Combattre l’addiction à la technologie

Publié le 06 février 2018 par Fabrice Rault @fabrice_rault

Alors que les réseaux sociaux sont en perpétuelle évolution, deux anciens employés de Google et Facebook viennent de ​​lancer une campagne pour lutter contre ce qu'ils considèrent comme la nature addictive de la technologie qu'ils ont aidé à créer.

Les méfaits de la technologie

L'objectif de leur " Center for Human Technology " est d'inverser ce qu'ils appellent la " crise de l'attention numérique " et de remettre la technologie à sa place, c'est-à-dire qu'elle serve au mieux les " intérêts de l'humanité ". En effet, celle-ci, dont le but originel était de rapprocher les gens, tient aujourd'hui une place trop importante dans notre société et détournerait nos esprits.

Pour Roger McNamee, un des premiers contributeurs de Facebook, et Tristan Harris, ancien éthicien en design chez Google, les jeunes générations sont les plus touchées et il est temps de prendre des mesures à la hauteur de leurs responsabilités. Ils ont ainsi commencé par modifier le classement du flux d'actualités pour que les internautes aient davantage d'opportunités de communiquer avec les personnes qui leur tiennent à cœur. Cette mesure pourrait réduire le temps passé sur Facebook.

Sur le site Internet de cette initiative, il est notamment indiqué que Snapchat, Instagram, Facebook et YouTube ne sont pas des produits neutres mais font partie d'un système conçu pour nous rendre dépendants.

Une campagne de grande ampleur

La campagne a reçu un financement de 7 millions de dollars (5,6 millions d'euros) de la part de Common Sense Media, organisme de surveillance des médias à but non lucratif. Elle se concentrera sur 55 000 écoles américaines, visant à éduquer les élèves, parents et enseignants sur les effets secondaires d'une trop grande utilisation de la technologie. Elle fera également pression auprès des politiciens vis-à-vis de deux projets de loi à venir, l'un sur l'impact de la technologie sur la santé des enfants et l'autre sur l'identification des bots numériques.

Des victimes de 7 à 77 ans

La campagne semble refléter une inquiétude croissante dans l'industrie quant à la façon dont le monde numérique influence la société, en particulier à la lumière des questions sur les fausses informations et leur impact potentiel sur les élections américaines.

Par ailleurs, de plus en plus de professionnels de la santé démontrent que le fait de passer trop de temps sur les appareils a un impact négatif sur le bien-être mental et physique des enfants. Ces outils contribueraient à déchirer le tissu social. Certains professionnels et investisseurs du milieu parlent de ces outils qui contribueraient à déchirer le tissu social en exploitant une certaine vulnérabilité en psychologie humaine. Et alors qu'Apple parle de limiter l'utilisation de ses produits aux enfants, un groupe de 100 experts en santé mentale a demandé à Facebook de fermer son service de messagerie destiné aux plus jeunes. Il reste à espérer que ces mesures auront les effets escomptés.