Sarkozy sur France 3 : menaces, intimidations contre rue 89, le scandale

Publié le 02 juillet 2008 par Jcgrellety

Sarkozy en off sur France 3
envoyé par rue89
Donc, si nous comprenons bien. Un : le chef de l'Etat vient sur un plateau de télévision. Il est tel qu'en lui-même, nerveux, agressif. Lui, il salue tout le monde, y compris celles et ceux qu'il va contribuer à envoyer au chômage, celles et ceux qu'il fait expulser. Et comme il est chef de l'Etat, il exige de la politesse, et plus encore, de la sympathie, et plus encore de l'amour. Parce qu'il est le chef de l'Etat, on serait obligé de l'aimer et de le saluer. Pourtant, entre citoyens, quand on ne s'aime pas, on ne se salue pas. Mais il n'est pas un citoyen, et surtout pas comme les autres. Il a tellement besoin d'être, malgré tout, malgré tout ce qu'il dit et fait, saluer. Sans cela, imaginez un peu, si celles et ceux qui ne l'aiment pas, ne le saluent pas, ne lui disent rien, refusent sa main tendue : cela va finir par se voir, par se savoir. Des images, avec le son, s'échappent du cocon de France 3. Et rue 89 en permet la diffusion. Et voilà cette scène. Et cette phrase : ca va changer, à propos de laquelle certains médias, comme 20minutes ont tenté une exégèse de sauvetage "et s'il voulait parler de la France ?". Et s'il voulait parler de France 3 ? Souvenons-nous des menaces qu'il a déjà proféré contre cette direction, pendant la campagne, devant de nombreux témoins. Il faut dire que, à l'époque, les médias les plus puissants qui servaient sa campagne s'étaient tus sur le sujet. Donc rue 89 fait ce que les instruments de propagande, dont France 3, ne font jamais. Ô scandale ! Et on vous sort la menace, par ce courrier d'avocats. Mais au nom de quel raison d'Etat, droit de la censure, cette "information", même de valeur relative, n'aurait jamais dû être diffusée et rester un "secret" ? Les colères de l'UMP et de France 3 sont effectivement scandaleuses : non pas leur objet, mais ce qu'elles sont, tellement elles vont à l'encontre des principes de la démocratie et de la presse. Le chef d'Etat s'est énervé, contre un technicien, contre la rédaction de France 3, a laissé filer une menace, et nous ne devrions pas le savoir ? Comment osent-ils ? ! Ah oui, c'est vrai, ils sont tellement à son service...