Darris : des sacs et des bananes 100% made in france et pauline, une créatrice au talent fou

Publié le 03 avril 2018 par Larrogante

C’est un milieu plutôt difficile d’accès, la maroquinerie. Nombreuses sont les marques qui se lancent mais qui ont du mal à se faire connaître, à prospérer dans un univers assez concurrentiel et marketing. Pauline Avinio Darris a tout compris : non seulement ses sacs et ses bananes sont sublimes, mais ils sont en plus 100% fabriqués en France vers Toulouse et tous les modèles sont conçus par cette jeune femme de moins de 30 ans. Moderne, coloré et original, on adore l’esprit Darris, assez arty et branché, toujours à la pointe de la tendance actuelle, de jour comme de nuit.

Alors comment une jeune femme aussi talentueuse parcourt-elle ce milieu si dur de la mode ? Comment sont conçus ses sacs, ses collections ? Et puis surtout, comment vit-elle au quotidien ce succès naissant ? Interview café avec celle pour qui j’ai une réelle admiration, tant pour son talent que sa joie de vivre (aux côtés de sa chienne craquante Iggy !).

Vous allez avoir envie de la suivre…

L’Arrogante : Salut Pauline, est-ce que tu peux te présenter, en quelques mots ?

Pauline Avinio Darris : Je suis née à Toulouse, j’ai 29 ans, je suis passionnée de mode depuis que j’ai 2 ans ! Dès que j’ai su parler, dessiner ou faire les boutiques, je suis tombée dedans ! J’avais des petits carnets où je commençais à faire des looks, je voulais avoir ma marque depuis mon plus jeune âge. J’avais l’impression que c’était ça… ou rien !

Dans ta famille, tu avais un modèle ou est-ce que tu baignais déjà dans ce milieu de la mode ?

Pauline : Ma mère ne dessine pas mais elle a toujours été très sensible à la mode, à la décoration d’intérieur. Par contre, mon arrière grand-mère dessinait, elle faisait des gravures de mode à son époque, même si elle n’a pas pu en faire son métier. C’est dans les gênes je crois. J’ai commencé la peinture très tôt, vers 6-7 ans et je me suis retrouvée dans un groupe d’adultes, de sexagénaires ! (rires). Chaque mercredi, j’allais peindre avec eux, c’était génial. Après mon bac, je suis venue faire une école parisienne, où je me suis spécialisée en accessoires, souliers, sacs et bijoux. En sortant de l’école, j’ai gagné le concours de la maison Delage, en 2012, j’ai commencé à travailler pour Harley Davidson. Je faisais des blousons de cuir, c’était vraiment cool ! J’avais toujours l’envie de monter ma marque. Et disons que ma mère, Christine, a toujours été ce soutien dont j’avais besoin.

D’où le nom de ta marque, ton nom de famille, Darris ?

Pauline : Oui, j’ai cherché d’autres noms au départ, et puis un jour je me suis dit : « Est-ce que tu t’es achetée le dernier Darris ? », je trouvais que ça sonnait bien alors c’était ce nom-là qui est ressorti !

Quels ont été les débuts de ta marque ? Pourquoi de la maroquinerie ?

Pauline : Je trouvais, en lançant ma marque de maroquinerie, que tout se ressemblait, c’était assez monotone. J’aime les couleurs, le rose poudré, le vert. Un jour, lors d’un voyage à Amsterdam en 2014, une ville dont j’adore l’architecture, je me suis posée pour dessiner ma première collection. Je passe ma vie à dessiner, la peinture c’est plus dur à Paris par manque de place ! J’ai présenté à Première Classe en 2015, au bureau des Tendances, cette toute première collection ! S’en est suivie un petit battement, j’ai repris des boulots en free-lance. Et ensuite, j’ai dessiné à nouveau en créant la fameuse banane que l’on vend aujourd’hui, les sacs ronds, etc.

On a publié sur le blog la tendance banane, la tienne est exceptionnelle !

Pauline : Je trouve que la banane, c’est vraiment pratique, et là, elle est transformable, tu peux soit effectivement la laisser en banane, soit la mettre en petit sac à main. Disons que tu l’adaptes à ton goût ! C’est vrai que j’étais partie sur une forme ronde, pour fuir le rectangulaire ! Ça a l’air de plaire…

Autre chose de très particulier chez Darris, c’est le 100% Made in France ! Pourquoi ce choix ?

