Yémen : Après les mots, place à l'action

Publié le 22 juin 2017 par Cmasson

Il s'agit d'une étape importante pour la réponse à la crise humanitaire, à la protection des civils et à la reprise des négociations politiques. Toutefois, cela est loin d’être suffisant. Dans cette déclaration, nous saluons particulièrement l’appel à une cessation durable des hostilités, aux efforts d'amélioration de l'accès, de la capacité et de la sécurité des ports yéménites, y compris l'installation de grues à Hodeida, et enfin à un meilleur accès par l'aéroport de Sanaa. Cette prise de responsabilité tant attendue du Conseil redonnera espoir aux millions de civils yéménites, durement touchés par la faim, le choléra et la violence, et nous encourageons vivement toutes les parties au conflit à prendre en compte les appels du Conseil pour mettre fin aux violences, améliorer l'accès commercial et des équipes humanitaires, reprendre le paiement des salaires des fonctionnaires et à se réengager dans des pourparlers de paix.

Néanmoins, la Déclaration ne se prononce pas sur les questions susceptibles d'offrir une impulsion politique au processus de paix.  Elle ne traite pas les questions contextuelles, telles que la détérioration de l'économie, le manque d’imputabilité au regard du droit international humanitaire et des droits humains, les entraves à l'entrée au Yémen de biens humanitaires et commerciaux, et à leur circulation dans le pays, notamment en raison de la fermeture de l'aéroport international de Sanaa et des retards dans les principaux ports du pays. En outre, nous constatons avec inquiétude que les membres du Conseil de Sécurité de l'Organisation des Nations Unies soulignent le rôle des hommes dans cette crise, tandis qu'ils continuent de fournir des armes entretenant le conflit. Par conséquent, nous réitérons notre demande d’imposer un embargo immédiat sur la vente d'armes susceptibles d'être utilisées dans le conflit au Yémen.

Le Conseil doit donc désormais définir clairement la mise en place de ces mesures dans le temps et prévoir une réunion dans un délai d'un mois pour évaluer l'avancement et s'assurer de la mise en place effective et totale de chaque mesure. Dans le même temps, il doit continuer à travailler à l'adoption d'une nouvelle résolution du Conseil de Sécurité.

Cette déclaration présidentielle est un premier pas encourageant pour répondre à l'aggravation de cette crise humanitaire du fait de l’homme, qui ne pourra être résolue que par des actions politiques. Cette déclaration ne doit pas être un acte isolé. Les membres du Conseil doivent prolonger cette impulsion du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Les mots doivent se traduire en actions concrètes. La population yéménite ne peut plus attendre la mise en place effective de ces mesures.


Signataires

  • Action contre la Faim
  • Agence Adventiste d'aide et de Développement (ADRA)
  • The Global Centre for the Responsibility to Protect
  • Handicap International
  • Comité international de secours (IRC)
  • Médecins du Monde France
  • Mercy Corps
  • Mwatana Organization for Human Rights
  • Médecins pour les droits de l’homme (PHR)
  • Save the children
  • Yemen Peace Project

Photographie © Florian Seriex pour Action contre la Faim.