La soupe de melon épicée qui t’arrache un brin la goulette

Par Estebe

Bien le bonjour, mammifères connectés


On vient de se payer un engin miraculeux. Une cuillère à melon.
Notez que la plupart des bonnes maisons ont ça dans le tiroir. Mais nous point encore. L’ustensile nous a coûté 14,70 fr., ce qui n’est pas rien au jour d’aujourd’hui (rapport au prix de la gazoline, au pouvoir d’achat et aux tarifs de la truffe blanche). Mais nous amène depuis bien des satisfactions. Entre autres, de pouvoir prélever des boules dans la chair du melon. Ben oui. Le reste ne vous regarde guère.
Tout ça pour plonger dans une soupe glacée de melon épicée, à se slurper en entrée sous la tonnelle quand le soleil darde ses rayons vengeurs sur nos vieux catogans.
Un gros melon convient pour quatre petits appétits. Un petit melon convient pour trois gros appétits. Pour sept appétits moyens, prévoyez donc un petit melon et un gros melon. Ou l’inverse.
Bref, pour un melon de dimension lambda, munissez-vous des trois brins de menthe fraîche, trois brins de basilic, trois clous de girofle, du piment d’Espelette en pagaille, du poivre exotique (le Jamaïquain est rigolo), trois tranches de jambon cru et svelte (de Bayonne, pourquoi pas) et de la muscade râpable.
Prélevez avec la cuillère idoine quelques boulettes de melon. Embrochez sur des piques en bois (ou pas) en alternance avec un petit morceau de jambon cru plié en quatre (de rire). Poivrez. Réservez.
Extrayez la chair restante du melon. Balancez le tout, en morceaux, dans le bol du mixer avec tous les ingrédients suscités. Soit menthe, basilic, trois tours de poivre, deux bonnes pincées de piment, une bonne pincée de muscade et les clous de girofle préalablement écrabouillés au pilon. Mixez. Vrouuuuum.
Il s’agit dès lors de saler graduellement, en goûtant et regoûtant, jusqu’à l’obtention d’une harmonie sucré-salée exaltante. Réservez dedans le grand frigo.
Détaillez le jambon restant en fines lanières de 3, 27 cm de long, qui vont sécher gentiment à la poêle, sans matière grasse, à feu medium, jusqu’à croustiller sous la canine.
Les lanières s’en vont barboter dans la soupe glacée. La brochette est posée en équilibre sur le bol. Pendant que les verres s’emplissent d’un rosé gouailleur et naturel, comme celui que produit le recommandable Domaine Garance en Vallée du Rhône, dont le co-proprio est une star (J.L. Trintignant himself), qui ne la ramène nullement sur les étiquettes. Et ça, c’est chouette.¨


Bien à vous, les pingouins soiffards