25 Formidables Affiches de Film

Publié le 20 janvier 2018 par Hunterjones
Tout comme il ne faut pas juger un livre par sa couverture, on ne devrait jamais juger un film par son affiche.
Mais le choix d'une affiche fait parfois parti d'une quantité de très bons choix fait par l'équipe autour d'une oeuvre. En France, étrangement, on place souvent, presque toujours, comme affiche, une scène d'un film. En Amérique et ailleurs, l'affiche est passée dans une machine de marketing  souvent différente.
Voici 25 de mes préférées et pourquoi:
Little Miss Sunshine
Le jaune frappe. Sur celle-ci, la couleur fait référence au soleil du titre, à la couleur de la Volks, un personnage en soi dans le film, et au t-shirt de Paul Dano dans ce superbe film qui s'est mérité un prix spécial du meilleur casting. On y rit beaucoup et l'affiche nous le suggère avec ses membres d'une même famille courant pour rattraper une volks au démarreur minable, qu'on doit partir sur le neutre après l'avoir poussée. On peut y lire la nature du personnage de Steve Carell dans sa simple posture. Un film et une affiche à voir et à avoir.

The Graduate
La séduction est dans la mission du cinéma depuis sa création. Cette image de Miss Robinson tentant de séduire son élève a fait école dans la turbulente année 1968. Mais contrairement à la croyance populaire, ce n'est pas la jambe d'Anne Bancroft que l'on voit sous le regard du jeune Dustin mais bien celle de Linda Gray, future vedette de la série Dallas. Bancroft avait un engagement qui l'empêchait de se rendre à la prise de photo. Gray a été payée un astronomique 25$ pour sa jambe. La photo a depuis très souvent été parodiée.

Mean Streets
Le premier film à succès de Martin Scorsese avait une affiche à la hauteur de son talent. Honorant à la fois New York, la petite Italie et le climat de ruelle du quartier, avec ce fusil fondu au travers des immeubles, et sa fumante cheminée assassine, Marty donnait le ton, en 1972, à ce qu'y allait être un thème dominant de son oeuvre à suivre.

Lord of War
Ce film, passé plus ou moins inaperçu en 2005, est annoncé par une affiche racontant l'histoire d'un trafiquant d'armes. Ça semble être une simple tête du personnage principal, mais en regardant de plus près, on peut y voir que le corps de Cage est une réelle prison (jeu de mot volontaire) puisqu'il est composé presqu'exclusivement de munitions, de balles, de matériel à armes à feu. Du col de chemise aux cheveux, en passant par la cravate, les sourcils et le veston. Menace extrême. Parfait pour le sujet traité.
Manhattan
Celui-là, je l'ai encore dans le garage après l'avoir eu affiché sur les murs dans mes 6 premiers logements. Le noir et blanc monochrome qu'utilise Woody Allen (et Gordon Willis) dans le film est honoré dans une photo d'une scène fabuleuse du film où le brouillard du Pont de Brooklyn est à la hauteur du brouillard qui régnera dans les coeurs des protagonistes du film. La typographie du titre fait aussi fondre les lettres en immeubles new yorkais mémorables. Un de mes films préférés du Woodster.

Fear & Loathing In Las Vegas
Quoi de plus normal que de demander à Ralph Steadman de créer l'affiche d'un film adapté d'un livre d'Hunter S. Thompson ?  C'est quand même lui qui peuplait les dessins de ses livres. Le talent de Steadman est honoré dans le film (et dans tout le film The Wall de Pink Floyd) à quelques reprises. Croisement entre Dali et un voyage d'acide sur un nuage de marijuana trempé dans la gazoline près d'une allumette, l'affiche suggère le désordre planifié du film.
The Social Network
J'ai adoré ce film vu en avion. Le rythme frénétique des dialogues d'Aaron Sorkin et le talent de David Fincher en ont fait un excellent thriller. J'y ai aussi découvert une excessivement charmante Rooney Mara pour la première fois. L'affiche nous offrait un slogan et pas de titre. Après tout on avait pas 100% le droit de dire le mot Facebook. Mais on sent le réseau social  en question partout sur cette affiche avec une parodie de ses gros titres accrocheurs, une fausse entête sur le flanc droit et un Zuckerberg qui semble regarder le monstre qu'il a créé en se demandant si il en comprend toute la portée.

