Une femme blessée – Un roman d’une actualité criante – Marina Carrère d’Encausse

Publié le 20 novembre 2017 par Dzigue @dzigue

Les violences faites aux femmes

Si l’actualité s’enflamme régulièrement de sujets dont la portée n’est pas toujours très longue, il en est un qui ne sera jamais désuet : celui des violences (au sens le plus large du terme) faites aux femmes. En effet, si l’ « affaire Wienstein » surgit à un moment où le personnage était en perte de vitesse, il ressort de cette histoire le pire : un grand nombre de personnes étaient largement au courant…
Pour ne pas oublier et surtout ne pas banaliser pour ne pas laisser de terreau à l’indifférence, la récente couverture du magazine Les Inrocks’ méritaient largement la réponse du magazine Elle avec une page de couverture en mémoire de la regrettée Marie Trintignant.
Dans une société pourtant civilisée et dite « occidentale », les violences faites aux femmes tuent tous les jours. Ainsi, la journée du 25 novembre, Journée contre les violences faites aux femmes, mériterait certainement que les manifestations qui lui sont consacrées passent en une de tous les médias. J’avoue que nous en sommes un peu loin ce qui est navrant…

Le crime d’honneur

Alors, en lisant le magnifique premier roman de Marina Carrère d’Encausse qui date certes de 2014, j’ai eu mal au ventre pour toutes ces femmes qui, dans des pays où la culture, le pouvoir, l’ensemble de la société sont organisés autour des hommes et de leur soi-disant supériorité, sont victimes du crime d’honneur.

En effet, l’auteur nous expose un sujet courant celui du crime d’honneur dont elle nous précise en fin de roman qu’il permet l’exécution annuelle de 5000 femmes selon l’ONU. On hallucine sur les motivations plus qu’irrationnelles invoquées pour justifier que des femmes mais aussi des filles soient assassinées. Elles s’en sortent parfois mais à quel prix et avec quelles souffrances endurées pour se « reconstruire ». Le pire est que cette tradition « est pratiquée dans tous les milieux socioculturels, ne répond à aucune loi et n’est pas d’ordre religieux puisque les personnes de confessions différentes la pratiquent » (fondation Surgir, fondation apolitique et non confessionnelle qui lutte contre les violences faites aux femmes partout dans le monde).

L’auteur manie la plume avec brio, et sait mettre les meilleurs mots sur une vie plutôt simple, dans un environnement simple avec des gens simples. L’auteure s’est attachée à restituer une ambiance commune à laquelle on peut facilement penser. Fatimah possède un courage incroyable qui forcera l’admiration des lecteurs !