Main Square Festival 2017

Publié le 08 juillet 2017 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

  

L’arrivée est tranquille, en plein cœur de la ville d’Arras, de nombreux parking avec de la place et de la disponibilité donnent une organisation facile. Des navettes sont également disponible pour se rendre plus facilement à l’entrée du site. Et la ville grouille de festivaliers en route vers la porte d’entrée de la citadelle. A l’approche du site, c’est déjà la fête, les gens s'amusent et prennent les permiers verres dans le parc d’en face, histoire de faire monter les degrés avant d’être dans l’enceinte. Le tout sous l’œil vigilant de la sécurité déployée avec moyens et intelligence…. On est bien en 2017.
Pour ma part, le temps de faire la route en sortant du boulot, puis d’arriver jusqu’au premier concert de la soirée, j’ai déjà raté une partie du running order de cette première journée. Point de rush, j’ai mis mon plus beau T shirt noir, je prends une bière et je retrouve les potes pour une fin d’après-midi tranquille en attendant la tête d’affiche du premier jour : System of a Down.

Je commence par un petit tour de reco, on retrouve sur le site les habituelles buvettes qui distribuent les verres plastiques aux couleurs du fest. Plusieurs types de cuisines sont disponibles pour les repas. Du Malien, de l’Italien, de l’Aveyronnais et j’en passe. Qui n’a pas réver de se faire un bon aligot saucisse devant une tête d’affiche ? Bref, après un petit tour au Bar à Vin pour s’éveiller les papilles, je me prends une bière dans le bien nommé Bar Metal … Je me sens un peu à la maison là, et Don Bronco le groupe de Rock anglais est en train de faire monter tranquillement l’ambiance sur la Green Room, la « petite scène » du festival. Bien que le Main Square propose désormais 2 scènes, une Main Stage absolument énorme sur la place de la Citadelle. Et une Green Room, censé être la petite scène pour se refraichir, en étant assis sur l’herbe et presque sous les arbres. La Green Room n’a cessé de grandir au fil des années, pour cette fois proposer un espace de spectacle presque aussi gros que la Main Stage.
Le temps de constater la classe de cette nouvelle Green Room, et Biffy Clyro s'avance sur la Main Stage. Leur pop élégante résonne à fond de balle et les fans sont au rendez-vous. Le chanteur est déjà noyé dans la lumière de la scène, et avec le soleil au firmament dans le ciel bleu, ça donne un effet luisant au chanteur un peu particulier. Je ne reste pas jusqu’au bout du live cette fois, je préfère aller manger un "américain frites" – comme les potes de Ch’nord disent – pour prendre des forces avant la fin de la journée.

Le Rap Rock de Machine Gun Kelly se fait entendre sur la Green Room juste pour entamer une digestion musclée. Inspiré des grandes heures de Limp Bizkit, avec une personnalité très coloré et des jeux de lumières qui se font de plus en plus intenses. C’est dans le mouvement et la rage que le chanteur MGK. Gros show sur “Im going down”, avec son riff hard rap limite skunk hardcore du son west coast. Lourd et posé, avec de bonnes fulgurences notament sur les solos de guitare, le live est assez cool. Puis, la foule se déplace tranquillement, et s’amasse devant la Main Stage. C’est bientôt l’heure de la tête d’affiche. Ca fait tellement longtemps que je les attends en live, j’en vibre d’avance.

Bref, j’aurai pu vous faire une chronique complète de ce live en tête d’affiche de folie de System of a Fucking Down ! Que dire ? Armé de mon masque de catcheur, et des meilleurs convictions metalleuses du monde c’est dans les moshpit que nous nous sommes exprimés, avec les fans du groupe. Tout à été WTF lors de ce live. C’est dans un moment comme ça que l’on comprend que "Lonely Day", ce titre presque formaté qui aurait pu dépasser le groupe pour le faire tomber dans un registre radio peu avantageux, est en fait une pure réussite et est entièrement taillé pour le live. Ce qui donne d'ailleurs des moments d’unicité avec le public assez énorme. Même constat pour "You Should've Never Gone to Hollywood" complètement ennivrant.Un "Mr Jack" absolument énorme, un "Violent Pornography" qui a permis de faire exploser l’ambiance dès les premières minutes de live. "Shimmy", "Pogo Stick", et "BYOB" étaient autant d’occasions de finir en circle pit. Que de folie dans le public et de reprise du couplet en chœurs avec le groupe. Et enfin, bien sûr, égrainés au fil de la set liste, les plus grand moments d’albums, désormais devenus des moments cultes de live : "Chop Suey" et "Toxicity". Le best de System, en live, et avec un son très réussi …. Ça l’a fait. Ce premier jour de live au Main Square a été très complet. Je ne compte plus les bières, et il parait qu’il y a un DJ qui assure la dernière partie de la soirée sur la Green Room. Mais bon, c’est Lords of Rock ici, et System of a Down a mis le feu… c’est l’heure de se reposer pour demain.

