Nice : une cérémonie du 14 juillet avec ses petits arrangements entre amis

Publié le 15 juillet 2017 par Ralph

NICE, par Ralph Bechani

Ce vendredi 14 juillet 2017 sur la place Masséna à Nice il y avait foule à l’occasion du premier déplacement sur la Côte d’Azur du président Emmanuel Macron.

Une première, donc, pour le jeune chef de l’état, deux mois seulement après son accession au pouvoir et un an pile après l’attentat de la promenade des Anglais.

>>> 86 personnes sont mortes et des centaines d’autres ont été blessées dans une attaque au camion bélier revendiquée par Daesh (EI). >>>

Un peu avant l’arrivée du locataire de l’Elysée, à Nice, ce jour de fête nationale a aussi été marqué par la visite officielle de Donald Trump. Le président américain était invité à participer au traditionnel défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées.

C’est dans ce contexte que les services de sécurité français se sont mobiliser, à Paris puis à Nice, sur fond d’état d’urgence et de menaces face au terrorisme.

Accréditation(s)

Accrédité pour suivre les cérémonies du 14 juillet à Nice en hommage aux victimes, nous avons finalement dû renoncer en grande partie à notre reportage suite à la pression et au manque d’organisation des services de la ville de Nice, en relation avec la sécurité et la communication du président.

Concrètement, la place Masséna, qui se trouve tout près de la promenade des Anglais, n’était accessible qu’au « Pool Press », c’est à dire les principaux médias d’information et les agences de presse en France et à l’étranger bénéficiant d’une « double accréditation ».

Une procédure qui consiste en somme à « trier » les journalistes à la demande de l’Elysée.

Le siège niçois de notre agence étant situé au 3 place Masséna, nous n’avions ainsi nul besoin de cette « double accréditation », l’accès était direct sans contrainte de sécurité, ou presque.

Surpris de notre présence, les services de la ville de Nice nous ont clairement et brutalement invité à rejoindre l’espace dédié à la presse, au Théâtre de Verdure non loin de la place Masséna. Seuls le défilé militaire et les festivités pouvaient faire l’objet d’une couverture.

Sécurité maximale

Jamais Nice n’avait connu un tel dispositif de sécurité à l’occasion d’une cérémonie officielle. La ville a été littéralement barricadée par des tôles de 2,50 mètres de haut pour éviter des intrusions place Masséna et sur le parcours du président Emmanuel Macron.

Impossible de traverser le centre de la capitale azuréenne sans faire un énorme détour à pied de plusieurs kilomètres, en contournant les lieux sensibles.

En donnant la responsabilité d’une part non négligeable de la sécurité et de la gestion de la presse aux services de la Ville de Nice et à la préfecture des Alpes Maritimes, le palais a fait une erreur, selon nous.

Ici, à Nice, tout comme la sécurité d’un point de vue global avec des centaines de caméras dans toute la ville, et d’autant plus un certain 14 juillet 2016, il y a un niveau de gestion des questions régaliennes particulièrement inquiétant.

Trafics de drogues aux deux extrémités des lignes du tramway niçois, Henri Sappia et Pont-Michel, ainsi que dans les quartiers des Moulins et de l’Ariane. S’y ajoutent la délinquance, la violence, les invincibilités au quotidien et un islamisme radical qui se développent là sous nos yeux.

La région, le département, la ville… il y a beau investir, surveiller, organiser des descentes, l’insécurité à cette échelle reste un fléau que personne ne semble pourvoir endiguer, tout comme à Paris, Marseille, Toulouse, Strasbourg, Lyon et Grenoble… pour ne citer qu’elles.

A chaque fois le constat est le même, il y a la pauvreté, le chômage de masse, les minimas sociaux, et la désillusion de certaines classes sociales qui se replient dans le communautarisme.

Sans ambiguïté

Aujourd’hui, nous aurions aimé publier nos photos, vidéos et autres sonores d’un événement que nous avons longtemps préparé mais nous avons clairement été empêché.

Ce samedi matin, nous avons ainsi fait connaître notre point de vue sur cet imbroglio du 14 juillet, place Masséna, à la fois au procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, à l’Elysée, à la préfecture des Alpes Maritimes et au maire, Christian Estrosi.

Si un nouvel incident de cet ordre devait avoir lieu avec l’un de nos collaborateurs nous porterons plainte pour « entrave à l’exercice du métier de journaliste ».