Aldebert ‘ Enfantillages 3

Publié le 14 janvier 2018 par Heepro Music @heepro

« C’est quoi la musique ? C’est du son qui se parfume… C’est quoi l’émotion ? C’est l’âme qui s’allume… »

Décidément, le succès va comme un gant à Aldebert. Loin d’attraper la grosse tête, il confirme ses intentions, déclarées en 2008 avec réussite puisque nous voici déjà au troisième volet de ses Enfantillages, quatre si l’on inclut un spécial Noël (et je ne parle pas de la version live).

Ainsi, Enfantillages 3 – qu’il a entièrement écrit et composé – ne déroge pas à la règle des précédents albums : une certaine candeur émane toujours de l’œuvre d’Aldebert, pour autant, jamais il ne semble naïf, bien au contraire.

D’ailleurs, comment pourrait-on se méprendre, par exemple, lorsqu’il chante en compagnie d’Olivia Ruiz « à ceux qui vagabondent, somnambules du monde, ne vous réveillez pas, l’amour est sur les toits » ?

Enfants comme adultes saisiront au vol le sens littéral, mais il ne demeure pas moins sûr qu’une seconde interprétation, à partir d’un sens simplement et joliment masqué histoire de faire rire ou peur au besoin, est possible pour celui ou celle qui ne voudrait pas en rester là.

Le rêve ne s’évanouit pas et, avec Zaz, l’imaginaire devient même réalité : « tout est bel et bien là, quand c’est moi qui l’imagine ».

Que dire de la métaphorique chanson « Joli zoo » ? De toute façon, est-il vraiment besoin de dire qu’il s’agit d’une métaphore, dès lors que les zoos sont, pour certains, de véritables prisons pour animaux ? Avec le phrasé typique et inimitable de Grand Corps Malade, Aldebert réussit la prouesse de nous faire réfléchir doublement, tout en délicatesse. L’addition d’une chorale congolaise n’ajoute qu’à notre plaisir !

Et ainsi de suite, les histoires continuent et je vous laisse entre les mains de l’artiste, par exemple pour découvrir quels sont ses « super-pouvoirs pourris », qu’il soit seul derrière le micro ou accompagné d’autres chanteurs ou musiciens tels Mathias Malzieu (pour un dionysien « L’apprenti Dracula »), Tété (le chaleureux et subtil « Madame nature »), Gaëtan Roussel (l’entraînant « Trois pommes », dont il est également co-auteur), Tryo (le festif et familial « On ne peut rien y faire »), ou d’autres personnalités aux multiples facettes comme Thomas VDB (« Hyperactif » et son refrain carrément heavy metal) ou Charles Berling (pour le final sans concession « Les contes de fées ça craint ! »).

Aussi, oublions nos a priori : la musique est faite pour tous ceux qui souhaitent en ressentir les émotions les plus humbles. Alors, personnellement, je suis persuadé que les adultes les plus heureux sont ceux qui n’ont pas perdu leur âme d’enfant. Guillaume Aldebert doit être de ceux-là, car on ne lui donnerait même pas d’âge.

Enfantillages 3 est définitivement un album pour futurs grands et anciens petits. Moi non plus, avec Aldebert, je n’ai plus d’âge…

Notez les nombreux clins d’œil : ici, à l’Incroyable Hulk, là à Serge Gainsbourg, ou là-bas à Dionysos… voire carrément à lui-même ! Vous en entendrez bien d’autres vous aussi.

(in heepro.wordpress.com, le 14/01/2018)

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