Oumar Dagnon : « L’argent des commandes institutionnelles au service du cinéma »

Publié le 01 août 2017 par Africultures @africultures

Dates clés de Oumar Dagnon
198 : Naissance à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso)
2006 : Maitrise d’Art, gestion et administration culturelle à l’université de Ouagadougou
198 : Réalisation du premier long métrage
2009 : Fonde sa société de production 3ème œil productions à Ouagadougou

Principaux films produits et réalisés
Longs métrages
2012 : Les infidèles
2013 : Les amants infidèles (Au royaume des infidèles 2)
2014 : Tu me prends pour qui ?
2016 : La folie du millionnaire

Séries télévisuelles :
2011 : Mulitprise (26*26’)
2013 : Le pire était ma passion

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Originaire de Bobo-Dioulasso, Oumar Dagnon a poursuivi ses études universitaires à Ouagadougou, où il vit depuis quinze ans. Après des lettres modernes, il suit un second cycle d’Art, gestion et administration culturelle, devient directeur de production puis fonde rapidement sa propre société, 3ème œil productions. Réalisateur prolixe il produit un long-métrage produit chaque année depuis 2011.

Pouvez-vous présenter vos parcours et votre bilan comme producteur ?
J’avais envie de travailler dans le domaine artistique. A l’université en 2002 il n’y avait pas de département pour le cinéma, mais j’ai beaucoup appris dans la gestion et l’administration culturelle, et en matière de  dramaturgie, et de technicités pour le son et l’éclairage. Après je me suis retrouvé dans une société de production en tant que directeur de production pendant six mois, et j’y ai fait ma première réalisation. Je me suis retiré pour mettre en place ma propre structure, 3ème œil productions, officiellement lancée en 2009, avec une jeune équipe.
Nous avons commencé à travailler sur notre premier projet en 2010, avec l’écriture puis le casting.. En 2011 nous avons tourné. Nous étions parti pour faire une série mais c’était très compliqué pour avoir des partenaires financières – mécènes ou sponsors-. Nous étions jeunes dans le milieu et ici les ressources sont très rares. On s’est donné corps et âme, on a tourné dans la faim, avec toutes les galères possibles. Mais le film Les infidèles est sorti en 2012.
Malgré ses insuffisances techniques, il a connu un vrai succès ici. Le public avait envie de voir d’autres histoires et nous venions avec une  jeunesse inconnue à l’écran. Et t comme on abordait des sujets nouveaux, l’histoire a accroché. Des gens ont commencé à avoir confiance en nous et on s’est retrouvé sur un autre projet dès 2012.  Au deuxième semestre notre scénario était prêt pour un long métrage, Le pire était ma passion. Grâce à un minimum d’accompagnement financier nous avons pu le réaliser comme il fallait, et il a été retenu au Fespaco 2013 dans la catégorie « téléfilm de fiction ».

Quel était exactement votre rôle sur ces deux premiers projets ?
Pour ces deux films je portais les chapeaux de producteur et de réalisateur. Ensuite j’ai monté la suite logique de Les infidèles, intitulé Les amants infidèles avec des rushes qu’on pouvait exploiter. La grosse production qui a suivie est Tu me prends pour qui ? (2014). Une comédie qui traite de la perception par les gens des jours de fêtes. Au Burkina, le film a été troisième au box office des entrées en salle, et il a voyagé. Après ce quatrième film produit et réalisé, j’ai  pris le temps de de me poser des questions.
Je sentais la chance que je n’avais pas eue au début, mais je savais qu’il y avait des jeunes qui venaient, qui avaient juste besoin d’un coup de pouce pour pouvoir s’exprimer. C’estce qui m’a motivé en 2014 à prendre la production d’un film, Ma belle-sœur à tout prix, réalisé par un jeune Burkinabè, Edgar Bonkoungou. Il travaillait dans mon écurie et avait suivi sa formation à l’institut Imagine de Gaston Kaboré. Il m’avait proposé un scénario qui me parlait, donc je me suis battu pour réunir les fonds qu’il fallait et nous l’avons tourné.
A la suite j’ai produit La folie du millionnaire, ma sixième production long métrage, pour un budget de 35 M FCFA, sorti en 2016. Et le film aussi a marché et est dans le box office burkinabé pour les comptes de l’année 2016. Il faut rappeler que quand on est dans le box office, on a des bonifications qui nous permettent sur le projet suivant d’avoir déjà de quoi le commencer. C’est intéressant, car cela fait 10 millions pour cette troisième place que nous avons occupée, et ça permet de commencer la construction d’un autre film.
Je me suis formé en 2015 à la réalisation cinéma par Ciné court Canada, en ligne. Certesj’ai la chance de faire du terrain, mais pour essayer aussi d’avoir une nouvelle manière de faire les choses qui puissent être exportable, pour avoir le langage cinématographique universel, j’ai dû repartir à l’école.

