Poesie du lundi asineries

Publié le 07 juillet 2008 par Soliblog
Non, pas âneries, asineries, comme asinus, le bourricot latin si vous préférez, Asinus Asinum Asini Asino Asino, Asini Asinos Asinorum Asinis Asinis... Toujours pas? Le baudet peut-être? Baudus Baudum Baudi... Non, pas le vert baudet, celui-là il est gris. Comme le vert. Ou les vers. Qui font les poésies. Du lundi. Et les asineries.Dans le prochain épisode: "Les mots de la 1ère déclinaison - Rosa."Francis JAMMES - Prière pour aller au Paradis avec les ânes."Lorsqu'il faudra aller vers vous, Ô mon Dieu faites que ce soit par un jour où la campagne en fête poudroiera. Je désire ainsi que je fis ici-bas, choisir un chemin pour aller, comme il me plaira, au Paradis, où sont en plein jour les étoiles. Je prendrai mon bâton et sur la grand route j'irai, et je dirai aux ânes, mes amis : Je suis Francis Jammes et je vais au Paradis, car il n'y a pas d'enfer au pays du Bon Dieu. Je leur dirai : Venez, doux amis du ciel bleu, pauvres bêtes chéries qui, d'un brusque mouvement d'oreilles chassez les mouches plates, les coups et les abeilles... Que je vous apparaisse au milieu de ces bêtes que j'aime tant parce qu'elles baissent la tête doucement, et s'arrêtent en joignant leurs petits pieds d'une façon bien douce et qui vous fait pitié. J'arriverai suivi de leurs milliers d'oreilles, suivi de ceux qui portaient au flanc des corbeilles, de ceux traînant des voitures de saltimbanques ou des voitures de plumeaux et de fer blanc, de ceux qui ont au dos des bidons bosselés, des ânesses pleines comme des outres, aux pas cassés, de ceux à qui l'on met de petits pantalons, à cause des plaies bleues et suintantes que font les mouches entêtées qui s'y groupent en ronds. Mon Dieu, qu'avec ces ânes je vous vienne. Faites que dans la paix, des anges nous conduisent vers des ruisseaux touffus où tremblent des cerises lisses comme la chair qui rit des jeunes filles, et faites que, penché dans ce séjour des âmes, sur vos divines eaux, je sois pareil aux ânes qui mireront leur humble et douce pauvreté à la limpidité de l'amour éternel."Le Deuil des Primevères (1901)