Son histoire est le fruit du regroupement de plusieurs maisons autour de quatre marques leaders dans leurs catégories : les calvados Père Magloire, Boulard et Lecompte, ainsi que l’armagnac Grand Armagnac Janneau, dont la distillerie est restée en Gascogne.
Le 12 avril dernier, le groupe a officiellement inauguré de nouveaux à Reux, près de Pont-l’Evêque, en bordure de l’autoroute A13.
Le site de Coquainvilliers où est distillé le Calvados Boulard demeure intact. J'y ai reconnu le parfum de pommes confites qui m'avait quasiment envoutée quand j'avais visité l'installation en septembre 2013.
On ne parle pas encore de vieillissement qui se fait en quantité moindre, lors d'échanges tanniques, le meilleur ration étant des barriques de 400 litres grand maximum, où on ne laisse que 5 litres en creux. Et bientôt ce seront dans des fûts de chêne normand de Camembert. Le vocabulaire est particulier. On parle de rime pour désigner un empilement de fûts, ou encore une pile. Il y en a 2000 ici, de grain fin et moyen au niveau des douelles serait le meilleur.
Pour l'assemblage, dira le maître de chai, je n'ai pas de plan Exel. Entendez par là que son savoir-faire n'est pas informatisé. Une bouteille peut être le résultat de 10 à 15 cuvées.
Les 45 cuves et 1700 barriques ont été acheminées ici depuis Pont-l'Evêque il y a environ 9 mois. Il a fallu démonter les plus grosses. Leur 4,30 mètres de diamètre ne passait pas par l'ouverture des portes, limitée à 4 mètres.
C'est à regret, mais pour obéir à des objectifs de sécurité que l'option déménagement a été enclenchée. Le site de Pont l'Evêque demandait des mises aux normes trop contraignantes. Et il était irréaliste d'espérer trouver une telle surface en pleine ville.
Si rien n'a changé à Coquainvilliers, par contre la mutation est radicale chez Père Magloire à Pont l'Evêque, désormais fermé au public. L'article que j'avais consacré à cette visite est en quelque sorte devenu historique. En effet au printemps 2018, Spirit France y établira un musée, Calvados expérience.