Breakfast At Tiffany's
Certaines affiches ont tout fait le travail. Dans le cas d'Audrey Hepburn, même si vous n'aviez pas vu le film, vous étiez séduit par le style du personnage, homme comme femme. Hepburn passait d'innocente ingénue à aspirante décoration sociétaire. Et jusqu'à nos jours. Plusieurs ont copié son style. Paris Hilton et ses clones en ont même fait une vie.
Scream
Il aurait été si facile de mettre en affiche la fameuse tête masquée du méchant qui fait tant peur depuis 1996. Mais non, on a choisi d'y placer les yeux bleus terrifiés de Drew Barrymore, dont la bouche est masquée qui n'aura droit qu'à la séquence d'ouverture dans le film. Tout comme Alfred Hitchcock avait sacrifié la fille de son poster 36 ans plus tôt, créant la commotion dans le conformisme Étatsunien (et dans les douches privées).

Moon
Duncan Jones a un père qui savait une chose ou deux sur la présentation visuelle. Son premier film est formidable et rappelle à la fois Kubrick et Tarkovsky. Sam Rockwell ne cesse de me plaire dans ses choix de rôles. Cette affiche, rappelant les lignes aveuglantes de Saul Bass pour Hitchcock, est vertigineuse. Comme si nous étions nous-mêmes désorientés en apesanteur dans l'espace. Notez le nom de Sam Rockwell et le dédoublement du nom derrière. Planant.

Rosemary's Baby
Mia Farrow aura toujours été formidable dans le rôle de la victime. Au civil comme au grand écran. Son visage domine le ciel vert, comme si elle se noyait dans un marais de la même couleur. Stephen Frankfurt a conceptualisé. cette superbe affiche qui offre au sommet d'une montagne le berceau de cet enfant à venir, dans le Dakota Building, aux locataires nettement trop intéressés.

The Rocketeer
Le film est un véritable hommage au style art déco, ce que l'affiche rend extrêmement bien. L'élégance du style du film de Disney n'a jamais eu la reconnaissance qu'on aurait pu lui réserver. L'affiche a malheureusement été blâmée pour l'échec commercial du film, ne mettant en vedette aucune des vedettes. Ce qui ne devrait jamais être si important. Quand le film est bon, la vedette en est une composante, pas l'unique intérêt.
Apocalypse Now
Hypnotique, confus, hallucinogène, mystifiant, l'affiche du drame de Coppola colle très bien au film qu'il annonce. Le gros visage chauve de Brando (dont le personnage est mince comme un balai dans le livre de Conrad) trône au milieu comme un mirage tandis que les hélicoptères qui lui volent au niveau du cerveau survolent comme autant de cafards dans le traîneau. Martin Sheen n'a jamais ressemblé davantage à son incertain fils Charlie que sur cette affiche dans le coin en haut à droite. Bob Peak, créateur de tout ça, se faisait naître une carrière avec cette affiche.

Halloween
Prouvant que même une modeste citrouille pouvait être menaçante, le cauchemar en acrylique de Robert Gleason rend justice au film d'horreur, les rayures de la citrouille suggérant un mouvement de coups de couteaux. Une seule main et un ustensile suffiront à semer la frayeur de Mike Myers. Sans que l'affreux Myers soit visible le "he" de l'affiche nous le rend encore plus mystérieux et effrayant.
A Clockwork Orange
Kubrick bannissant son propre film en 1973 suite à une série de crimes odieux copiés de son chef d'oeuvre, cette affiche triangulaire resterait la seule image disponible pendant longtemps. Philip Castle honore l'oeil qui nous fera grincer des dents dans le film, Alex, le droogy sauvage, son oeil à lui maquillé d'un seul côté, et sa main cruelle, armée d'un glaive devant le sourire arrogant du punk prêt à dégainer s'y trouvent aussi. Le "C" et le "O"  évoquent du circulaire, qui collent étrangement bien à l'aspect pyramidale de l'affiche. Viddy well, little brawder.

Metropolis
L'affiche est un véritable chef d'oeuvre de déco futuriste (tirant sur le jaune encore) dans les archaïques format en 3D des années 30. Tirée de la main du graphiste allemand Heinz Schulz Neudamm, ce style a aussi beaucoup été copié depuis. Cette affiche remarquable a été vendue récemment 1,2 millions de dollars U.S. Il n'en existerait que 4 sur terre.

L'affiche est sur la gauche

Anatomy of a Murder
Un autre tour de force de Saul Bass, le simple emplacement du titre est un beau calque sur l'anatomie du cadavre. Preminger ne fait pas dans l'excès de vanité en y plaçant son nom bien en évidence car il semble aussi évident que le corps affiché est non seulement décédé, mais probablement assassiné, puis dépecé. Même l'affiche, en deux couleurs baroques, suggère le scalpel. L'affiche est trompeuse car si vous voyez ce film, vous assisterez à un film se déroulant principalement en cour. Entre avocats et accusés.

