move Something« , un banger qui pourrait rendre jaloux un Big Sean.
Rosecrans est un projet qui permet à Problem de briller grâce à DJ Quik, qui lui n’a pas spécialement besoin de se mettre en valeur et d’ailleurs ne cherche pas être plus original qu’il ne l’est niveau production (au top niveau). Ceci dit, le rappeur n’a pas non plus l’étoffe d’un membre du top20 Westcoast. Mais bon, ça reste une problématique mineure puisque Rosecrans est destiné à nous faire plaisir et rien d’autre.