usine à parfum *
Usine à parfum —
tropicale moiteur & suie de bouc (suif
de cochons en débandade, en vérité)
usine à parfum — comme au temps de
la chasse à courre vous convoitiez les bouvreuils, leur
spermatozoïdes élastiques jusqu'à l'épopée du lit !
Usines à parfum — miennes chasse guerre :
rien n'existait — vous le saviez — que vous &
moi peut-être )si le diable le veut bien( —
et le monde aussi
Usine à parfum — vôtre maintenant :
vous cultivez bouffons (mysère ! mysère) — mon coeur d'alors
cousu de fil et d'épines : de quoi faire
dormir N.S.J.C & pleurer les vierges fondues
comme cierges d'antan
*Avec possiblement en arrière-plan la silhouette de la Parisienne passante telle que modélisée par Giuseppe de Nittis dans La parfumerie Viollet, boulevard des Capucines et en surimpression une eau de violette dont le bleu, toujours mystérieux, des flacons d’éther.
scène de jour dans un jardin américain
overground marque déposé / on reste
inutile d'y revenir puisqu'on n'en part pas :
fruits and vegetables ratinés par le soleil la sueur la charité : :
alignés sur les présentoirs coréens — jardins
sauvages recyclés par d'inoffensifs aborigènes sous perfusion : : :
que chacun dorénavant se déguise en ex-newyorkdolls
/
toussaint l'ouverture (sous réserve)
de quelques sens que nous avons perdus —
(odorat calciné)
bec en l'air la poupée magnétique dérive
sur le radeau : elle n'en
revient pas de couler aussi vite : :
le suicide de la mer la sombre.
•
trouver le poing de départ )et par-là même oublier(
: PENSER EST UN ACTE D'AUTRE FOI :
(rien à la place pour autant)
•
de la voix & du coffre rouge que diable ! — sans
passeport : k temps des vrais héros commence
/
chut !
rien qu'une goutte d'eau sur la tempe : hyacinthe
corneille sur un tapis de glycine :
merci hanns heinz ewers* — mais on (« on c'est un con ») ne
rêve plus comme autrefois : : : des lèvres, l'odieuse
commissure à bave d'escargot jusqu'à la moue
(still alive and well) un tantinet méprisante —
MAIS le coupable possède un secret, enterré sous
les querelles inutiles : : : : chut )e(
Ce n'est pas pour toi, blonde petite sœur que j’écris. Tes yeux sont bleus et bons et ne connaissent rien du péché. Tes jours sont comme de lourdes grappes de glycine qui tombent sur un délicat tapis de verdure (...) Prélude à Mandragore
/
(autrefois) présent
a.
« les petits cadeaux entretiennent l'amitié » et les restes,
miettes de chiens & de chevaux jaunies sous la table.
vacuité : ô bel entretien de-ce-qui-n'est-pas
b.
dictionnaire — fontaine(s) des saints innocents : héros
mal constants mal mangés mal digérés mal défigurés :
il faut commencer par la fin pour récolter les moyens.
c.
/
encore
beau noir aux facettes —
diamant diamant (ivresse)
souvent la tristesse vous prend « comme une mer »,
à l'ombre les souvenirs somnolent : ici le cristal se
désabuse
Olivier Apert, si et seulement si, Lanskine 2018, 112 p., 14€, pp.32à37.
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Dans Poezibao :
extrait 1, Upperground (P. Drogi et A. Vasiliu), ext.2, [note de lecture] Anthologie "Women" d'Olivier Apert, par Geneviève Huttin