The Exorcist
Le prolifique concepteur d'affiche Bill Gold frappait le jackpot avec ce poster de 1973. La silhouette de Max Von Sydow, arrivant au travail rend hommage à l'expressionnisme allemand avec son éclairage gothique et est vite devenue l'une des affiches les plus populaires des appartements étudiants des années 70 voulant jeter un peu de mystique dans leur vie.
Platoon
Ce film est l'un des meilleurs films de guerre jamais écrit/tourné selon moi. L'affiche se distingue par le titre couleur sang et argenté dont les deux "o" sont remplacés par les médailles d'identification des soldats de la Guerre du Vietnam, mais aussi par la fameuse scène où un personnage (je ne vous dis pas lequel) se découvre non seulement coincé par des Viet Congs qui le pourchassent et le mitraillent dans le dos, mais découvre aussi qu'il est abandonné par les siens. La musique sur cette scène est devenue trop utilisée depuis, mais en 1986, il était impossible de ne pas rester insensible sur cette scène.

Star Wars: The Phantom Menace
Quand on a eu le succès de Lucas, on peut se permettre d'épurer. Ce qui reste toujours beau en général, lorsque bien fait. Le cute petit garçon n'est pas celui que l'on croit. La subtilité est éventée dès l'affiche. La trilogie du drame d'Annakin Skywalker est évoquée en une seule ombre. Et ça fonctionne.
The People Vs Larry Flint
Si l'ironie tuait, les États-Unis en entier seraient assassinés. Quand l'affiche montrant Larry Flint en croix comme Jésus crucifié à la hauteur du sexe d'une femme a été censurée par Hollywood, on ne pouvait souhaiter meilleure publicité pour un film dénonçant massivement...la censure. On se scandalise d'un genou au sol "souillant" le gonflé honneur du drapeau des États-Unis. Cette fois, on fait du drapeau une bobette. Le vrai Flint a perdu ses jambes quand un désaxé l'a tiré. Mais il a encore des couilles.

Chinatown
Richard Amsel est l'homme derrière les affiches de The Sting, The Dark Crystal et Flash Gordon. Son clin d'oeil au film noir montre le privé J.J.Gittes (Jack Nicholson) offrant comme chevelure à la mystérieuse Faye Dunaway sa fumée de cigarette. Le lettrage choisi pour titrer le film reste encore aujourd'hui très stylé. Qui aurait cru qu'un film sur un scandale municipal autour de l'eau pouvait être aussi intéressant?
American Beauty
Délibérément suggérant la séduction, et offrant un clin d'oeil à une scène mémorable, le slogan "look closer" propose un érotisme certain au premier film de Sam Mendes. Le nombril n'appartient toutefois pas à Mena Survani (fantasme de la scène en question) mais plutôt à Chloë Hunter, la même qui offrirait ses jambes à Julia Roberts pour l'affiche de Pretty Woman, et son corps en entier comme actrice dans les films Spun et Leprechun 5.

The Silence of The Lambs
 La blanche Jodie Foster  aux yeux rouges est bâillonnée de peur par un papillon de nuit aux couleurs troubles. La tête de mort sur le dessus du papillon, en regardant bien, est exclusivement composé de corps de femmes nues, inspiré de Salvador Dali. On pourrait y lire toute sorte de symboles dans les couleurs choisies, dans les détails des ailes du papillon, mais au final, on a tout de même droit à des frissons avant, pendant et après le film.
Jaws
L'une des affiches les plus iconiques du cinéma. Tous les nageurs l'ont un jour imaginée en nageant dans l'océan. La bête est gigantesque, les dents sont inégales et effrayantes, la victime, beaucoup trop innocente et simple amuse-gueule en devenir, c'est une image presque plus terrifiante que le film qui reste tout en suggestions. Suggestions qui commençaient par l'affiche.
Mentions honorables aux affiches de:
Love in the Afternoon, The Thing, Forbidden Planet, Gone With the WindNymphomaniac, Attack of the 50 Foot Woman, Full Metal Jacket, Blade Runner, The Truman Show, Airplane, Alien, Vertigo, E.T. 

Si je vous parle de tout ça, c'est parce que je suis 100% séduit par l'affiche du film que je suis allé voir hier: The Post.
Une merveille dont mes yeux ne se lassent pas.
Même si Tom Hanks n'a pas le tiers du tiers de l'aura que dégageait le coloré Ben Bradlee.
Mais quel sujet d'actualité...le gouvernement qui ment? C'est tellement maintenant.