Valérie Tong Cuong : Par amour

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Par amour de Valérie Tong Cuong    5/5  (12-05-2017)

Par amour  (404 pages) est disponible depuis le 25 janvier 2017 aux Editions JC Lattès.


 

L'histoire (éditeur) :

Pour protéger les siens des absurdités de la guerre, il ne reste parfois que l’énergie de l’amour et la force du sacrifice... Retraçant le destin de deux familles emportées dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, cette fresque puissante, envoûtante, nous conduit du Havre à l’Algérie et met au jour un pan méconnu de notre Histoire.

Mon avis :

Valérie Tong Cuong signe là encore un fabuleux roman ! Un de ceux qui vous emporte et que vous n’oubliez pas de sitôt. Un de ceux qui évoque l’ordinaire, l’humain, l’individu, la famille, dans un contexte récurrent, celui de la seconde guerre mondiale, sans jamais donner le sentiment de lire quelque de déjà-vu. Au contraire !

Le choix des faits (l’exode puis l’évacuation des enfants havrais pendant l’occupation vers l’Algérie), la manière de les aborder, le côté tellement ordinaire de cette famille normande mêlé à un remarquable travail de recherches historiques superbement rendu m’ont procuré autant de plaisir que d’émotions.

Captivée d’emblée par le récit, j’ai été doucement gagnée par les sentiments à mesure que je m’incrustais dans cette famille déchirée, que j’apprenais à connaitre ses membres et que pénétrais dans l’intimité de chacun. J’ai été totalement sous le charme de l’écriture qui cristallise les émotions (sans jamais tomber dans le larmoyant et l’excessif), la justesse du ton, le réalisme des descriptions qui vous transportent littéralement et par la sincérité des personnages.

Par amour est un roman choral qui offre la parole à tous les protagonistes et qui déroule ainsi son intrigue sous divers points de vue, sans aucune redondance ni répétition. Ainsi, en plus de donner au lecteur une vision plus globale de l’histoire, de lui permettre d’assembler au fur et à mesure les morceaux du puzzle, de développer une certaine tension, c’est aussi et surtout l’occasion de vivre ce pan d’Histoire en tenant compte de l’individualité de chacun. De Lucie la fille de 11 ans, à Emelie sa mère, en passant par Muguette, la tante, Thuriau, l’ancien collègue du père de famille, Joseph le cousin… chaque narrateur, livrant ses combats (intérieurs, personnels, collectifs…)  gagne en importance et tous deviennent acteurs du récit. J’ai éprouvé beaucoup de sympathie pour certains, un profond attachement pour d’autre…impossible de ne pas être bouleversé par leurs drames et leurs petites victoires.

Valérie Tong Cuong signe un grand et beau roman sur l’Amour.