Que nous réserve 2018 ?

Publié le 30 décembre 2017 par Raphael57

L'année 2017 fut à nouveau riche en événements et rebondissements. Qu'on en juge : le énième retour de la crise grecque, l'élection d'Emmanuel Macron avec seulement 24 % des suffrages exprimés au 1er tour, la baisse des APL, l'indépendance de la Catalogne... D'où les nombreux billets que j'ai écrits, parfois très détaillés, afin de vous présenter une analyse circonstanciée.

Retour sur l'année 2017

Commençons donc par un petit retour en arrière sur mes billets de l'année 2017. Tous les liens sont actifs, il vous suffira donc de cliquer sur le billet de votre choix pour le lire ou le relire, c'est selon !

JanvierFévrier

Le Bitcoin, actif à haut risque

La Sécurité sociale à l'équilibre ?

Le revenu universel et autres considérations politiques

À quoi servent les dépenses publiques ?

Le chômage des plus de 50 ans peu médiatisé

La fin du mythe économique allemand...

Une sortie de l'Euro est-elle possible ?

Retour sur la crise grecque

MarsAvril

Quand les bulles éclatent

Les mystères des mécanismes économiques dévoilés

L'État économique réel de la France par-delà les discours politiques

Une reprise de l'emploi en clair-obscur

La campagne électorale vue d'ailleurs

La mobilité sans entraves des capitaux est-elle nécessaire ?

L'émission de LCI sur la communication politique de Macron et Le Pen supprimée

Élection présidentielle : l'absence de choix et la crise qui couve

MaiJuin

1er mai : fêtons le travail tant qu'il en reste !

Les vrais résultats (dérangeants) de l'élection présidentielle

La politique économique selon Macron : quelques comparaisons

La flexisécurité va-t-elle permettre de diminuer le taux de chômage en France ?

Les problèmes économiques de la Chine

Les sondages en politique

Le danger de la hausse des taux pour la solvabilité des États européens

Les enseignements des élections législatives sous Macron

Et encore des banques en faillite !

JuilletAoût

L'énorme excédent extérieur de la zone euro

Comment corriger les problèmes de compétitivité-coût au sein de la zone euro ?

La baisse des APL

Échantillons et intervalles de confiance

Le commerce international et la paix

SeptembreOctobre

Cafet'éco à Sarreguemines et chroniques à la radio

Aide aux devoirs à Forbach

La concurrence mortifère au sein de la zone euro va faire baisser les salaires en France !

Le déficit extérieur de la France

Le travail ravagé par la perte de sens

La Bourse peut-elle monter jusqu'au ciel ?

Les idées zombies en économie

NovembreDécembre

La flexibilité va-t-elle faire baisser le chômage en France ?

L'éclatement de l'Union européenne

La monétisation des dettes publiques qui effraie l'Allemagne

Pourquoi l'objectif d'inflation est-il de 2 % et non 0 % ?

La TVA : fonctionnement et fraude

La liste noire des paradis fiscaux

Joyeux Noël

Et l'année 2018 au sein de la zone euro ?

Tout d'abord, dix ans après le début de la crise, l’économie européenne bénéficie enfin d'une petite embellie, avec un redémarrage de certains de ses moteurs économiques. À tel point que le commissaire européen Pierre Moscovici a sorti son meilleur globish pour nous le dire (ci-dessous la version française de bois rassurez-vous...) :

Il ne faut pas oublier que la zone euro profite encore un peu d’un alignement des planètes favorable à la demande : un euro relativement faible, un niveau très bas des taux d’intérêt et des prix du pétrole raisonnables. Mais cela ne durera pas, car nombreuses sont les forces qui poussent à la remontée de l'euro notamment face au dollar (balance courante excédentaire de la zone euro, etc.) et à la hausse des prix du pétrole (demande soutenue, offre de moins en moins excédentaire, etc.) :

Cours euro-dollar (spot)

[ Source : Boursorama.com ]

Cours du baril de Brent

[ Source : Boursorama.com ]

Mais la reprise est fragile, ne serait-ce qu'en raison du taux élevé de chômage et de l'endettement total des pays membres (vous noterez au passage que le niveau d'endettement privé est bien plus inquiétant que celui de l'endettement public, j'y reviendrai dans un prochain billet...) :

[ Source : Eurostat ]

[ Source : Natixis ]

Au total, la BCE n'a aucune marge de manœuvre avec sa politique monétaire si une crise devait se déclarer au sein de la zone euro. Pire, au vu des niveaux élevés de dette publique de certains États, leur gouvernement ne dispose non plus pas de marge de manœuvre budgétaire. Dans ces conditions, je vous laisse imaginer la panade si une crise se déclenchait... Heureusement que les chargés de communication sont là pour nous faire oublier ces quelques petits riens de théorie économique, qui ne cadrent pas bien avec le storytelling officiel !

J'en profite aussi pour vous rappeler que le si le chômage connaît un début de reflux dans la zone euro, il risque vite de revenir à son niveau structurel, qui a certainement beaucoup augmenté depuis la crise en raison de la casse sociale et de la perte des capacités de production. Or, lorsque le taux de chômage effectif aura atteint ce niveau structurel (évalué à 8 à 9 % de la population active), probablement en 2019, alors il faudra s'attendre à un taux de croissance d'environ 1 %. Profitez cigales, l'hiver économique approche !

Mais pendant ce temps, les politiques pourront toujours feindre de ne pas savoir que ce sont des éléments extérieurs qui provoquent cette embellie conjoncturelle et en conséquence se rengorger d'avoir relancé la croissance ! Mais ne soyons pas dupes, tous ces succédanés de programmes économiques permettent surtout à des politiques, pas toujours aussi idiots que certains en ont l'air (sic !), de donner l'illusion de détenir encore les leviers du changement (économique, mais pas seulement), alors même que la potestas appartient depuis longtemps à Bruxelles - avec le résultat que l'on sait - tandis que l'auctoritas est hélas entre les mains des histrions du petit écran, qui font et défont les réputations au gré d'émissions de grande audience.

Enfin, n'oublions pas que nous ne sommes jamais à l'abri d'un cygne noir, venu des États-Unis sauce Trump, de la Chine saveur endettement excessif ou du cœur même de la zone euro où les problèmes bancaires sont loin d'être résolus.

Sur ce, je tiens à vous remercier chers lecteurs pour votre fidélité et vous prie de recevoir mes meilleurs vœux (la santé en premier) pour cette année 2018 ! Merci pour vos commentaires, liens et encouragements qui me touchent et m'incitent à continuer mes analyses sur ce blog malgré le manque de temps...