Everything Sucks (Saison 1, 10 épisodes) : ... même la vie dans les années 90

Publié le 15 mars 2018 par Delromainzika @cabreakingnews


Netflix n’a de cesse de proposer de nouvelles séries mais elle ne fait pas toujours les meilleurs choix. Everything Sucks partait pourtant d’une bonne intention avec des promesses simples dès le premier épisode. Sauf que le problème de Everything Sucks c’est qu’elle utilise un peu trop cette nostalgie des années 90 et à la fin, cela fini par devenir lassant. Voire très lassant. Car la nostalgie c’est aussi le fond de commerce de pas mal de fictions actuelles. La nostalgie fonctionne au début, car on ne peut qu’aimer retrouver des trucs de son enfance, sauf qu’au bout du compte, la série ne creuse jamais vraiment quoi que ce soit et ressemble à certaines séries de MTV médiocres qui tentent de nous plonger dans un monde sans jamais aller au bout des choses. Avec ces dix épisodes, la série a du mal à trouver son ton, oscillant entre tout un tas de choses mais restant sur un piédestal. Elle s’inspire alors de ses aînées sans trouver sa propre identité et c’est bien là le problème. Les personnages sont pourtant attachants et l’on a envie de suivre les aventures de Luke particulièrement, ou même de la timide Kate (dont la découverte petit à petit de son homosexualité restera l’une des histoires de la saison). Mais les scénaristes n’ont de cesse de faire entrer les personnages dans des cases que l’on ne connait trop bien, bourrées de stéréotypes qui ne sont pas plus engageants que ça.

Si Everything Sucks part donc d’une bonne intention, et qu’elle repose sur les bases les plus classiques de la série pour ados, on retrouve tous les poncifs d’un genre qui avait largement de quoi devenir beaucoup plus original à l’écran. On a donc les pestes, les profs nunuches, les sportifs populaires, les geeks timides et coincés, etc. Au delà de ça, les personnages ne sont pas spécialement réalistes de ce point de vue là non plus alors que le côté stéréotypé ne colle pas forcément avec la réalité que l’on pourrait entendre. C’est à partir de la fin de la première moitié de la saison que la série dévoile enfin son arme secrète, pas fabuleuse certes, mais qui a le mérite de donner un peu plus envie au téléspectateur de poursuivre l’aventure. L’idée de mettre en scène la vidéo dans la vie de ces personnages permet de creuser un peu plus l’histoire et surtout de donner au téléspectateur une intrigue à suivre. Encore une fois, la série tente la carte de la nostalgie, notamment avec ce projet de film SF façon 50s (qui fait presque office de nostalgie dans la nostalgie), de remake étrange du clip de Wonderwall d’Oasis (et Oasis respire tellement dans la B.O. de la série que c’était presque un passage obligé), et bien d’autres petits idées qui sortent du lot.

Mais l’enrobage autour de ces petits moments ne brille jamais. On est loin de ce que Super 8 de J.J. Abrams avait pu faire par exemple. Ou même de Stranger Things qui utilise la nostalgie comme une petite cerise sur un gâteau, ce que Everything Sucks ne fait pas du tout. Et puis finalement quand la saison se termine il n’y a pas grand chose à retenir de la série si ce n’est que j’ai été déçu. Je ne suis pas sûr qu’il y ait besoin d’une saison 2 de Everything Sucks, notamment car les personnages n’ont pas suffisamment été bien écrit pour qu’il y ait une quelconque ambition derrière. Et quand le titre de la série dit que tout est naze, la série est un peu naze elle aussi. Si pour briller elle est obligée de rendre hommage, alors c’est dommage. Car la société de l’époque aurait justement pu être un solide sujet d’étude qui permettrait de creuser la personnalité de chacun mais ce n’est pas ce que fait Everything Sucks. Plutôt que ça, la série raconte la vie plutôt banale de ces personnages sans aller au delà de son précepte de départ et c’est là où le bas blesse. Finalement, d’une idée intéressante surfant sur ce qui fonctionne actuellement dans le monde des séries, Netflix n’a pas misé sur le meilleur des chevaux. Bien au contraire, je dirais qu’elle a misé sur un truc qui n’a pas spécialement d’intérêt. Passez votre chemin, à part peut-être pour l’épisode 4 et son remake d’un clip mythique qui jouera surement pour vous la carte de la nostalgie qu’il faut.

Note : 4.5/10. En bref, décevant.