Vernissage de l'exposition du peintre Kassa Mfoubou à la librairie Galerie Congo

Par Gangoueus @lareus

Mon aîné, le photographe Africa Sam m’a recommandé d’être présent à ce vernissage. Mon mois d’octobre étant particulièrement chargé, j’ai un peu hésité à rester sur Paris après une semaine de labeur. Pour un banlieusard, un vernissage calé un vendredi soir est plus que périlleux. Je suis donc arrivé assez tôt à la librairie Galerie Congo. Tranquillement. Précédemment sorti du RER aux Invalides, je me retrouve sous le pont d’Alexandre III. Surement le plus beau pont de Paris. Un don de la Russie, nous dit l’histoire. Je marche tranquillement en essayant d’avancer dans ma lecture de Chaîne, le roman de Saïdou Bokoum. Les trottoirs sont larges, aucun risque télescopage…

Kassa Mfoubou

Quand j’arrive à la Librairie Galerie Congo, tout est prêt. Ils ont réaménagé l’espace pour faire de la place au travail de l’artiste peintre gabonais Kassa Mfoubou. Je suis intrigué. Je discute avec une vidéaste qui couvre l’événement. Elle m’interviewe. Mes impressions. Je ne suis pas critique d’art contemporain. L’excuse est facile pour s’autoriser à dire tout ce qui me passe par la tête. Il faut dire que le travail de l’artiste gabonais interpelle parce qu’il est imprégné d’une forme d’expression, d’un style, de récurrence saisissable. Kassa Mfoubou est un homme engageant, agréable dans l'échange et totalement ouvert aux différentes lectures que l'on peut porter sur son travail artistique.

Des femmes

Beaucoup de femmes. Massa Mfoubou tente à plusieurs reprises de capter le regard de femmes ou de tenter de restituer le fond de leur âme.  Tantôt sont-elles mélancoliques ou énigmatiques. Tantôt sont-elles hystériques. Tantôt sont-elles sensuelles ou généreuses. Il y a un côté rétro. Avec pour certaines, des coupes qui pourraient renvoyer à la mode des années 20-30. Elles sont souvent mystérieuse. Le poète Tania Pelleti me donne une clé d’interprétation d’un tableau une femme prend un taureau par les cornes. Approche intéressante. Il est le taureau.  Sacrées représentations… J’ai pris quelques photos pour mon reportage et plus je revois ces photos, plus elles me fascinent. Les portraits dégagent énormément d’émotion.


Des rayures  ou des traits d'union

La production artistique de Kassa Mfoubou veut connecter, créer du lien. Les rayures traduisent une volonté de connecter le monde, de mettre en relation les individus et finalement par sa production se mettre en connexion. C’est du moins une explication que me donne le peintre peu avant le début du vernissage. Mais le rassemblement, le rapprochement  que porte ces peintures est inscrit sur les visages souvent rompus en deux, expression d’un métissage. Devant une oeuvre d’art, chacun voit midi à sa porte. Mais ce discours sur la pluralité des dimensions sociales, culturelles, ethniques est ancré dans une réalité bien française complexe et sous certains aspects insaisissables.
Je ne parlerai pas des influences. Même si Kassa Mfoubou ne rejette une admiration du travail de Picasso ou de Matisse. Je suis très admiratif du travail de cet artiste qui arrive à produire un art s'inscrivant dans l'histoire de la société qu'il a choisi, en évoquant les rencontres, ce qu'elles produisent et en continuant à produire des images ancrées en Afrique.
L’exposition est actuellement au 23 rue Vaneau dans le 7ème arrondissement de Paris du 7 octobre 2017 au 31 Janvier 2018.