Tikhomiroff, à côté de ce voyage sans but et sans fin, retrouve de temps en temps sa famille, pour un temps seulement, pour se rendre compte que la faim frappe tout le monde. Cela montre aussi que ce voyage ne va pas vers l'avant, il tourne en rond, sur lui-même, autant dans l'espace que dans le temps. Dans ce récit, il n'y a pas de contraste entre les privilégiés qui se remplissent la panse et les pauvres qui se la crèvent, la panse ! On ne suit et ne voit que les pauvres. Car ce sont eux que croise et recroise sans cesse le capitaine. Et ce thème de la faim, de la fuite, ne tourne jamais en rond. Toujours la même, la faim se renouvelle de plusieurs manières différentes. Elle hante le déroulé de l'histoire sans jamais se répéter. Tant et si bien que la phrase de conclusion de cette BD tombe comme une pierre, nus faisant réaliser quelque chose que nous avons tendance à oublier...
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