Quelles sont les sources de financement que vous avez pu obtenir ?
A ce jour, en 2017, je suis à six longs métrages et deux séries télé produites qui passent sur des chaines comme Canal +, TV5, mais pas sur des chaines nationales.
Je n’ai jamais reçu d’argent en préfinancement. Il existe une aide au niveau de l’Etat, faible, mais je n’ai pas encore eu la chance d’en bénéficier. Je me suis dit dès le départ que je ne compterai pas sur les autres. Pour l’expérience du premier film, le jour du casting j’ai tenu un discours assez franc avec tout le monde, je leur ai fait comprendre que nous n’avions pas d’argent, mais que nous voulions travailler afin de donner un autre virage à notre cinéma, parce que nous avons des choses à dire, à montrer à l’écran, et que les retombées de l’exploitation du film seront réparties, chacun aura un contrat en ce sens.
Si nous avons tous des talents, mais que nous devons nous asseoir et attendre faute de financement, nous n’allons rien faire et nous n’allons pas nous en sortir. Et ça a marché.
Ce qui m’a aidé dans ce travail de producteur, c’est ma formation en tant que gestionnaire administratif et culturel. Je savais comment gérer la comptabilité et toute l’équipe.
La sortie de mes films a ensuite ouvert des portes, parce que les gens avaient vu les films, cela nous a fait de la bonne publicité, et nous a permis aussi de faire beaucoup de films institutionnels. On a commencé à avoir de l’argent pour pouvoir investir dans les autres projets. Cela a fonctionné parce que les gens me font confiance, mais si on veut rester uniquement sur les productions audiovisuelles et cinématographiques, on n’est pas sûr de s’en sortir. Donc la société en permanence participe à des appels d’offres. On gagne de l’argent à travers nos prestations de service, et nous investissons sur des films qui passent en salle.
Nous avons créé notre propre maison de réseau de distribution, parce que la diffusion est un gros problème ici. Il ne suffit pas de faire des films, il faut leur donner vie à travers l’exploitation dans les salles de cinéma, mais après aussi à la télévision et sur les plateformes Internet. Mais l’amortissement sur ces  derniers supports est compliqué. Aussi on essaye de se professionnaliser. Nous avons aussi un distributeur comme au Burkina mais je n’y distribue plus mes propres films ; je passe des contrats de distribution et il s’occupe de tout, de la promotion jusqu’à la sortie en salles.

