Exposition Simon PASIEKA Nazanin POUYANDEH | Àcentmètresducentredumonde – Perpignan

Publié le 07 octobre 2017 par Philippe Cadu
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Si la froideur triomphait

Les tableaux de Simon Pasieka ont quelque chose d'inquiétant : ils sont sans bruit. Comme si une étoile explosait dans une galaxie lointaine mais que le manque d'atmosphère nous empêchait de l'entendre.
Ces sont des images au-delà de l'idylle et de l'utopie. Les filles et les garçons qui peuplent les tableaux apparaissent comme des clones. Ils ne sont pas virtuels ! Ils sont les incarnations d'un souvenir qui n'est plus. Ils ne sont obligés ni de manger, ni de chier, ni de pisser. L'ignorance du désir donne aux rapports affectueux la forme d'une communication éthérée, se déroulant au ralenti. Ce ne sont pas des zombies non plus car ils ont laissé la mort derrière eux. Ils interprètent un rituel qui les mène d'un campement à l'illumination élégiaque et mutuelle.
Le programme est, on ne sait comment, téléguidé. C'est pourquoi les images de Simon Pasieka ne sont pas sans danger. Si le programme venait à changer, ces adolescents pourraient se transformer en monstres. Grâce et beauté pourraient se muer en froideur glaciale.
L'artiste est un loup déguisé en agneau. Les oeuvres sont à la fois subversives et naïves. Expliquons-nous : Simon Pasieka intériorise de manière visionnaire un conflit qu'une jeune génération d'artistes a très précisément mis au jour. C'est-à-dire : une attitude (potentiellement) critique ne s'exhibe plus de manière distanciée dans le sens d'une déconstruction mais est vécue mentalement et émotionnellement comme la contradiction de la propre expérience corporelle. Une contradiction qui n'est plus de nature antagoniste mais circulaire, sapant ainsi les niveaux de conscience. (...)
Jean-Christophe Ammann 2011

Simon PASIEKA

Simon PASIEKA est né en 1967 à Cleves, en Allemagne. Il étudie à la HBK de Braunschweig et s'inscrit à la fin de son cursus avec une bourse annuelle du DAAD à l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Il vit et travaille depuis à la capitale. Simon Pasieka peint de grandes toiles dans lesquelles les jeunes jouent le premier rôle. De jeunes adultes - à la croisée de l'enfance et de l'âge de raison - y pratiquent d'étranges rituels, évoluent dans une nature sauvage et paradisiaque, jouent avec leur reflet dans des miroirs brisés, ou s'enroulent dans de fines feuilles d'or ou d'argent créant des drapés qui rappellent ceux des représentations de saints de l'époque baroque. Les tableaux de Simon Pasieka ont quelque chose de fascinant, du fait de l'immense talent de l'artiste et des scènes énigmatiques qu'il dépeint, invitant l'observateur au rêve et à la méditation.

De nombreuses expositions personnelles lui ont été consacrées, en particulier en Allemagne, en France et au Japon. Son travail est également présent dans de nombreuses collections publiques allemandes, comme la Collection Frieder Burda (Baden-Baden) ou le Kupferstichkabinett (Berlin), mais aussi en Grèce (Frissiras Museum, Athènes) et en France (centre Pompidou, Paris).

Nazanin POUYANDEH

Nazanin POUYANDEH est née à Téhéran en 1981. Elle s'installe à Paris pour étudier à l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts, dont elle sort diplômée en 2005. Elle vit et travaille à Paris.

Dans sa peinture, les personnages sont engagés dans la trame d'un jeu de rôle mythologique que le contexte dense et structuré du décor isole du reste du monde.

Nazanin Pouyandeh a participé à des nombreuses expositions individuelles et collectives, dans des galeries et des musées (galerie Eric Mircher, Paris ; galerie Aaran, Téhéran ; galerie Michael Schultz, Berlin ; Chelsea Art Museum, New York ; Musée Frissiras, Athènes ; The Mine, Dubaï).