J'ai patiemment attendu que la caféine et la codéine fassent effet. De même, ces terminaisons nerveuses signifient le bien-être. L'équilibre est là, je puis si je le souhaite le toucher du bout du doigt avant qu'il ne s'échappe. Le tabac sec comme de la paille me pique la gorge, alors que mon café refroidit.
Les églises du quartier viennent de sonner quatre heures, et les oiseaux sont silencieux, comme s'ils assistaient à la mise à mort du Temps, l'expiation de l'excuse, la longue attente de ce qui tarde à se poursuivre. La nuit se pourfend de nuages. Absences, et mon esprit se volatilise enfin au gré des touches. L'hésitation singulière, à chaque mot, est synonyme d'apprentissages longs et fastidieux. Il faut la volonté de l'explosion et de la précision. De même, le silence doit permettre le détachement le plus absolu.
Il suffit de fermer les yeux pour écouter le battement des étoiles prêtes à disparaître aux premières lueurs du jour. Rentré il y a deux ou trois heures (mais cette courbe temporelle n'a pas plus d'importance que le reste), j'écoutais In-A-Gadda-Da-Vida en respirant le vent et la pollution balayant les routes. La lueur des phares vacillent sur les ralentisseurs. De même, cela pourrait vouloir dire qu'il faut savoir freiner pour repartir à l'assaut des univers à découvrir, construire. Recréer le tout sans omissions, en s'y plongeant au préalable avec ferveur, sans contraintes. La nécessité du retour à la maladie est l'un de ces carburants dont je ne puis me passer. Caverneux, le corps explose de sensations aux moindres déclics: vertiges, les jambes qui se raidissent pour permettre un équilibre péremptoire.
Les yeux gris apparaissent flous devant les fantômes-souvenirs. Il faut fuir l'ennui et une période de repos avait été nécessaire, comme une guérison de l'instant, un pansement provisoire avant de procéder à un dynamitage astucieux de chaque seconde. L'on peut maintenant reprendre d'autres tickets, jusqu'à ce que l'amusement s'amenuise et demande à être intensifié par encore plus de détachement, et de fuite de soi. Enfin, il faudra songer à se jeter une fois pour toutes dans les sources de sensation. L'exceptionnel est là.
La Lune n'a ce soir qu'un maigre croissant à offrir, alors que la fumée de ma cigarette trépasse devant mes yeux, désaltérés par le son de la ville. L'exceptionnel sera demain, ou l'inverse.
The Doors "The Soft Parade"
"Tropic corridor,
Tropic treasure,
What got us this far,
To this mild equator?
We need someone or something new,
Something else to get us through, yeah. C'mon!
Callin' on the dogs,
Callin' on the dogs,
But it's gettin' harder Callin' on the dogs,
Callin' in the dogs,
Callin' on the dogs,
Callin' on the gods.
You gotta
Meet me Too late, baby!
Shoot a few animals аt the crossroads Too late!
let out in the yard.
But it's getting harder Whoa!
Gotta meet me You’ve done great, hey!
at the edge of town, Having a good time.
You’d better come along
outskirts of the city Let’s fun!
Just you and I
and the evening sky. We are so alone.
Better bring your gun You’d better come along.
You’d better bring your gun.
We’re gonna have some fun! Tropic corridor
Tropic treasure.
“When all else fails,
We can whip the horse's
Eyes and make them sleep
and cry.”