En outre, il est des marchés qui se prêtent encore moins à la concurrence privée, comme l’agriculture : Mère-Nature est capricieuse, les récoltes sont bonnes ou mauvaises, et font fluctuer les prix ce qui amène les producteurs à jeter de la nourriture pour maintenir les prix! Et que dire du logement, dont les coûts sont exorbitants… Ce problème résulte directement des interventions gouvernementales. Ceci dit, cela n’est pas un problème grave pour les consommateurs. En revanche, le communisme est plutôt la cause de famines et pénuries de nourriture, ça c’est un problème pour la population. La chose qui fait le plus augmenter les coûts de logement sont les règles de zonage et les restrictions diverses sur la construction ainsi que les contrôles de loyers (qui découragent l’offre). Encore des effets pervers d’interventions étatiques. On peut aussi parler du subventionnement direct de l’assurance hypothécaire (qui sévit au Canada). Voir ce billet à cet égard.
La planification n’a qu’à se faire en fonction des besoins, en se basant sur la consommation de l’année précédente. Non! Le planificateur ne peut connaître les besoins. En 1980 aviez-vous besoin d’un lecteur DVD? C’est l’offre qui crée la demande. On investit, on innove, on produit et le fruit de la production permet de consommer. Impossible de vraiment connaître les besoins d’investissement sans signal de prix et de profit. Les économistes appellent cela la Loi de Say. Comment GM gère-t-elle ses stocks alors? Justement, gérer les stocks d’une seule entreprise qui n’offre qu’une seule gamme de produit est déjà une tâche monumentale difficile à accomplir parfaitement. Imaginez lorsqu’il est question des métaux entrant dans la production du véhicule, de la machinerie nécessaire à la production de ce métal, de chaque composant entrant dans l’assemblage de cette machinerie, c’est infini! La production d’un simple crayon à mine nécessite la coordination d’un nombre incalculable d’entreprises, de travailleurs aux diverses compétences et des ressources allant du coq à l’âne (voir ceci). Quand j’observe les planificateurs gouvernementaux, ils ont des difficultés monumentales à faire des prévisions, voire même à mesurer ce qu’il tente de prévoir. Tout ce qui est confié sous la juridiction de l’état (entretien des routes, système de santé, éducation, etc) fonctionne mal. Vous voudriez leur confier l’ensemble de l’économie? Très drôle! Ce serait un désastre, comme ça l’a été dans tous les pays communistes. L’Afrique est pauvre, il n’y a pourtant pas de communisme sur ce continent! Il y a plusieurs causes de la pauvreté en Afrique, comme je l’expliquais dans ma série de billets intitulée « Diagnostic Pauvreté ». Ceci dit, vous oubliez que le communisme a joué un rôle important en Afrique durant la guerre froide. Plusieurs pays se sont déclarés communistes (même si aux yeux de l’URSS, ils étaient plutôt « semi-communistes »). Somalie, Congo, Éthiopie, Mozambique, Bénin, Angola, Madagascar, Algérie, Guinée, le Cap Vert, Guinée-Buissau, Tanzanie, Zambie, Sao Tomé-et-Principe et Seychelles. Ça en fait pas mal! Il apparaît évident quand on regarde les politiques économiques désastreuses et les institutions déficientes de ces pays que le communisme a eu une influence négative sur le développement de ces pays. On revient à MA grande question: si la concurrence n’est pas parfaite, alors l’allocation des ressources non plus. Premièrement, la concurrence loyale ne peut être amenuisée que par l’état. Presque tous les marchés sont contestables et c’est ce que nous observons dans la réalité. Deuxièmement, le fait que l’allocation ne soit pas optimale ne signifie pas que la planification centrale puisse mieux faire (en fait l’expérience historique montre que c’est l’inverse). En somme, le marché n’atteint jamais l’équilibre, faisant constamment l’objet de chocs qui le débalancent et provoque des petits cycles, ce qui signifie qu’il n’y a pas de concurrence pure et parfaite Non, l’allocation optimale des ressources n’est pas toujours possible, mais un système de libre-marché s’en approche suffisamment près, alors que toute tentative de planification centrale nous en éloigne davantage, la réalité historique l’a démontré parfaitement. L’état intervient pour « optimiser » cette allocation et le résultat est pire que ce que le libre-marché avait non-optimalement atteint. C’est en résumé ce que j’expliquais dans ce billet. Les hypothèses de la concurrence pure et parfaite ne sont pas réalistes, mais celles qui sous-tendent la planification centrale le sont encore moins. Il faut vraiment être naïf pour penser que les biais humains qui rendent la CPP impossibles n’ont « magiquement » aucun effet sur les « super-humains » qui seraient planificateurs centraux, et qu’en plus ils ne seraient aucunement corrompus par leurs nouveaux pouvoirs. Si on ne l’avait jamais essayé, on pourrait en douter, mais c’est ce qu’on a observé à toutes les fois, à plus d’une dizaine de reprises! Voir la définition de la folie par Einstein…