Exposition “Espace et lumière” PIET MOGET | LAC – Sigean

Publié le 30 juin 2017 par Philippe Cadu

Du 9 juillet au 24 septembre 2017 - Vernissage le samedi 8 juillet 2017 à 18h

http://www.lac.narbonne.com

Hommage à Piet Moget

Suite à la mort de son créateur et fondateur, le L.A.C. dédie l'exposition d'été à Piet Moget (1928, La Haye (Pays-Bas) - 2015, Port-la-Nouvelle (France)). Il sera proposé un parcours chronologique qui mettra en valeur l'évolution des recherches artistiques menées lors toute sa longue carrière de peintre. Une chance unique et un hommage nécessaire afin d'honorer une personnalité incontournable qui a contribué à la diffusion de l'art contemporain en Occitanie.

Assis, dans son atelier, Piet Moget scrute le paysage qui s'étend devant lui. Des herbes, le ciel. Autour de lui, des pinceaux, des toiles. Inlassablement le peintre revient sur un tableau que l'on aurait pu croire fini. Son regard bleu parcourt la nature. La lumière est belle, sa lumière, grise et lumineuse. Une lumière du Nord pour Piet qui vit et travaille à Port-la-Nouvelle depuis 60 ans, dans une région où le vent couche les herbes.

L'espace devant lui est la matière de ses tableaux.

"Quand j'étais enfant, dans les dunes, lors de la promenade dominicale avec mes parents, je trouvais l'expérience marine beaucoup plus forte tant qu'on ne voyait pas la mer. Ce sentiment a tout de suite dominé mon travail et c'est cette intuition que je ressens aujourd'hui encore quand je vais à mon atelier sur le chemin des vignes".

Piet Moget s'

installe au niveau où les herbes cachent l'horizon. Espace inattrapable, dérobé et pourtant, une présence qui revient tout le temps : "Entre l'espace devant moi et ma toile, il y a quelque chose que je ne saurais définir et, je ne sais pourquoi, cette chose fonctionne de temps en temps".

Le terme revient souvent : l'espace.

Longtemps, Piet Moget a installé son camion face au quai de la jetée. Chaque jour. Jusqu'en 1991 et même après. Par tous les temps. Devant lui, un mur. Ce mur qui lui permettait "d'attraper" le paysage.

Aujourd'hui, dans son atelier, grand ouvert mais "abrité du vent" le mur n'est plus là. "Il n'y a plus de verticaux. Là où je suis, tout fuit car il n'y a pas d'obstacle".

Au loin, on devine quelques poteaux. Ces poteaux sont une verticalité. Ils lui permettent "d'accrocher" le paysage, même si ce ne sont que des bois morts. "C'est très difficile d'intégrer ces petits verticaux dans l'espace". Piet les peint puis les efface.

L'effacement crée parfois autre chose.

L'espace donc, mais le vide aussi. Finalement, ce qu'il a essayé déjà avec le mur, c'est une définition du vide.

Travailler d'après nature pour dépasser le côté paysage. En saisir l'essence. Car même si ce paysage est gravé dans sa mémoire, Piet Moget a besoin de la nature pour peindre. "Ce contact m'empêche de faire des tableaux trop esthétiques. Il y a des instants, quand tu regardes l'espace, où tout à coup il y a une communion". Ce sont ces instants qu'il essaie de saisir.

"Quand ça marche bien, les sons dans la nature sont extrêmement présents. Je n'invente rien".

Entretien avec Marie Stéphane Salgas en 2010

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