Les Nymphéas et l’abstraction américaine, Paris

Publié le 08 mai 2018 par Doudonleblog

A L’Orangerie, jardin des Tuileries, à Paris, une intéressante exposition rapproche les Nymphéas (Monet, of course) et l’abstraction américaine des années 50. Jusqu’au 20 août.  9-18h. Fermé le mardi.

Depuis quelques temps, dans les expos d’art, c’est la mode de tenter de comparer, de rapprocher, de trouver des ressemblances, des influences…Parfois, c’est tiré par les cheveux! Ici, avec ce Monet qui aurait ouvert la voie de l’abstraction, et en particulier chez les peintres américains, on ne sent pas trop l’exercice périlleux et gymnastique! Ou alors, on se laisse facilement convaincre. Kelly (premier tableau à l’entrée de l’expo, « tableau vert ». Photo ci-dessus) est le seul qui se réclame vraiment de Monet… Les autres ne font que peindre à sa manière, peut-être inconsciemment. Soudain, leurs toiles respirent la couleur au détriment de la forme, créent une immersion dans un espace, suppriment les repères, font couler la peinture, font des taches, des éclaboussures et oublient la représentation d’un sujet…La filiation avec Monet n’est pas évidente. Son influence, bien hasardeuse. Mais c’est intéressant de chercher les point communs. Ce sont finalement les critiques d’art (tel Clément Greenberg) qui ont souvent analysé ces affinités entre les abstraits américains et les impressionnistes, particulièrement Monet dans ses oeuvres ultimes.

J’étais contente, en fait, de revoir les Nymphéas. Ces grands panneaux présentés en salles circulaires, ces impressionnants cadrages et vues rapprochés. Ce travail acharné d’un pinceau qui va et vient, qui tourne, qui superpose, qui compose sans lignes et sans dessin. Sacré jardin d’eau de Giverny!

Nymphéas (extrait)

Côté américains, de belles choses abstraites. Rothko, Pollock, Morris Louis, Mark Tobey, Sam Francis… Toutes ces surfaces picturales qui sont autant d’espaces infinis où il se passe plein de choses… Ces parcours offerts au regard, mais dont l’esprit s’empare: des passages dans les profondeurs, des glissements en surface, des vibrations… On est entre sensations physiques et émotions.

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