Au coeur du marais, Lafayette Anticipations

Publié le 19 mai 2018 par Aicasc @aica_sc

Au cœur du Marais, à  quelques pas du Centre Pompidou, derrière la façade harmonieuse et raffinée  d’un bâtiment de 1891, ancien entrepôt du BHV, la Fondation du groupe Galeries Lafayette, vient d’inaugurer  un centre d’art  innovant et pluridisciplinaire, un lieu d’anticipation et de production, à la fois lieu de vie , de production et d’échange.

 Dans ces 2 300 m2 d’espaces qui s’ouvrent sur deux rues parallèles, la rue du Plâtre et la rue Sainte Croix de la Bretonnerie, 1 000 m2 permettront la présentation d’expositions au public.

L’architecte de renommée internationale,  Rem Koolhaas, pour sa première création parisienne, a concrétisé un concept époustouflant. En effet, les planchers des quatre niveaux sont modulables et peuvent s’élever ou s’abaisser  indépendamment les uns des autres grâce à des poteaux à crémaillères pour offrir quarante – neuf  dispositions différentes.

Au sous-sol les artistes travailleront  le bois, le métal et la peinture. Au  troisième étage, un espace permettra la création plus légère comme la couture, la sérigraphie et la photo.

Une vaste boutique, dont le nom A Rebours  ne  manque pas d’évoquer le roman de Huysmans, dont le héros, dandy décadent, collectionnait ou commandait à des artisans les objets les plus  inattendus,  donne sur la rue Sainte – Croix de la Bretonnerie. La production de jeunes designers contemporains  y est commercialisée.

Lutz Bacher a inauguré l’espace en étant l’auteure de la première exposition intitulée The Silence of the Sea.

C’est une performance de Tarik Kiswanson, As could as I could remember, As could as I could see qui est  présentée au mois de mai.

Un  film  de Mathieu Kleyebe Abonnenc, Secteur IX B, est projeté en continu du 12 mai au 3 juin. Mathieu Kleyebe Abonnenc est né en Guyane en 1977. Il  explore le passé colonial, travaillant sur des figures et des événements refoulés par une histoire officielle.  Secteur IX B présenté à la Biennale de Venise,  puis au Centre Pompidou, analyse ce qui se passe lorsque l’on tente de regarder aujourd’hui des objets rapportés par des explorateurs de missions coloniales. A l’exemple de Betty, anthropologue héroïne du film, travaillant sur la célèbre mission Dakar-Djibouti commandé par l’Etat français et menée sous la direction de Marcel Griaule de 1931 à 1933, l’artiste imagine quels seraient aujourd’hui les enjeux et points de vues d’une telle exploration, notamment si Betty optait pour une approche intime, inspirée par le journal de Michel Leiris L’Afrique fantôme.

Ce tout nouvel espace d’art est au sein d’un réseau culturel dense que vous pouvez sillonner à pied, ce qui contribue au charme du quartier : Musée du Louvre ( actuellement exposition Eugène Delacroix), Musée de l’Orangerie, Musée des Arts Décoratifs, Centre Pompidou, Musée D’orsay, Maison Européenne de la Photographie, Musée des Arts et Métiers, Musée de la Chasse et de la Nature ( En ce moment exposition Gérard Garouste), Musée Picasso, Musée Pierre Cardin, Musée en herbe pour ne citer que les plus connus.