Pour ce qui est du domaine de la vie intérieure de l’être humain compte, bien plus que les chiffres et les graphiques, le ressenti qui reste la fonction témoin de la perception. Comptent les expériences qualitatives. Après une demi-heure de méditation, deux questions s’imposent : qu’est-ce que je sens ? Et comment je me sens ? ” (1) D.T. Suzuki, homme érudit et auteur de nombreux ouvrages sur le Zen, qui a introduit Graf Dürckheim auprès de différents maîtres zen dès son arrivée au Japon (1937), lui disait que « L’étude scientifique de la méditation est absurde ! » (2) Pourquoi ? « Parce que le Zen aborde le réel d’une manière pré-rationnelle ».
Cette approche, qui ne suit pas les sentiers de la raison et délaisse les règles de la logique, est désignée par le mot : méditation. La méditation, mode de connaissance de soi, du vrai soi-même, de notre vraie nature, de notre nature essentielle est cet exercice au cours duquel la personne qui médite est invitée à voir la vie à travers son propre vécu subjectif au moment présent. « Sans que nul bistouri ne la touche » dit D.T. Suzuki. Ce bistouri qui opère la fragmentation du “TOUT corps vivant que nous sommes dans son unité” et qui ensuite analyse, conceptualise, et enferme dans un cadre objectif les éléments morcelés. Méditer ? C’est faire l’expérience que le TOUT - c’est-à-dire : « Je suis » - est autre que la somme des éléments qui le composent. Comprendre, vivre cela - ajoute D.T. Suzuki - c’est guérir névroses, psychoses et autres troubles analogues.
(1) extrait de Parce que c’est l’heure (Jacques Castermane) paru en octobre 2017 dans l’ouvrage collectif : Méditez avec nous – éd. Odile Jacob - p. 215-216.
(2) D.T. Suzuki {1870-1966} Essais sur le bouddhisme zen – Ed. Albin Michel et Bouddhisme Zen et Psychanalyse – PUF.
Jacques Castermane
(janvier 2018)
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