Gaza : après l’afflux massif de blessés, le CICR renforce pour 6 mois les capacités médico-chirurgicales des structures de santé

Publié le 31 mai 2018 par Frédéric Joli

13 avril 2018 – Gaza, hôpital. Un homme blessé est pris en charge par le personnel soignant. Photo : Alyona Synenko – CICR

Depuis le 30 mars, début des violences associées aux manifestations à Gaza, plus de 13 000 Palestiniens ont été blessés dont 3600 par des tirs à balles réelles. En a résulté un afflux massif de blessés vers des structures de santé déjà fragilisées par la situation de pénuries prévalant dans le territoire.

Dès les premières violences, le CICR a renforcé son dispositif d’urgence afin de permettre une meilleure prise en charge, notamment des blessés lourds. Aujourd’hui, l’institution augmente à nouveau ses moyens de soutien des structures de santé avec le déploiement de deux nouvelles équipes chirurgicales ainsi que l’envoi de matériel et de consommables. Cette décision a été prise afin de prévenir pour les 6 mois à venir l’asphyxie des structures de santé gazaouies, principalement l’hôpital Al-Shifa. A ce renfort chirurgical viendra s’ajouter la mise à disposition d’infirmiers et de physiothérapeutes.

Voir la conférence de presse de ce matin (CICR Genève / CICR Gaza) – 31.05.18

« Des milliers de blessés Gazaouis nécessiteront des soins médicaux à moyen et long terme. Certains devront être opérés plusieurs fois et devront recevoir par la suite des soins en rééducation et réadaptation physique. Compte tenu des capacités du système de soin actuel, ces prises en charge sont impossibles sans le soutien que nous mettons en œuvre», explique Robert Mardini, directeur régional des opérations du CICR au Proche et au Moyen-Orient. « Ce soutien en personnel et moyens allègera la pression sur le système et conduira, même si le chemin est encore long, à une normalisation de la situation ».

Le CICR s’est donné la capacité de suivre les blessés les plus lourds et de prendre en charge la moitié des 1350 personnes qui devront être opérés entre trois et cinq fois dans les semaines et mois à venir. Certains resteront handicapés à vie. Un tel volume de travail mettrait à mal n’importe quel système de santé mais à Gaza la situation est pire compte tenu des pénuries chroniques en médicaments, en matériels ou encore en électricité.