Exposition “L’entaille de Humboldt” Georges Peignard | Espace Écureuil – Capitole

Publié le 01 mars 2018 par Philippe Cadu

Du 7 mars au 28 avril 2018 - Vernissage Mardi 6 mars à 18h30 en présence de l'artiste

http://www.caisseepargne-art-contemporain.fr

" Les oeuvres de Georges Peignard nous renvoient à notre vision du monde : le vide du désastre, la capacité à tout commencer. Tous les possibles sont dans notre regard ".

Les géographies s'épuisent à trop désirer le blanc des cartes et ce sont désormais nos mémoires qui arpentent le monde.
Premier geste, première coupure, première pierre, première chute.
A la chute du premier arbre, tout est dit : l'homme, l'outil, le territoire.

Notre histoire entière, notre géographie, la mondialisation, la globalisation prend naissance dans la détermination de ce premier acte : la chute d'un arbre.

L'histoire s'écrira de conquêtes de territoires en empires perdus, dessinant une géographie mouvante, un rapport à la nature tour à tour respectueux et destructeur, une disparition sans cesse annoncée.

Les œuvres de Georges Peignard nous renvoient à notre vision du monde : le vide du désastre, la capacité à tout commencer. Tous les possibles sont dans notre regard.

Sylvie Corroler, commissaire d'exposition

L'exposition de Georges Peignard se parcourt comme un livre d'histoire, dont les images sépia racontent l'appropriation de la nature par l'homme.

Naturaliste allemand du début du 19e siècle, Alexander von Humboldt donne son nom à une coupe pratiquée sur les arbres pour en extraire le maximum de bois. Georges Peignard s'inspire de cette première coupe, sur le premier arbre, par le premier homme, pour dérouler la conquête des territoires, la construction des habitations, des routes commerçantes, la colonisation, la mondialisation.

Une cinquantaine de tableaux, de sculptures sur bois et de maquettes guident le visiteur sur les traces d'une nature vierge se couvrant progressivement d'empreintes humaines, d'outils, de maisons, de voies et de barbelés. Ces traces sortent parfois des toiles et se matérialisent au sol, sculptures en fer finement travaillées, dont la rouille évoque le temps qui défile.
L'être humain, presqu'absent de cette exposition qui témoigne pourtant de sa toute puissance, apparaît subrepticement sur des pièces de monnaie figurant la reine Victoria, représentée à différentes époques de son règne, déroulant l'histoire du plus vaste Empire jamais bâti.

Quand l'exposition s'interrompt dans les caves voûtées de la Fondation, où l'artiste a sculpté des bateaux à quais et des océans, le visiteur s'interroge sur ces nouveaux chemins qui s'offrent à l'humanité.

Fondation Écureuil 3 place du Capitole, Toulouse, Tél : 05 62 30 23 30