Aujourd’hui  votre société vit surtout de l’institutionnel.
Oui, parce que nous ne comptons pas sur les retombées des films. On y investit mais on ne récupère pas tout de suite, donc on est forcé d’être sur le marché avec les institutions pour pouvoir fonctionner normalement. Les jeunes nous considèrent comme des grands frères dans le milieu, donc il faut les faire vivre, il faut les faire travailler. Moi je ne veux pas attendre de l’argent de l’occident, ou de mon ministère. Je pense que le cinéma est une industrie et il faut que nous travaillions pour générer des ressources. On peut mutualiser aussi nos ressources, nos énergies sur un projet précis, faire un peu de la coproduction sur le plan local. En ce sens on avait créé un concept qui s’appelait Follywood, avec six films sortis et  deux sociétés de production ayant mis les moyens financiers et matériels. On fait des films commerciaux, des films populaires, car ce sont des films qui ont leur place ici. Ce sont ces films qui marchent. Ce n’est pas lee cinéma d’auteur qui marche en salle ici. Personnellement je suis en train de passer à une autre étape en terme de réalisation, mais en terme de production je continue toujours de chercher des projets fiables, des projets qui peuvent rapporter tant sur le plan artistique que sur le plan financier ici, sur le marché local burkinabè, ou dans la sous région ouest africaine.

Quel est le public burkinabè qui va voir vos films ?
Les jeunes sont friands de cinéma, à partir de 18-20 ans jusqu’à 40-45 ans, et mon premier film était tourné vers la jeunesse. Ensuite,près nous avons développé des scénarios afin de toucher des personnes de toutes les tranches d’âge, avec une histoire qui rassemblait les différentes composantes d’une famille ordinaire africaine. Actuellement ma production passe plus sur les chaines de télé, TV5 monde, A+,  Nollywood, donc c’est toute l’Afrique qui regarde ces chaines. La VOD aussi nous permet de toucher la diaspora africaine un peu partout dans le monde. Pour l’exploitation YouTube, j’ai un contrat, et même si les gens regardent gratuitement moi je me fais des sous avec les droits qui me reviennent tous les trois mois. Le film vit toujours, les gens peuvent toujours le découvrir.
Pour l’international, il y a des codes qui sont universels, propres au cinéma, mais ici on est obligé de ne pas les utiliser si on veut rentabiliser ; il y a une autre manière de faire le film, parce que le traitement du sujet doit être différent. Les gens aiment ce qui peut les faire rigoler parce que ils veulent oublier leurs soucis, leurs problèmes de tous les jours, et quand ils sortent du cinéma, ils veulent repartir heureux chez eux. Donc on leur propose des histoires qui leur parlent d’eux, de leurs réalités. Mais si j’arrive en France il faut que je montre aussi quelque chose qui parle aux Français, et pas seulement à mon peuple. Nous réfléchissons à cela en ec moment et je pense que cela sera pris en compte dans les nouvelles productions, même si on fera toujours des productions pour contenter notre propre public.

Vous vous orientez vers deux types de productions différentes, une pour toucher plutôt le public du nord, et l’autre plutôt pour l’Afrique ?
On vise deux marchés différents, un en Afrique subsaharienne et l’autre à l’international, avec des films différents. Je souhaite produire pour les festivals, et qu’on fasse maintenant du cinéma et non du cinéma burkinabè ou du cinéma africain. C’est notre nouvelle démarche, mais il faut que ma société de production vive, et nous ne devons pas renier d’où nous venons. Nous avons tous notre propre culture, qu’il faut essayer de jumeler à la culture des autres pour développer des thèmes, des scénarios comme sur le terrorisme, la radicalisation des jeunes, etc. tout ce que nous avons connu suite à l’attentat terroriste de Ouagadougou par exemple, comme la peur au sein de la population. Il faut changer de thématiques et plus seulement proposer aux gens des infidélités, des adultères, du viol, de la misère, etc. on peut proposer autre chose en Afrique.

