Sonnet LVI

Par Vertuchou

Je vous estime, Iris, et crois pouvoir sans crime
Permettre à mon respect un aveu si charmant :
Il est vrai qu’à chaque moment
Je songe que je vous estime.
Cette agréable idée, où ma raison s’abîme,
Tyrannise mes sens jusqu’à l’accablement ;
Mais pour vouloir fuir ce tourment
La cause en est trop légitime.
Aussi quelque désordre où mon cœur soit plongé,
Bien loin de faire effort à l’en voir dégagé,
Entretenir sa peine est toute mon étude.
J’en aime le chagrin, le trouble m’en est doux.
Hélas ! que ne m’estimez-vous
Avec la même inquiétude !

Pierre Corneille

Partager cet article

Repost 0 &version;

Vous aimerez aussi :

Bêtise de la guerre Oraison du soir A son ami Vers sans rimes

Poètes D'hier

« Article précédent