Starve, quand Top Chef s’inspire de Running Man

Par Rémy Boeringer @eltcherillo

Calme toi cher lecteur, faut pas s’attendre à voir Etchebest jouer au bilboquet avec les testicules d’un candidat ! Bien que niveau violence ça y va sec ! Mais quel chef d’œuvre au final, quelle claque ! Starve, ce n’est pas simplement une émission d’épreuves culinaires hardcore, c’est tellement plus que cela que je pourrais commencer cet article d’une dizaine de manières.

Starve, c’est une Amérique dystopique de notre ère où l’écart entre les 1% les plus riches et les 99% les plus pauvres se creuse toujours plus. Les marchés financiers s’effondrent en plus de la pollution et surconsommation ayant entrainé des désastres écologiques, éteignant certaines espèces au passage. Un endroit où finalement l’abrutissement des masses a terminé sa symphonie macabre qui nous ramène directement au chef étoilé junkie superstar que l’on suivra tout au long de cette aventure : Gavin Cruikshank. Ce mec pourrait te filer une cirrhose et un cancer juste en respirant trop près de toi, John McCLane du premier film n’est qu’un ado’ ayant essayé une demi clope à côté et si tu ne sais pas qui est John McClane, un petit chaton quelque part dans le monde se casse une patte.

Il a en effet crée l’émission de télé-réalité STARVE, l’a animé et y a même participé. Prenez une émission du type Top Chef, ajoutez-y de la baston, du gore et cette chère culture du paraître, le tout orchestré par une multinationale sans aucun scrupules et vous obtenez la décadence même de notre propre société : la classe moyenne qui cuisine pour et devant l’élite en plateau pendant que les pauvres regardent avec envie ou dégout.S’étant exilé loin de tout de l’autre côté du globe pendant plusieurs années après avoir vécu une descente aux enfers cheminé par l’alcool, les drogues et la pression engendré par la célébrité, la chaîne de télé le retrouve et le somme de revenir terminer son contrat, ce qu’il fait alors en ayant bien en tête l’idée de tout détruire. Sauf que tout ne se passera pas comme prévu ne serait-ce que par la présence de sa femme qui le déteste au plus haut point et qui possède à présent tout ses biens mais aussi celle de sa fille, qu’il se mets en tête de récupérer pour le meilleur et pour le pire.

Brian Wood, Danijel Zezelj et Dave Stewart nous plongent dans un univers urbain ultra sombre et pesant ! Le style visuel ne conviendra pas à tout les néophytes en matière de comics, certes, mais il est tout simplement magique et quand bien même certains ne supporteraient pas, vous ne pourrez pas décrocher du scénario tant il est sublime bien que wtf ! Mais après tout, sommes nous très loin de cet hypothétique univers ? A l’heure ou l’intelligence est moquée et la bêtise glorifiée, à une époque ou comme je l’ai lu sur un site à la con « nous » adorons Hanouna, lisons le livre de Nabilla et écoutons du Jul, est-ce que l’on vaut vraiment mieux que le public ou les personnages de ce comic ? Moi OUI bordel j’suis au top of the top, après pour vous je sais pas ! Mais en tout cas STARVE mérite d’être lu et nous offre un scénario atypique comme l’on en croise trop peu ces derniers temps.

STARVE est disponible en librairie spécialisée aux alentours de 20€. Edité par Urban INDIES.

Joël Bellanca

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