Pakistan : Droit international humanitaire et loi islamique de Siyar

Publié le 30 mai 2018 par Frédéric Joli

Exégèse et analyse… Un travail de passerelle entre textes de loi islamique et droit international humanitaire.

Au VIIIème siècle après Jésus-Christ, le juriste musulman Mohammad Ibn al-Hassan al-Shaybani jetait les bases de règles de guerre. Il s’agissait à l’époque de mettre au point un droit international pour réglementer la conduite à tenir avec les États non musulmans lors de la montée de l’islam. Ce droit prit le nom de Siyar.

Depuis plus de 20 ans, le CICR conduit régulièrement dans le monde islamique des travaux de recherches sur le droit international humanitaire. Cette piste originale d’étude a pour but d’encourager le débat sur l’action et le droit international humanitaires à la lumière des principes islamiques.

Il y a 20 ans, le CICR publiait « Chansons de Geste arabes », compilation d’extraits de littérature islamique ancienne comportant certains principes fondamentaux de droit international humanitaire, par exemple sur le traitement des prisonniers ou encore des blessés (*).

Au Pakistan, le CICR travaille en relation étroite avec plusieurs universités. En 2011, un premier programme de formation intitulé « Islam et DIH » a été mis en place et incluait des bourses d’étude. A l’aune de résultats positifs, celui-ci a été reproduit en 2015 avec des professeurs et des érudits d’Afghanistan, du Bangladesh, d’Inde et d’Iran.

Au total, le CICR a organisé deux conférences internationales (en 2004 et 2014) et cinq formations pour professeurs d’études islamiques et de séminaires religieux.
Un jalon important a été franchi avec l’intégration de cette problématique dans des formations diplômantes, tel que l’équivalent du baccalauréat en sciences.

Le cours a été rédigé et validé par la Commission de l’enseignement supérieur dirigé par le Dr Merajul Islam Zia, directeur de l’Institut des études islamiques de l’Université de Peshawar au Pakistan. L’Université de Bannu l’a, quant à elle, introduit, sous la présidence du Dr Hussain Ahmad, ancien élève de la formation « Islam et DIH », dans le cursus médical. Enfin, le Dr Abdul Quddus, autre ancien élève du programme, a intégré un cours équivalent dans le département d’études islamiques de l’Université pakistanaise Bahauddin Zakariyya de Multan.

A lire cet article de 2006 : « Le Coran et les Conventions de Genève »