2 ème jour, pour des raisons qui ne regardent que les fans de System, la nuit a été longue, et le sommeil plutôt très court. C’est avec l’après midi déjà bien entamée que j’arrive sur le site du festival pour ce second jour. Une nouvelle fois, malgré une météo annoncée pluvieuse, c’est plein soleil sur le Main Square, et c’est un plaisir de déambuler au travers du festival. De rencontrer les festivaliers, les vieux potes que l'on ne croise que lors de ces occasions, de boires quelques spécialités locales, et de profiter des lives. Talisco met l'ambiance sur la main stage, le public est déjà présent en masse.
Coté Green Room, Xavier Rudd « l'australien végétarien le plus sexy » encense la foule. Avec son reggae énergique et actuel. Entremêlant quelques bonnes recettes de pop électro actuelle, avec son Reggae Roots et coloré qui prône l’unité des peuples et la défense de la nature. La folie prend les gens lors d'un solo de didjéridou appuyé par les percussions montantes. L’esprit Rastafari prend le public des crashs barrière jusqu'aux bars au fond du site, le peuple bouge et se déhanche en suivant le groove posé. Parfait pour se mettre dans l’ambiance cette après-midi. "Peace my friends, cheers to your brothers" ! Le répertoire se fait résolument plus pop au milieu de la set liste, le public plus jeune y trouve son compte. Avant de reprendre sur des groove plus reggae avec de longs solos d'harmonica inattendus. C’est la fin du créneaux de live, et pourtant le groupe fait durer le plaisir, ils ont bien raison tant la communion du public avec la musique de Xavier Rudd se fait sentir.

A partir de 18h30, les foules commencent à bouger vers la main stage pour assister au live de Cage The Elephant. Le site est blindé, il devient difficile de circuler, de mémoire d’habitué du Main Square, c’est une des rares fois où j’ai pu voir le site si plein. La tête d’affiche et le running order de la journée du samedi y sont certainement pour quelque chose. Le volume semble très fort sur la Main Stage. Mais les titres de CTE n'ont aucune peine à rendre les fans fous en particulier lorsque "Come a Little Closer" résonne et biensur sur "Ain't no Rest for the Wicked". De retour dans le fond du site, coté Green Room pour assister au live de Rag’n bone. Pour moi c’est une découverte, mais je dois bien être le seul à ne pas connaitre, car la foule compact s’est empressée de s’approcher de la scène. Tout le monde semble s’être pointé de ce côté-là du festival pour assister à son concert. Et c’est même à mon avis presque une erreur de programmation. La Green Room ayant été trop petite pour cette folie de live qu’a été Rag n Bone. Pas une folie rock n roll de puissance et de show, non. Une folie dans la douceur de cette voix suave, dans la classe de l’instant, et dans le partage émotionnel. Le public ne s’y est pas trompé, Rag n Bone à vraiment été un des moments fort de ce festival. Un plébiscite tout simplement, sur "Human" en particulier, son grand titre repris par l'ensemble de la foule. Dernier titre pour moi, car devant le monde, j’ai voulu absolument avec le temps de venir me placer pour Jain. Avec la Main Stage comme terrain de jeu, dès le début de son live, Jain n’a aucun mal à prendre directement le public avec elle. Le show est véritablement généreux. Ses grooves afro/electro prennent par les hanches, et l’artiste se donne à fond pour nous faire sauter et profiter dès le premier titre. Le tout est très joyeux. D’abord en solo, puis escortée par son groupe elle va jusqu'à faire s'assoir puis se relever en saut le public sur "Makeba" au troisième titre en introduisant ses musiciens. Puis elle mettra tout le monde d'accord sur une "chanson que l'on connaît peut etre", il s'agit de son Hit "Come". Le show se détend, elle présente "Paris" sa chanson d'unité d'amour et de paix à propos de la ville de Paris, renforcé par les évenements derniers. Avec les musiciens qui se sont avancés sur la scène, un tambour chacun pour donner le beat. Elle chante avec douceur. Et les gens répondent en faisant le signe de la paix avec leurs 2 doigts en l'air. Le show reprend de plus belle, le petit coup de la bulle pour aller marcher sur le public qui fait son effet !

Une heure de changement de plateau, le crépuscule se fait sentir, et les tarés de Die Antwoord qui défoncent tout, se mettent à jumper sur scène. La sauce monte vite . Le public est en feu sur "Banana Brain" qui explose tout rapidement ! La dualité des personnalités du chanteur en mode caïra bizarre, et de la chanteuse en mode tarée avec sa voix sur-aigue donne quelque chose de vraiment fort. Le show qui enchaine les images provocatrices, les beats super efficaces, et les couleurs flashy est vraiment réussi. "I fink you freaky" mettra encore une fois le feu, "c’est pas une tête d’affiche ça ? Comment c’est possible ?" que j’entends dans le public. C’est le pied, et "Fatty Boom Boom" viendra clore ce show de fou, je n’ai pas fini ma bière et j’en redemande !
La fin de soirée c'est Majer Laser, c’est de l’electro pur, le gros show dance floor comme si c’était David Guet’guet’ qui était aux platines. Mentions spéciales aux danseuses qui ont mouillé le maillot (de l’équipe de France), et aux moyens (pyrotechniques, cotillons, grosses lights), qui ont fait de ce show de 2H non stop, une réussite pour les fans. Mais on se rappel que c'est Lords Of Rock ici… donc la fin de soirée s’est terminée sans nous.

