Vers l’abolition de la durée légale du temps de travail par le biais des heures supplémentaires « librement négociées »

Publié le 05 juillet 2008 par Lozsoc
juillet 6th, 2008 Posted in France, Sarkozisme et bling bling, Vidéos

Pendant que les juilletistes sont sur les routes et commencent à goûter aux joies de vacances bien méritées, Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa, Leader Minimo et Marquis de La Faillite, est en train de s’occuper de leur sort.

La majorité sarkoziste UMP à Assemblée nationale vient en effet de porter un coup très dur au code du travail, en permettant à chaque entreprise de négocier désormais les heures supplémentaires et ses contreparties. Autrement dit, il sera possible de librement déroger aux obligations fixées par les branches. La durée du temps de repos va également pouvoir faire l’objet d’une libre négociation au sein de chaque entreprise.

Eh oui, joyeux vacanciers, vous qui avez reçu déjà votre premier coup de bambou de l’été avec le plein de carburant sur l’autoroute du soleil, vous dont le budget vacances est sensiblement plus serré que celui des années précédentes de par le gel de vos salaires et de votre pouvoir d’achat qui régresse, sachez qu’à la rentrée, vos employeurs vont pouvoir quasiment doubler le contingent d’heures supplémentaires actuel sans avoir à demander l’autorisation de l’inspection du travail et à condition de ne pas dépasser 48 heures par semaine. De 220 heures maximum par an, ce contingent va passer à 405 heures.

La durée légale du temps travail est toutefois maintenue à 35 heures. Cette durée hebdomadaire est également le seuil à partir duquel se déclenchera le calcul des heures supplémentaires. Les durées maximales de travail demeureront de 10 heures par jour et de 48 heures par semaine. Les durées maximales de repos resteront d’au moins 11 heures par jour (il faut bien dormir !) et de 24 heures par semaine.

Mais attention ! Pas de fausse joie pour celles et ceux qui croient toujours à la fable du «travailler plus pour gagner plus». En effet, si le gouvernement sarkoziste prône la déréglementation du temps de travail, il souhaite en revanche préserver – comme par hasard – la réglementation actuelle concernant le paiement des heures supplémentaires. La majoration de salaire restera de 25% pour les huit premières heures et de 50% pour les suivantes. Le taux de majoration pourra même être inférieur (mais au moins égal à 10%) en cas d’accord collectif.

En d’autres termes, Sarkozy et ses sbires veulent donner aux employeurs les moyens d’accroître la durée du temps de travail sans que cet allongement se traduise concrètement par des hausses substantielles de salaire. Pour le dire de façon plus explicite : les Français seront appelés à travailler plus, pour proportionnellement gagner moins.

Le gouvernement fait cependant valoir que ce dispositif de déréglementation du temps de travail nécessite un accord préalable des syndicats représentant au moins 30% des salariés. Mais si cet accord se heurte à l’opposition de syndicats représentant 50% de ces salariés, il sera alors écarté. L’Etat UMP, une fois de plus, essaie de noyer le poisson.

En effet, la double « sécurité » du mécanisme d’approbation préalable de l’accord par les syndicats, n’est qu’apparente, dans la mesure où une majorité de salariés de notre pays travaille dans de petites structures (PME, PMI) dans lesquelles, précisément, la représentation syndicale n’est pas ou peu assurée. Il faut savoir en outre que seulement 8% des actifs sont syndiqués, ce qui est l’un des taux les plus faibles d’Europe. Dans les faits, cela signifie que le dispositif gouvernemental livre les salariés des PME-PMI au bon vouloir patronal.


Vidéo réalisée avant les élections présidentielles de 2007
dont le contenu, d’une très grande lucidité, avait bien anticipé la situation actuelle

Concrètement, Sarkozy entend ériger la peur du chômage en moyen de pression pour que les salariés de notre pays acceptent de faire des heures supplémentaires, alors que les statistiques de l’OCDE – auxquelles l’UMP omet systématiquement de se référer – montrent qu’ils travaillent déjà en moyenne 38 heures par semaine.

L’objectif de la réforme sarkoziste est donc d’aboutir, par le biais des heures supplémentaires négociées, à la fin de la durée légale du temps de travail pour y substituer « un temps de travail à la carte ».

La négociation des heures supplémentaires est en fait un leurre, car en réalité, elle ne sera pas libre. Dans les relations de travail, le salarié est très souvent la partie faible. En ces temps de fort chômage, on sait qu’il préférera accepter un accord totalement déséquilibré plutôt que de prendre le risque de perdre son emploi. Les chômeurs, eux, n’auront pas le choix. S’ils veulent réintégrer le marché de l’emploi, ils devront se soumettre aux exigences potentiellement exorbitantes de tout employeur.

En d’autres termes, « la France d’après » imaginée par notre gesticulateur présidentiel, c’est celle où les salariés accepteront de travailler hebdomadairement plus de 40 heures pour quelques euros de plus, sous peine, en cas de refus, de prendre la porte et, pour ceux déjà au chômage, de ne pas retrouver un emploi.


Enième provocation de Sarkozy

Nicolas Sarkozy, plus haineux que jamais, s’est livré a une nouvelle provocation ce samedi 5 juillet devant le Conseil National de l’UMP en affirmant que « désormais, quand il y a une grève, personne ne s’en aperçoit ».

Le président de l’UMP non seulement prend ses désirs pour des réalités, mais montre aussi sa volonté de monter les Français les uns contre les autres en stigmatisant, de façon parfaitement outrancière, les salariés de ce pays et plus particulièrement les salariés en lutte.

Jamais, dans l’histoire de la République, un président n’avait manifesté un tel mépris à l’égard des salariés, des fonctionnaires et des personnes exclues du marché du travail.

En se moquant ouvertement des grèves, qui résultent d’un droit garanti par la Constitution, devant les cadres de l’UMP, Sarkozy a prouvé une fois de plus qu’il n’était pas le président de tous les Français, mais bien un chef de clan dont l’objectif est d’oeuvrer à la remise en cause de tous les acquis sociaux.