En Marche vers… la dictature macronienne ! #etatdurgence #LREM

Publié le 07 juin 2017 par Mister Gdec

En fRance, certaines nobles âmes s’émeuvent de la récente déclaration,   au lendemain du terrible attentat terroriste de Londres,  de Theresa May, la Première ministre anglaise ¹

«Si les lois de défense des droits de l’homme nous empêchent de le faire, nous changerons ces lois pour pouvoir le faire.» Selon le Guardian, les mesures qu’elle projette de mettre en œuvre font froid dans le dos de tout bon démocrate :  couvre-feu étendus,  restrictions des libertés d’association, de communication et d’aller et venir,  expulsion  plus aisée des suspects de terrorisme étrangers,  accroissement des contrôles sur les extrémistes intérieurs, augmentation à 28 jours de la période pendant laquelle les suspects de terrorisme peuvent être détenus sans procès (déjà actuellement de 14 jours)…

Pourtant, les mêmes bons démocrates qui s’émeuvent de ces propos particulièrement liberticides en effet de Theresa May devraient s’aviser également de ce que Macron ait un projet tout aussi atterrant pour les droits humains dans notre propre pays. Il est utile de rappeler par exemple à cet endroit de l’article le récent rapport d’Amnesty International qui nous alertait sur l’état devenu si peu démocratique de notre propre pays, où les libertés les plus fondamentales sont peu à peu étouffées.

De plus, quand j’apprends, contre toute attente et toute recommandation, à la fois des associations nationales et internationales de défense des droits humains, et contre l’avis même des instances européennes de défense des droits humains, que Macron a l’intention de faire entrer cette insupportable loi d’exception qu’est l’état d’urgence (et donc, les exactions qui lui sont liées)  dans le droit commun, la colère me monte au nez.

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Et dire que des députés de droite comme de gauche appelaient encore, il y a quelques mois seulement, au « courage politique » pour sortir de l’état d’urgence et de Sentinelle, quelle cohérence admirable… Une commission d’enquête parlementaire, après cinq mois de travail et 200 heures d’audition, avait pourtant mis en cause l’impact réel de l’état d’urgence et de l’opération Sentinelle, dans un rapport rendu public le 5 juillet 2016…

Si nous ne nous révoltons pas, ils nous feront prendre leur révolution réactionnaire et l’installation progressive de leur régime autoritaire/sécuritaire pour ce progressisme duquel ils se revendiquent si faussement au vu des faits. Il ne faut en effet pas être grand analyste et politologue officiel (ou plutôt, surtout pas !) pour constater à quel point  leurs actions réelles  jurent  singulièrement en regard de leurs propos,  comme on le constate tous les jours, par exemple en termes de moralisation de la vie publique. Un tel projet inadmissible, excluant tout contrôle par un juge indépendant, comme le confirme l’article du Monde (c’est l’essence même de l’état d’urgence), relève de la totale négation de l’état de droit. Il est à combattre absolument. Je m’interroge en outre sur sa constitutionnalité. A moins que ce ne soit encore un effet d’annonce (ils sont tellement préoccupés de communication, plus que de fond…) pour attirer encore plus de forces réactionnaires à voter pour les candidats de LREM, à l’approche des législatives ?

Qui vivra verra…

En attendant, il semblerait bien que les terroristes aient déjà gagné la guerre… contre nos libertés.

¹  il est utile de préciser qu’elle est en campagne, et que ce n’est vraiment pas gagné pour elle (et c’est tant mieux). « Les jeunes Britanniques, favorables au Labour, pourraient en effet priver la première ministre d’une majorité absolue »,  selon Le Monde.