LA BICYCLETTE BLEUE de Régine DEFORGES (extrait)

Par Elisabeth Leroy

Il faisait nuit quand ils arrivèrent dans les faubourgs d'Orléans. Pas une boutique, pas une maison ouverte ; les Orléanais, à leur tour, avaient pris la fuite. Le boulevard de Châteaudun et le faubourg Bannier avaient été bombardés. Un violent orage éclata brusquement, ralentissant encore la marche vers on ne sait où de tous ces gens jetés sur les routes par une peur incontrôlable. Chacun s'abrita comme il put, et certains n'hésitèrent pas à forcer les portes et les volets des demeures abandonnées. L'orage cessa comme il était venu. Des maisons violées sortaient, sans même se cacher, des ombres emportant pendules, tableaux, vases, coffrets. Les pillards commençaient leur sinistre besogne.

Je crains que nous soyons obligés de passer la nuit dans la voiture, dit Mathias qui n'avait pas avancé d'un pouce depuis une heure.

Il faisait nuit quand ils arrivèrent dans les faubourgs d'Orléans. Pas une boutique, pas une maison ouverte ; les Orléanais, à leur tour, avaient pris la fuite. Le boulevard de Châteaudun et le faubourg Bannier avaient été bombardés. Un violent orage éclata brusquement, ralentissant encore la marche vers on ne sait où de tous ces gens jetés sur les routes par une peur incontrôlable. Chacun s'abrita comme il put, et certains n'hésitèrent pas à forcer les portes et les volets des demeures abandonnées. L'orage cessa comme il était venu. Des maisons violées sortaient, sans même se cacher, des ombres emportant pendules, tableaux, vases, coffrets. Les pillards commençaient leur sinistre besogne.

Je crains que nous soyons obligés de passer la nuit dans la voiture, dit Mathias qui n'avait pas avancé d'un pouce depuis une heure.