Sandrine Catalan-Massé explique que l’agoraphobie n’est pas une maladie irrémédiable dans son premier roman

Par Samy20002000fr

Il y a quelques jours, l’auteure Sandrine Catalan-Massé est venue rencontrer une trentaine de lecteurs dans les locaux de Babelio pour présenter son premier roman Dépêche-toi, ta vie n’attend plus que toi ! publié aux éditions Eyrolles en mars dernier. C’est l’histoire de Stella, femme agoraphobe dont le mari un jour disparaît. Elle qui était totalement dépendante de son mari va devoir apprendre à vivre seule et à affronter le monde extérieur.

Une maladie commune et peu reconnue

L’écrivaine, également journaliste spécialisée en psychologie depuis plus de vingt ans, a fait le choix d’écrire sur une maladie  très commune qui peut toucher chacun d’entre nous à un moment de la vie. Elle a voulu aussi créer un personnage bloqué par sa peur d’autrui : « Je voulais trouver un frein à tous les désirs de Stella, donc j’ai pensé que l’agoraphobie était une bonne idée ». Pour l’auteure, qui n’est pas atteinte d’agoraphobie, ce n’est pas la maladie en elle-même qui l’intéressait mais le personnage de son héroïne Stella qui ne sort pas de sa zone de confort. L’affubler de cette maladie qui l’empêche de vivre véritablement était un prétexte narratif.

Ses connaissances sur la maladie, elle les doit à son expérience de journaliste durant laquelle elle a pu rencontrer de nombreux psychologues et psychiatres avec qui elle a appris à comprendre l’agoraphobie. Sandrine Catalan-Massé a effectué très peu de recherches, sinon en regardant comment un agoraphobe pouvait se comporter en pleine crise.

Un renouveau

Pourquoi une journaliste a-t-elle choisi la forme du roman, de la fiction, pour aborder les thèmes de l’ouvrage ? Sandrine Catalan-Massé l’explique par le fait d’avoir ressenti une forme de limite à son premier métier de journaliste. Après avoir écrit de nombreux articles mais aussi des guides, elle a par la suite réfléchi à plusieurs idées de romans. Plusieurs thèmes, tous plus ou moins liés à la psychologie, l’intéressaient mais c’est finalement autour de ce personnage de Stella qu’elle s’est focalisée en se donnant six mois pour écrire l’oeuvre finale. Elle a découvert alors une véritable liberté d’écrivain impensable pour la journaliste qu’elle était : « Ce fut une merveilleuse période. Quitter un cadre strict pour vadrouiller partout et noter pleins d’idées ! ».

La part de Stella dans l’écrivaine

Dès le départ, l’auteure savait que son personnage principal allait s’accomplir, mais n’avait pas décidé par quel chemin cet accomplissement s’effectuerait et quels personnages elle allait croiser sur sa route. Afin de structurer son histoire, elle a commencé à rédiger un plan. Assez vite, le choix de la première personne s’est imposé. « Stella, ce n’est pas totalement moi même si je me reconnais peut-être un peu dans son caractère. Si j’ai choisi la première personne, au risque que les lecteurs me confondent avec Stella, c’est aussi sur les conseils d’une amie également écrivain et journaliste qui me disait également qu’il était important de partir de ce que je connaissais ». Un conseil judicieux : « j’ai immédiatement trouvé la voix de Stella et ai adoré la faire déambuler dans ma ville : Montpellier ».

Un roman ou un guide ?

Plusieurs lecteurs ont remarqué que le roman se rapprochait du guide mais l’auteure dénie : « pour moi, c’était un roman au départ, et ça devait le rester. » De fait, Stella n’a elle-même pas de guide dans le récit, à part un psychologue qui ne paraît pas réellement bénéfique pour la jeune femme. « Stella, la solution est en elle. Elle est arrivée à un moment de sa vie où elle n’a plus besoin de son mari, de cette zone de confort. Son mari va lui donner le coup de pouce en la quittant ».

Le choix d’une maison d’édition

Les éditions Eyrolles ont été d’un grand soutien pour Sandrine Catalan-Massé et ont joué un grand rôle dans l’écriture de son roman et le développement de ses personnages. Par exemple, le personnage de Djamila n’était pas présent au début et est apparu sous les conseils de son éditrice. « J’ai envoyé des manuscrits à trente éditeurs et obtenu trois réponses positives. J’ai choisi les éditions Eyrolles car les éditrices me parlaient de mes personnages d’une manière incroyable et cela m’a donné sur eux un nouveau regard. »

Les questions de la vie en couple

Pour l’auteure, le mari est une certaine forme de critique du couple et de la dépendance dans son roman. Elle montre l’image d’un couple qui essaie de durer mais explique que cela est possible à la condition de ne pas rester collé tout le temps, comme le sont Stella et son mari César. « On peut être fusionnels, mais quand on fait tout et toujours les mêmes choses, quelque chose va se briser. » Un lecteur suppute que l’éclatement du couple de Stella est de la faute de la mère, très présente. L’auteure ne confirme pas, mais n’est pas si loin de le penser également : « On comprend d’où viennent tous ces symptômes avec une mère comme celle-ci ! ».

Des projets futurs

A la question d’une suite à son roman, Sandrine Catalan-Massé répond qu’elle n’en a pas pour le moment.  « Stella m’accompagne depuis deux ans, mais pour le moment, je veux qu’elle ne vive que cela. On verra plus tard… ».

Concernant des projets de nouveaux romans, l’écrivaine en a plusieurs sous la main. Elle souhaite se remettre à écrire bientôt et chérirait même de tenter l’aventure du polar « ce ne sera pas le prochain, mais j’aimerais beaucoup écrire un roman policier. » Pour l’auteure, l’écriture est libérateur et elle a dû vivre des échecs personnels et professionnels pour en arriver là. « Je veux aussi faire du bien aux gens ».

En attendant, si vous ne l’avez pas encore lu, découvrez son roman Dépêche-toi, ta vie n’attend plus que toi !, publié aux éditions Eyrolles. Le livre n’attend plus que vous !