[Extraits] Le Courage qu’il faut aux rivières d’Emmanuelle Favier

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Aussitôt reçu, aussitôt terminé ! Je n'avais pas du tout entendu parler de ce roman si ce n'est que je le voyais à chaque fois que je passais dans une librairie. Ce premier roman paru le a tout pour vous faire 23 Août 2017 et vous faire découvrir la vie de ces femmes que l'on nomme " vierges jurées ". voyager dans des contrées reculées d'Albanie Avant de vous faire découvrir mon avis sur ce roman, je voulais tout de même vous donner de ce que vous pourrez y trouver. un petit avant-goût

Manushe était sur le point de refuser mais quelque chose la retint, ce quelque chose qui commandait malgré elle son attitude vis-à-vis du nouveau venu. Elle ne parlait, ni n'agissait comme elle l'aurait habituellement fait et s'en trouvait déstabilisée. Pour la première fois, elle se sentait décalée, et tandis que son corps de femme avait jusqu'alors parfaitement épousé les contours de son statut d'homme, sans qu'elle s'interrogeât plus que nécessaire sur l'étrangeté de la chose - après tout, c'était dans le coutume, et hormis la timide résistance de sa mère, nul n'avait jamais trouvé à y redire -, elle éprouvait à présent un malaise, une étroitesse.

Le soir, une fois couchée, quand les inhibitions de la vie sociale s'estompaient derrière les premières ombres, derrière le flou du mi-sommeil qui sépare la conscience et les songes, elle se voyait ôtant ses vêtements et dévoilant son corps aux yeux déroutants d'Adrian. Mais sa rêverie n'allait jamais plus loin : trop d'années avaient passé depuis son serment de rester vierge pour qu'elle imagine sa nudité entre les mains d'un homme.

Elle se livra à cette inconnue, à cette grande femme solide aux gestes doux et à la voix cassée qui l'autorisait à se donner, sans crainte ni jugement. Un instinct les poussait l'une vers l'autre, où la nature de leurs corps physiques n'entrait qu'accessoirement.