Bruno Combes : Parce que cÂ'était toi

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Parce que c’était toi de Bruno Combes    3,5/5 (26-05-2018)

Parce que c’était toi (329 pages) est disponible depuis le 12 avril 2018 aux Editions Michel Lafon.  



L’histoire (éditeur) :

À l'âge de seize ans, ils s'étaient juré un amour éternel. Vingt-sept ans plus tard, ils se sont retrouvés et rien n'a pu empêcher cette passion de renaître. Ni les deux beaux enfants de Camille, ni Richard, son mari, et son associé dans leur cabinet d'avocats.
Mais peu à peu Stephen, totalement libre, lui, ne peut plus supporter cette liaison et somme Camille de choisir. Bouleversée par cet ultimatum, celle-ci a un accident de voiture où sa fille est blessée et elle-même très atteinte, surtout psychologiquement. 
Stephen, bien sûr, ne peut pas aller la voir, toute sa famille est autour d'elle. Mais il la bombarde d'appels, lui demande pardon... Camille est rassurée : dès qu'elle ira mieux, tout recommencera comme avant. Sauf que tout change...

Mon avis :

Depuis 2 ans, Camille, Sabine et Amélie se retrouvent  un à deux fois par mois pour une soirée entre copines (papotages de filles, décompression et confidences). Ce soir, c’est essentiellement pour évoquer les relations que mène Camille avec Stephen (son amour d’adolescentes qui, 27 ans plus tard, a décidé de la recontacter et avec qui elle mène aujourd’hui une véritable passion) qu’elles se

« Ce que Camille n’avait pas prévu, c’est que les souvenirs et les sentiments que l’on croit bien enfouis sont parfois plus forts que le temps qui passe. Elle n’avait pas oublié Stephen, son esprit cartésien l’avait simplement rangé au fond de sa mémoire. Et il avait suffi de six mots, « Seulement si tu en as envie… », pour que toutes ses défenses tombent un à une jusqu’à se donner à cet homme qui l’attendait depuis près de trente ans. 

Elle aurait pu lutter et ne pas sombrer dans ce qu’elle détestait le plus : la trahison. (…) Mais pouvait-elle lutter contre ce qui était plus fort qu’elle : un lien comme il en existe peu ? » Page 20

Face à la réalité de la situation exposée par ses deux amies, Camille se sent trahie et tente de s’expliquer, mettant en avant son amour pour Stephen. Mais aujourd’hui, Stephen lui-même, pourtant fou amoureux, le met également face à ce même constat : Camille en zone de confort profite du moment (de son couple-bien que le dialogue ne soit plus de mise-, de sa confortable vie de famille aux côtés de ses deux enfants et de son amant) tandis que Stephen en aimerait tellement plus.

« - Je veux que tu prennes une décision. Nous ne pouvons pas continuer à n’être que des amants perdus au fond d’une impasse. Je désire autre chose, affirme-t-il, le ventre noué par l’angoisse.(…)

-Une décision ? Celle de quitter mon mari et mes enfants ?

-Tu dois y penser ! Nous méritons mieux que ces rendez-vous volés que nous cachons avec les plus grand soins » Page 50

L’ultimatum tombé, Camille est bouleversée. Triste et désemparée, elle n’échappe pas à l’accident de voiture qui blesse sa fille et la plonge dans une terrible réalité… des choix vont forcément s’imposer mais pas avant une grande une remise en question.

 Parce que c’était toi, premier roman de Bruno Combes que je lis, m’a charmée. J’ai beaucoup aimé sa plume simple et d’une grande efficacité. Il parle d’émotions et de sentiments  avec force et délicatesse.

J’ai vibré aux cotés de Camille. Je n’ai pas vraiment approuvé sa situation et ses choix, mais je me suis pourtant sentie proche d’elle et compris sa détresse. Bruno Combes s’illustre dans le choix des mots qu’il porte avec force pour nous livrer un roman finalement assez inattendu mais d’une grande richesse émotionnelle.

L’intensité des relations est palpable à tous les niveaux, Camille vit quelque chose d’intense et l’auteur nous le fait vivre tout autant.

Même si je ne suis pas certaines de garder en mémoire son histoire bien longtemps, je retiendrais surtout une écriture délicate qui soulève beaucoup d’émotions et  qui donne à réfléchir (ces débuts de chapitre positifs sont particulièrement bien écrits).

« Le temps s’enfuit, les années s’évadent, les images rassurantes du passé s’effacent peu à peu.

Alors on se projette dans l’avenir qui devient notre nouveau  refuge.

L’être humain est ainsi fait : il se rassure sur ce qu’il a vécu ou sur ce qu’il vivra peut-être.

Refusant le plus facile : apprécier, une à une, les secondes qui passent sans penser à l’horloge qui  inlassablement égrène le fil de sa vie. » Page 145

Un livre parfait pour la valise de vacances (tout en sachant qui ne vous fera pas long feu…).