3ème Jour, Encore un reveil tardif, mais une arrivée en avance pour pouvoir être bien placer pour ce show inratable : Seasick Steve. Le gros red neck du fin fond des Etats Unis qui joue sur des Dobro/Bo Didley/truc bizarres à 3 cordes tous plus défoncés les uns que les autres. Pour une fois que le Blues du fin fond est programmé sur un Main Stage dans un festival en France. C'est une réussite, les gros riff pleuvent, les plus grand noms du Garage Rock peuvent aller se rabiller devant ce duo Batterie/truc à cordes et chant qui fait se défouler la foule de la main stage en plein soleil. Les parties en slide sont bien mordantes, et Seasick Steve (vieil ami de Kurt Cobain, et aux grand noms du rock) fait secouer les têtes sur son blues poisseux le "Dog House Blues". Avec la dégaine, le style de vieux ZZ Top. A chaque titre il change de guitare/dobro/Diddley bo/wash board à 1 corde de basse. Il balance ses grooves ….bref, en option, il est bourré. Des sessions complètement WTF au slide.

1H plus tard c'est La Femme… L'équipe viens faire résonner ses arrangements Pop Electro Rock. Dans la lignée de The Cure, les grooves lancinent et les paroles égrainées dans la reverbe sont de mise. Mais les fans de La Femme s'y retrouvent. Finalement le groupe féminin de Savages et son post punk agressif viens secouer le public de la main stage. Jenny Beth la chanteuse y met toute son energie dans une classe un peu dark, et ça fait plaisir à voir. Elle chauffe le public en allant les voirs et entame même un morceau en se faisant porter debout par le public. "On a une heure ensemble alors aller,defoncez moi ça !" Gros délai sur la guitare. La bassiste en transe enchaîne les riff percussif. Les 4 nanas sont à fond dans leur musique et c'est un vrai plaisir à voir. Anglaise qui parle français et qui fait l'effort de faire rapprocher les gens avant de balancer les gros riff qui tuent !

Le site se remplit completement une nouvelle fois, en préparation de la 3ème tête d'affiche de cette itération du festival : Radiohead. L'ambiance est déjà électrique. Le groupe prend son temps pour prendre le public. Il le drague, il l'apprivoise tout d'abord avec des titre lancienents. Le premier quart d'heure du live se fait sans écrans allumés. Ce qui augmente la proximité avec le groupe. Puis les écrans s'allument sur des incrustations du chanteur dans des fonds planants. La sauce Radiohead ne se fait pas attendre pour prendre, au risque de froisser les fans les plus hardcore. Mais on le sait tous, Radiohead est ce groupe qui s'est laissé dépasser par ses plus grand hits. Au bout d'une heure de live, il devient difficile de rester dedans. Par manque de grand titres, ou d'hymnes complétement planants le live peine à réaliser sa transformation en véritable grand show. Biensur, les fans hardcore y trouvent tous les détails qu'ils recherchent. Mais passé les premiers mètres devant les crash barrières, la température semble retomber un peu. Certains groupes de fans s'invectivent même : "c'est dingue, finalement c'est pas de la tête d'affiche Radiohead", ou encore "hallucinant qu'un mec qui joue sur une seule corde dans l'après midi, ait fait mieux qu'une tête d'affiche comme Radiohead", et de l'autre coté "mais shut, si le live ne vous plait pas, taisez vous ou partez, c'est du pur Radiohead et nous on aime ce live". Au bout d'1H30 de concert premier rappel, "No Surprise" se fait entendre dans toute sa douceur. Ce sera la fin pour moi, il reste encore 1H de live, mais c'est boulot demain matin, et le live ne m'aura pas assez pris pour me faire rester. Dans ce même couple frustré : d'un coté les fans du groupe s'y sont biensur retrouvés dans un live aux couleurs prenantes et un groupe qui a séduit avec ses nuances douces. Et les "moins" fans qui n'auront pas eu le bonheur d'entendre les plus grands titres "Karma Police", et bien sur "Creep".

Il en reste que ce Main Square 2017 a été une réussite. Une programmation large, actuelle, avec des groupes qui montent, peut être même plus vite que ce que l'on croit (Rag n Bone, Die Antwoord), des têtes d'affiches qui explosent le show (SOAD, Majer Laser – apparement – ), et des surprises musicales absolument inatendus (Xavier Rudd, Inspector Cluzot dont je n'ai pas parlé mais qui apparement à tout péter, et Seasick Steve). Bref ! Le Main Square Fest c'est bien, cette année 2017 a été grande, et vivement la prochaine !