Toumaï

Publié le 01 juillet 2008 par Jlhuss

France 2 essayait d’expliquer l’homme Jacques Chirac hier soir, en dépassant la relation des seules ambitions et des luttes pour le pouvoir. La fille, Claude Chirac qui joua un rôle si fondamental auprès de son père, avait accepté de sortir d’un silence traditionnel de sa part et qui lui sied très bien comme elle l’avouera. Elle n’avait pas accordé d’interview depuis 1992.

Ce documentaire de deux heures était bien réalisé, bien construit et agréable ; il était pour moi source d’émotions tant il est vrai que j’y retrouvais des images d’un passé qui a beaucoup occupé le mien. Mais je dois dire que vous n’en savez guère plus sur l’homme si ce n’est l’image renvoyée par sa fille comme un miroir. Une image digne, se refusant avec obstination à faire du futile l’essentiel, s’écartant résolument de l’évènementiel ou de l’anecdotique.

Deux évocations, deux  images sont très fortes et éclairent bien le personnage : la main posé sur le crâne de Toumaï , les regards entre le grand père et son petit fils Martin.

D’ou je viens ? Ou je vais ?

Vous n’en saurez guère plus parce qu’il n’y a rien d’autre qui soit aussi fondamental et basique à la fois. C’était aussi un des mérites de ce documentaire de ne pas chercher à nous égarer sur d’autres pistes factices. Chacun exprime ce questionnement à sa manière, avec sa sensibilité et ses moyens. Les hommes de pouvoir comme les autres, avec plus ou moins de dignité, de culture, de sobriété ou d’emphase, de pudeur ou de mise en scène. L’homme de pouvoir en est sans doute encore plus imprègné, rappelons-nous François Mitterrand, tant le tourbillon de la lutte pour le conquérir, le bruit et la fureur de son exercice ont été accapareurs et dévorants.

N’en doutons pas, cette période du “retrait” représente pour ces hommes, une épreuve psychologiquement très rude et révélatrice. En créant sa fondation Jacques Chirac rejoint “la petite note” toujours présente dans son cartable et qui l’a suivi à travers le monde.

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