Pauline : Ça me tenait vraiment à cœur, je voulais garder ce savoir-faire Français. J’ai eu la chance de rencontrer un monsieur extraordinaire, Guy Bonhomme, qui travaille à Mazamet à côté de Toulouse. Il travaillait pour de très grandes marques mais il est aujourd’hui à la retraite. On a eu un énorme coup de cœur, réciproque, je suis un peu comme sa petite-fille ! On s’appelle tous les jours ! Sans cette personne, je n’aurais pas pu continuer. Il est fiable, il me comprend sur les quantités et c’est une personne en or ! Tu sais, ce n’est pas évident au départ pour lancer sa marque, devenir entrepreneur. Au début, je dormais sur le canapé-lit de mes potes, je mettais tout dans le lancement de Darris !

Et aujourd’hui, tu es à 100% pour Darris ? Comment ça se passe pour toi ?

Pauline : Jusqu’à décembre, je faisais du stylisme pour Camélia Jordana. Elle a vu dans la presse ma banane, elle m’en acheté une, puis deux… Et puis, elle m’a dit qu’elle tournait un clip, qu’elle n’avait pas trop d’idées. Je lui ai répondu que je n’avais jamais fait ça mais que ça m’éclaterait de le faire pour elle ! On a travaillé ensemble pendant un an, main dans la main, sur ses clips. Depuis janvier, je me lance par contre à 100% dans Darris, donc je continue des petites missions mais cette année, c’est mon année !

Quelles sont les étapes dans la fabrication des sacs Darris ? Tu me racontes ?

Pauline : Bien sûr ! Alors ça commence par le dessin, je trouve les matières, je fais les prototypes, je vais voir Guy à peu près tous les deux mois. Ensuite, on s’appelle tous les jours. Le but du made in France, c’est aussi d’avoir des cuirs de France, donc je les achète à Mazamet. Les mousquetons je les achète à Paris, etc. Ça a un coût mais c’est important pour moi ! Et puis j’adore les gens avec qui je travaille, ça me plaît. Chez Darris, c’est essentiellement de belles rencontres !

Je ne te cache pas que j’ai craqué pour ton chien avant de craquer pour tes sacs ! On en parle ? Elle est à côté de nous pendant cette interview café…

Pauline : Je te présente Iggy, ma chienne devenue star des réseaux sociaux ! IggyLove, pas en lien forcément avec Iggy Pop, je trouvais juste que le nom sonnait bien. C’est une femelle au prénom de mâle… C’est ma partenaire, je l’emmène partout avec moi et elle m’a même inspiré des colliers pour toutous ! Ils sont en cuir français vernis. Je vais bientôt faire des colliers pour chats, à suivre !

Garance avec le sac Rose Poudré Darris

Parle-nous de Garance Morose, qui est peut-être ton égérie Darris… Non ?

Pauline : On s’est rencontrées sur l’une de mes premières collections, on est devenues hyper copines ! On fait pas mal de shooting ensemble, je la trouve tellement belle. Si tu savais le nombre de bêtises que l’on fait ensemble… Cette nouvelle collection, le but, c’est de devenir unisexe ! On m’a beaucoup demandé quand est-ce que j’allais faire la banane pour les hommes, peut-être en noir.

La toute nouvelle collection Darris !

Quelles marques t’inspirent ?

Pauline : J’adore l’univers Miu Miu ou Gucci, c’est coloré. Sinon j’essaie de ne pas m’inspirer, je ne veux pas me brouiller. J’aime les expositions, les livres d’Art, le mobilier, les puces de Saint-Ouen… Ça me donne des idées ! C’est inspirant toutes ces matières, pour des décors de shooting, le stylisme. J’aime bien tout ce qui est aussi visuel ou coloré ! La preuve, chez moi c’est bleu ciel et j’ai pas mal de meubles en rotin.

Que fais-tu lorsque tu n’es pas en train de dessiner ou de t’occuper de ta marque ?

Pauline : Je vis à fond dans le 3ème arrondissement de Paris, où j’ai mon appartement. Je vais souvent déjeuner au Café de la Poste avec ma meilleure amie. J’adore cuisiner, j’ai une vraie passion ! Ma spécialité, c’est le flan de courgettes ou les légumes farcis, les tartes, les flans au caramel… Mon objectif, c’est avoir assez d’argent pour m’acheter une petite maison à la campagne pour inviter mes potes à manger, et aussi avoir un peu d’espace pour me remettre à peindre ! Et puis un grand jardin pour Iggy !

Le site Darris et le Facebook Darris.