Là où je m'habitue moins, c'est au personnage central de cette histoire. On est loin des brigands au grand cœur légendaire, image que pouvait incarner Bonnot et sa bande – pas forcément à juste titre d'ailleurs - . Au contraire, avec cette récit, Rodolphe reste au plus près de ce groupe de tueurs, et rend avec honnêteté leur histoire. Mais cette histoire s'avère un peu dure à digérer. Si on peut passer sur les braquages rapides, précis, presque sans effusion de sang, qui ont fait la renommée des tractions avant, on ne saurait passer sous silence la période de la seconde guerre mondiale où Pierrot le fou et une grosse partie de sa bande (Jo Attia a fait exception) avait pris place à la Carlingue. Comprenez la tristement célèbre rue Lauriston où la Gestapo française assurait le service de nettoyage des nazis. Le nettoyage incluant la chasse aux Juifs en se servant sur leur biens et autres règlements de compte. Même les nazis préféraient parfois laisser d'autres se salir les mains. « A la vie, à la mort » raconte donc l'histoire d'une bande de voleurs, tueurs, violeurs, gestapistes et j'en passe. Faut reconnaître que comme héros, on a du mal à trouver pire. A mes yeux, cette BD fait office de leçon d'histoire et permet de présenter qui pouvait être Pierrot le fou au travers de ses actes et de découvrir l'ambiance d'une époque et aussi... les perversions d'un système. Car si Pierrot s'en sort, c'est parce que certaines personnes qui ne sont pas du milieu – comprenez le milieu des maffias - , tout au contraire, avaient besoin de ses compétences pour régler leurs problèmes. La période trouble de la guerre, où les lignes de séparation étaient très flottantes, nous apparaît comme une claque en pleine tête. Les deux premiers tomes de ce récit s'enfoncent un peu plus dans l'histoire trouble de Pierre Loutrel et le troisième et dernier tome devrait clore ce récit et boucler avec le début de l'histoire, nous permettant de découvrir comment Pierre Loutrel est mort.
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