Quel serait le budget de ce dernier film ?
Il est de 400 millions de Francs CFA, que nous devons chercher, même si en terme de matériel notre société de production possède de quoi assurer le tournage, avec du matériel de pointe, et nous avons aussi les personnels techniques qui travaillent en permanence au sein de la société. Demeurent les acteurs que nous ne pouvons pas encore payer, dont l’acteur principal de ce film, Issaka Sawadogo, qui  joue en Europe et aux Etats Unis, et récemment dans la série Guyane sur Canal +. Il a obtenu le prix du meilleur acteur en 2016 au festival du film néerlandais, mais il est revenu au pays, au Burkina Faso, après 22 ans en Norvège, pour voir comment hausser le niveau de notre cinéma national. Nous avons initié ensemble un projet qui s’appelle Africasting pour former au cinéma les acteurs burkinabé, pour rehausser leur niveau de jeu, pour prétendre aller vers l’international. Il y a eu ainsi un travail avec les acteurs avant de passer à l’étape de la production. Nous avons aussi soumis ce projet au ministère de la Culture pour la première fois, parce qu’il y a un fonds dédié au cinéma cette année, mis en place fin mars, pour 500 millions à 1 milliard à répartir. Et TV5 et A+ ont demandé le dossier pour voir dans quelle mesure ils peuvent aussi financer.

Le cinéma c’est la guerre de l’imaginaire

Comment fonctionne votre société de production ?
Nous sommes cinq personnes en équipe permanente : un communiquant, un qui s’occupe de la distribution et des contrats, un cameraman monteur, plus un comptable, et on embauche des contractuels sur les productions.
Au démarrage nous fonctionnions sur des fonds propres, puis nous avons utilisé les talents pour faire des films institutionnels qui génèrent de la trésorerie, et on a mobilisé de plus en plus d’argent pour faire des films ambitieux. Quand je suis arrivé au festival du film néerlandais je rencontre Issaka Sawadogo qui porte des critiques sur le jeu d’acteurs qui ne peuvent pas tenir un grand rôle à l’international, et aussi sur la construction du scénario. Souvent on survole cette question, parce que nous sommes dans le souci de créer dans l’urgence, alors le scénario n’est pas très abouti. Or quand le scénario est mal ficelé, on perd une énergie énorme et le résultat ne donne pas la qualité qu’on escomptait. Nos scénarios ne sont pas assez approfondis, le travail sur les personnages est survolé, on ne se prépare pas assez pour affronter le tournage, on y cumule les postes, et tout ça donne un film qui n’est pas exportable. On regarde beaucoup de films, des films américains, français, asiatiques mais s’il faut avoir une identité, nous avions mal cadré cette identité, et moi en tant que producteur, je ne dois pas développer un film de cette manière. Il faut arriver à faire fusionner des cultures différentes avec un code bien précis pour que tout le monde puisse comprendre ; les productions européennes et américaines arrivent ici et nous les consommons facilement, mais nos productions ne sont pas consommées donc ça m’a amené à réfléchir : comment  conquérir ce public ?
Actuellement je travaille avec une productrice française de Scarlett production, Dominique Lesage, et j’ai pu lire pas mal de scénarios. Le cinéma c’est la guerre de l’imaginaire et quand on parle de mondialisation, c’est donner et recevoir, or nous nous recevons mais nous n’arrivons pas à donner.

Que pensez-vous de l’initiative récente de Canal+ A+ d’aider à la production, avec des critères d’exigence plus élevés ?
Ce sont mes partenaires, et aujourd’hui nous discutons sur un projet de série et de trois longs métrages. C’est une bonne initiative parce que notre télé n’arrive pas à acheter nos propres productions. En Afrique nous n’avons pas assez de productions qui puissent répondre à l’attente des téléspectateurs, et c’est ce qui les a motivés pour essayer d’aider nos productions, surtout des séries pour A+. Ils ont des exigences donc nous serons obligés de travailler pour atteindre cette qualité recherchée. Mais il va falloir aussi qu’ils achètent les films à des prix raisonnables, parce que l’argent est le nerf de la guerre. Ici nous n’avons pas le cinquième des budgets européens, mais les exigences sont aussi élevées. Si on veut réellement voir nos compétences, si nous pouvons amener nos productions à un haut niveau, il va falloir dans leur collaboration mettre les sommes adaptées. Aujourd’hui ça ne peut pas faire vivre un acteur, un producteur et même un réalisateur donc cela rejailli sur la qualité de nos productions. Toutes ces chaines qui ont besoin de contenus africains doivent revoir leurs budgets pour qu’on puisse aussi faire des séries comme Windeck[1], d’un autre standing, qui ont prouvé qu’en Afrique on pouvait faire des choses de qualité. Je n’ai pas envie de faire encore une série qui va parler des problèmes du quartier, des problèmes de cours communes, non !

