Il est totalement humain de vouloir saisir toutes les chances qui nous sont offertes dans la vie. Il y a donc plusieurs manières de considérer l'opportunisme.
Prenons un autre exemple. Vous êtes deux amis qui appliquez pour le même poste que tous les deux, vous voulez désespérément. On vous apprend que vous avez été choisi mais que si vous n'acceptez pas le poste, votre ami sera choisi. Vous savez que votre ami tiens aussi beaucoup au poste. Mais vous l'accepter. On ne vous jugera pas anormal. On trouvera même cela tout à fait habituel. Et on ne vous jugera pas sur le geste.
Quand vient le moment d'obtenir quelque chose de matériel, un appartement, un job, un prêt, une voiture. être opportuniste reste passablement propre et honorable.
Quand il s'agit de choses plus abstraites et intime, l'amour de quelqu'un, la confiance d'un autre, l'innocence de quelqu'un, sa générosité, en utilisant des tactiques calculées, vous serez perçu comme un profiteur.
C'est aussi souvent une question de perspective. Deux amis trouvent la même fille intéressante. Mais seul l'un de deux l'approche et aura une relation particulière avec elle. L'autre peut choisir de trouver le premier opportuniste, mais est-ce vraiment mal ou tout simplement plus dégourdi?
Quand l'opportunisme sert les autres, on le voit égoïste.
Quand l'opportunisme vous est bénéfique, vous avez été habile.
À vous de choisir.
En politique, on a la mèche courte vis-à-vis les opportunistes.
Je me suis un peu vomi dans la gorge en voyant les députés Conservateurs, tous porter un chandail de hockey en chambre, Andrew Scheer, en tête, avec son chandail des Broncos de Humboldt.
Faut-il rappeler que 11 joueurs, 2 entraîneurs et 3 professionnels de l'équipe junior de la Saskatchewan ont tous perdu la vie dans un grave accident d'autobus la semaine dernière?
Les hommages se sont multipliés, près de 8 millions de dollars ont été récoltés en soutien au club et aux familles des victimes. Des milliers de canadiens (dont nous) ont laissé un ou des bâtons de hockey sur leur galerie en mémoire des disparus. Les séries éliminatoires de la LNH battent leur plein et un certain Canada vibre au rythme des matchs tous les soirs.
Ça pue le beigne aux couleurs des Broncos dont on veut garder les profits soutirés à chaque achat.
C'est une perspective choisie de ma part.
Ça pue le "like-moi".