Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo, 1833

Par Vertuchou

Si tu savais combien je t'aime - combien tu es nécessaire à ma vie - tu n'oserais pas t'absenter un seul moment - Tu resterais toujours près de moi - ton cœur contre mon cœur, ton âme contre mon âme -
[...] Pauvre fille que je suis - Je ne te verrai probablement pas ce soir - Oh, reviens - mon âme, ma vie - reviens - Si tu savais comme je te désire - comme le souvenir de cette nuit me rend folle et impatiente de bonheur - combien je désire m'enivrer de ton haleine et de tes baisers que je savoure en extase sur ta bouche.
Mon Victor, pardonne-moi toutes mes folies, c'est encore de l'amour. Aime-moi - j'ai bien besoin de ton amour pour me sentir exister - C'est le soleil qui ranime ma vie -
Je vais me coucher - Je m'endormirai en priant pour toi - Le besoin que j'ai de ton bonheur me donne de la foi -
À toi ma dernière pensée.
À toi tous mes rêves.

Juliette