Tout ce mélange, vous l'avez compris, donne un résultat curieux et surtout envoutant. J'ai vraiment apprécié de marcher sur les traces de Gustave Babel et sa malédiction. Ce paris ancien, ce fantastique présent dans le quotidien, l'onirisme où Gustave doit plonger pour retrouver son passé, les fantômes – ou les hallucinations – qui passent et repassent, tout cela tend à créer une histoire merveilleuse, poétique et presque gothique... L'intrigue se développe, on pense lire l'histoire d'un homme qui se remémore sa vie au seuil de la mort et on tombe dans les souvenirs d'un homme en quête de son passé dont la clé se trouve dans ses rêves. Psychanalyse mémorielle ou fantastique ? Peu importe, finalement. Comme Gustave le dit lui-même, les personnes qu'il voit sont sans doute des hallucinations mais il préfère croire que ce sont des fantômes. Et même si, derrière le fantastique, on peut discerner la présence de la raison et expliquer de manière rationnelle ce que l'on découvre, je préfère moi aussi la solution du fantastique. Il donne à ce monde et à Gustave plus de corps. Mais à côté de ce fantastique, il se trouve aussi une réalité dure, âpre, celle des prostituées, des trafiquants, des meurtriers sans foi ni loi. Et Gustave, qui vit dans ce monde, nous y entraîne à sa suite. C'est peut-être là où le merveilleux rejoint le gothique, dans ce monde fantastique qui éclot et se mélange à un quotidien réaliste.
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