A côté de toi, Stalingrad

Par Videopaper
En 1943 Pablo Neruda t’avais dédié un poème, Un nouveau chant d’amour à Stalingrad, Pour célébrer ta victoire, tes sacrifices. 75 ans après je prends la plume Pour te dire tout l’amour que j’ai pour toi Pour tes Combattantes et tes Combattants La lumière que tu nous as donné. Pour certains tu es oublié,  Pour certains, pire encore, tu es inconnue, Pour certains tu es méprisé,  Pour certains tu es dédaigné au profit du 6 juin Mais toi la ville sur la Volga, mais toi la ville sur la Steppe De tes mains tu as encerclé les Nazis Et tu n’as pas relâché ton emprise jusqu’au jour si beau Où, pour la première fois de la guerre, ils ont été vaincus Tu étais seule Stalingrad cet hiver 1942 Les Alliés espéraient secrètement ta mort Pour que 1917 soit effacé et remplacé par 1933 Tu étais seule Stalingrad cet hiver 1942 A lutter, à vouloir vivre coûte que coûte Tu étais seule Stalingrad cet hiver 1942 Et pourtant dans les lointains on murmurait ton nom Et ta Volga, combien d’âmes jeunes et belles A-t-elle enveloppé dans son linceul ? Toi la ville qui porte le nom de Staline Je ne suis pas dupe de cet hommage C’est toi la ville que j’honore dans ma mémoire C’est toi la ville que je porte dans mon cœur Tu blanchis les ténèbres, comme une éternelle lueur. Ta terre dont tu étais le confins, a connu le génocide, l’extermination Ta terre dont tu étais le confins, sera à la fin de la guerre L’humble sépulture pour les 13 millions de morts civils, les 8 millions de morts militaires Le million et demi de Juifs assassinés dans la Shoah par balle, Ta terre dont tu étais le confins, rougie par le sang des batailles, des massacres, du génocide En 1945 tes Alliés n’en n’auront aucun respect,  Eux qui n’ont pas connus chez eux l’outrage des Nazis Leurs volontés de détruire, d’exterminer, d’anéantir un peuple, une culture, un pays S’empresseront de bâtir une nouvelle Allemagne à leur image Et toi, pauvre terre de combats, de résistances, de sacrifices Ce seront les pleurs des survivants et les simples pensées  De ceux qui avaient espéré en toi, qui te feront renaître. Pour plus d’un, cet hommage paraîtra désuet Pour plus d’un, cet hommage paraitra suspect Mais Stalingrad comment t’oublier sans renier l’Histoire ? Et si les Hommes ne tirent pas de leçons du passé Laisse-moi, Stalingrad, poser ma joue sur ton épaule Celle du souvenir, Laisse-moi, Stalingrad, poser un baiser sur ton front, Celui des sacrifices, Laisse-moi, Stalingrad, caresser tes mains Celles qui ont donné la victoire, Laisse-moi, Stalingrad, essuyer tes larmes Celles amères de l’oubli, Et quand je mourrai, moi le lointain enfant d’Odessa, J’aimerai poser mon âme, sur ta terre, ton silence, ta lumière Pour que je reste encore à côté de toi, Stalingrad.