Comment expliquez- vous que sur l’ensemble de la zone francophone les télévisions, publiques comme privées, n’aient pas joué ce rôle là ?
Je ne sais pas : est-ce le désengagement de l’Etat ou un problème de finances ? Les télévisions africaines sont prêtes à acheter des programmes moins chers, des telenovelas déjà réalisées qu’on nous envoie dix ans après, mais qui ne reflètent pas nos vérités, même si le public consomme ce qu’on lui propose. Mais ils pourraient accompagner différemment ; si je prends le cas de la télévision nationale, elle peut m’accompagner sur un projet avec ce qu’ils peuvent donner comme contribution. Je le réalise, je leur donne l’exclusivité, mais avant il peut y avoir des échanges de marchandises, ou on peut me donner des plages de publicité avant son passage en salle et durant toute la programmation, et après l’exploitation de l’œuvre en salle, ils le passent en prime time, en catégorie A c’est à dire la première exploitation du film en télé. Mais la télévision nationale produit sa propre série, donc devient un concurrent des sociétés de production privées.

Est-ce que vous avez des coopérations avec d’autres producteurs ?
Au Burkina on n’est pas très nombreux, nous échangeons facilement. Nous avons mis en place un réseau de producteurs, et un institut, « Imagine » avec la présidence de Gaston Kaboré. Nousous sommes une dizaine de producteurs à discuter des actions à mener pour que nous soyons entendus, comment faciliter aussi entre nous les différentes productions, en termes de matériel, de conseils aussi, partager nos expériences. Nous avons lancé des cinés clubs chaque dernier vendredi du mois, où nous invitons des réalisateurs, des acteurs, etc. Nous regardons un film et après on le décortique, on essaye de comprendre les choses pour enrichir notre cursus cinématographique.

Comment voyez-vous l’avenir de votre métier de producteur ?
Je pense qu’on a un bel avenir ; il y a des choses qui sont en train de se passer au Burkina Faso qui peuvent motiver, avec des résultats qui commencent à se faire entendre. Tout d’abord Il y a un travail qui se fait au niveau du ministère de la Culture, avec un nouveau fonds mis en place pour le cinéma burkinabè. Ensuite, des sociétés bancaires sont aussi en train d’étudier la possibilité de prêts à des sociétés de production de films. Et enfin des télévisions commencent à venir vers nous parce qu’elles ont besoin de programmes. Donc il y a de l’espoir au niveau burkinabè, même si nous n’avons plus que quatre salles de cinéma dans le pays. A Ouagadougou, Canal Olympia vient de s’installer et le Théâtre national va désormais consacrer des plages de diffusion de films le soir. Ces salles ne sont pas gérées par les mêmes personnes, et cette concurrence entre quatre promoteurs va permettre à nos films d’être vus dans plusieurs endroits, ça va générer des recettes et peut-être rehausser le niveau de nos films.
Producteur est un métier passionnant et je pense que nous avons beaucoup à dire en Afrique, nous avons énormément d’histoires que nous pouvons mettre à l’écran, donc c’est à nous de nous battre. Nous avons envie de montrer cette Afrique qui bouge, cette Afrique qui vit, cette Afrique où les gens sont ambitieux, qui ont la gaité, la joie de vivre, où on sent cette chaleur. C’est notre rôle à nous de produire ces films, qu’on sache que l’Afrique ce n’est pas uniquement ce qu’on a montré  comme clichés durant des années.

Propos recueillis par Sofia Elena Bryant et Claude Forest à Ouagadougou en mars 2017 ; entretien réalisé par Claude Forest.

[1] Série angolaise diffusée depuis 2012, qui évoque dans l’univers de la mode les relations rocambolesques entre des personnages avides de promotion sociale et de richesse.